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DANTE.

cet auteur. On ne trouve dans le Catalogue d’Oxford que le Commentario alle regole della prospettiva di Jac. Barozzi imprimé à Rome l’an 1583.

(B) Je parlerai de son frère dans une remarque. ] C’est-à-dire de Vincent Dante fils de Jules, et petit-fils de Pierre Vincent, et neveu de la docte Théodora. Il s’appliqua aux études de la famille, et y réussit extrêmement, car il fut un bon architecte. et un bon mathématicien. Il fut d’ailleurs très-habile dans la sculpture, et dans la peinture. Il fit à Pérouse une statue de Jules III. Le roi d’Espagne, Philippe II, se voulut servir de lui pour achever l’Escurial, et lui offrit de grosses pensions ; mais Dante n’eut pas assez de santé pour s’engager à ce voyage. Il s’arrêta dans le lieu de sa naissance [1], et s’y appliqua à la poésie, et aux mathématiques. Il composa plusieurs ouvrages, et entre autres la vie de ceux qui ont excellé dans le dessein des statues. Monumenta plura reliquit, inter quæ connumerantur vitæ, italico idiomate, cælatorum statuarum illustrium [2]. Il mourut à Pérouse l’an 1576, à l’âge de quarante-six ans [3].

  1. C’est-à-dire, à Pérouse.
  2. Oldoïni, Athen. August., pag. 329.
  3. Tiré d’Oldoïni, là même.


DANTE (Jean-Baptiste), natif de Pérouse, fut un excellent mathématicien. L’une de ses inventions les plus subtiles fut de travailler à des ailes si exactement proportionnées à la pesanteur de son corps, qu’il s’en servait pour voler. Il en fit plusieurs fois l’expérience (A) sur le lac de Thrasimène, et avec un tel succès que cela lui inspira la hardiesse de donner ce grand spectacle à toute la ville de Pérouse. Le temps qu’il choisit fut la solennité du mariage de Barthélemi d’Alviane avec la sœur de Jean-Paul Ballioni. Lorsque la foule des spectateurs fut assemblée à la grande place, voilà tout d’un coup notre Dante qui s’élançant du lieu le plus éminent de la ville se montra tout couvert de plumes et battant deux grandes ailes au milieu de l’air. Il conduisit son vol par dessus la place, et jeta le peuple dans l’admiration. Malheureusement, le fer avec quoi il dirigeait l’une de ses ailes se rompit : alors, il ne put plus balancer la pesanteur de son corps, il tomba sur l’église de Notre-Dame, et se cassa une cuisse. Elle fut rétablie par les chirurgiens. Il fut ensuite appelé à professer les mathématiques dans Venise. Il mourut de maladie avant l’âge de quarante ans [a]. Il n’est pas besoin de dire pourquoi on le surnomma Dédale. Je ne doute point qu’il ne fût parent des autres Dantes de Pérouse dont j’ai fait mention, et je suis surpris qu’Oldoïni, qui me fournit cet article, ne dise rien ni de la famille, ni du siècle [b] de ce Dédale.

  1. Tiré d’Oldoïni, Athenæum August, pag. 168, 169.
  2. Par la circonstance du mariage de Barthélemi d’Alviane, on peut savoir qu’il a fleuri vers la fin du XVe. siècle.


(A) Il se fit des ailes si exactement proportionnées à son corps, qu’il s’en servait pour voler. Il en fit plusieurs fois l’expérience. ] Je crois que plusieurs de mes lecteurs n’en croiront rien : cependant c’est une chose qui s’est pratiquée en d’autres lieux, à ce qu’on dit. Voyez le dernier Journal des Savans de l’année 1658.


DARIUS, Ier. du nom, roi des Perses, était fils d’Hystaspe [a]. Il fut un des sept seigneurs

  1. Il fut gouverneur de Perse. Herod., lib. III, cap. LXX.