« Page:La Société nouvelle, année 9, tome 1, 1893.djvu/189 » : différence entre les versions

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==IV==
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La maison Barantzew se trouvait sur une hauteur ; au nord, la colline descendait en pente douce vers un grand étang, évidemment creusé jadis par des serfs. Tout autour s’étendait un parterre dans le goût des jardins de Versailles, avec des allées sablées en ligne droite, des massifs de fleurs affectant la forme de vases ou de cœurs et de nombreux bosquets de jasmins, de lilas et de tilleuls. Il y eut un temps où cet endroit aurait fait les délices d’un amateur de paysages classiques ; mais aujourd’hui que l’ancien artiste-jardinier, avec toute son armée de sous-employés, était remplacé par un simple paysan aidé de deux petits garçons, l’aspect en était lamentable. Sur l’étang rempli de vase tourbillonnaient d’innombrables essaims de moustiques, les bosquets étaient à moitié détruits, l’herbe poussait dans les allées et l’on ne pouvait se défendre d’un sentiment de tristesse à la vue de ce jardin prétentieux et abandonné.
La maison Barantzew se trouvait sur une hauteur ; au nord, la colline descendait en pente douce vers un grand étang, évidemment creusé jadis par des serfs. Tout autour s’étendait un parterre dans le goût des jardins de Versailles, avec des allées sablées en ligne droite, des massifs de fleurs affectant la forme de vases ou de cœurs et de nombreux bosquets de jasmins, de lilas et de tilleuls. Il y eut un temps où cet endroit aurait fait les délices d’un amateur de paysages classiques ; mais aujourd’hui que l’ancien artiste-jardinier, avec toute son armée de sous-employés, était remplacé par un simple paysan aidé de deux petits garçons, l’aspect en était lamentable. Sur l’étang rempli de vase tourbillonnaient d’innombrables essaims de moustiques, les bosquets étaient à moitié détruits, l’herbe poussait dans les allées et l’on ne pouvait se défendre d’un sentiment de tristesse à la vue de ce jardin prétentieux et abandonné.