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Nous savons ceux qui ont triomphé des avanies du sort, nous avons entendu proclamer leur nom au milieu des applaudissemens, nous avons joui de leur gloire qui accroît celle de la France ; nous les saluons parce qu’ils sont illustres et que leur illustration rejaillit sur le pays ; mais ceux qui ont succombé en route, ceux que leur débilité physique, aggravée par les privations, a vaincus, ceux qui sont morts à la peine en disant, comme André Chénier : « J’avais quelque chose là ; » ceux qui ont été détruits avant de pouvoir se manifester et qui ont emporté, dans leur tombe ignorée, le secret de leur talent, peut-être même de leur génie, nous ne les connaissons pas. Ils ont disparu avant l’heure propice, tombés dans la bataille inhumaine, faits pour la lumière, ensevelis dans l’obscurité, semblables à ces soldats du premier empire aptes à devenir des maréchaux de France, des dompteurs de nations, des improvisateurs de victoires, et qu’une balle perdue a tués alors qu’ils étaient lieutenans ou capitaines. A plus d’un l’on pourrait appliquer la vieille citation :
Nous savons ceux qui ont triomphé des avanies du sort, nous avons entendu proclamer leur nom au milieu des applaudissemens, nous avons joui de leur gloire qui accroît celle de la France ; nous les saluons parce qu’ils sont illustres et que leur illustration rejaillit sur le pays ; mais ceux qui ont succombé en route, ceux que leur débilité physique, aggravée par les privations, a vaincus, ceux qui sont morts à la peine en disant, comme André Chénier : « J’avais quelque chose là ; » ceux qui ont été détruits avant de pouvoir se manifester et qui ont emporté, dans leur tombe ignorée, le secret de leur talent, peut-être même de leur génie, nous ne les connaissons pas. Ils ont disparu avant l’heure propice, tombés dans la bataille inhumaine, faits pour la lumière, ensevelis dans l’obscurité, semblables à ces soldats du premier empire aptes à devenir des maréchaux de France, des dompteurs de nations, des improvisateurs de victoires, et qu’une balle perdue a tués alors qu’ils étaient lieutenans ou capitaines. A plus d’un l’on pourrait appliquer la vieille citation :



::……… et si fata aspera rumpas
::……… et si fata aspera rumpas
::Tu Marcellus eris !
::Tu Marcellus eris !




Ils n’ont pu briser les destins contraires et n’ont pas été. Qui doit-on accuser de la déconvenue ? L’homme lui-même, ou l’état social dans lequel il a vécu ? En vérité, je ne sais que répondre.
Ils n’ont pu briser les destins contraires et n’ont pas été. Qui doit-on accuser de la déconvenue ? L’homme lui-même, ou l’état social dans lequel il a vécu ? En vérité, je ne sais que répondre.