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Sur ses bras, sur sa gorge, sur sa fulgurante chevelure, il neigeait une lumière très blanche, et, du parterre, tous les yeux étaient attachés sur l’albâtre de cette chair aristocratique. Quelques moments avant la représentation, Germaine vint s’asseoir à côté d’eux. Elle était en mauve et portait, drapée sur son épaule une gaze qui scintillait comme une poussière de diamant. Quand elle aperçut Claire, elle fut presque dépitée de se sentir éclipsée par sa petite amie. « Mademoiselle, ne put-elle s’empêcher de dire, il faut qu’on m’applaudisse, ce soir ; à moi le triomphe de l’art ; mais vous, vous aurez mieux : le triomphe de la beauté. » Marcel examina sa sœur, et il fut charmé de constater que Germaine ne disait que la vérité.

L’orchestre s’était tu depuis un moment. L’artiste apparut sur la scène, le sourire aux lèvres. Les applaudissements crépitèrent. Tout l’élément mâle de cette foule fit monter une adoration vers cette grâce féminine. La voix de Germaine s’éleva, tendre, douce et poignante, égrenant les notes d’une romance canadienne. On vit tout de suite qu’elle avait le don d’émouvoir avec les moindres mots, les moindres gestes. Des battements de mains prolongés soulignèrent chacune des strophes de la romance.