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digne de l’impression. Au reste, je ne m’en dédis point : j’ai vu passer la diligence ; je suis plus persuadée que jamais qu’on ne peut point languir dans une telle voiture ; et pour une rêverie de suite, hélas ! il vient un cahot qui vous culbute, et l’on ne sait plus où l’on en est. A propos, la B***<ref>14. Élisabeth-Angélique du Plessis Guénégaud, veuve de François, comte de Boufflers. Voyez tome II, p. 505, note 5.</ref>s’est signalée en cruauté et barbarie sur la mort de sa mère ; « c’étoit elle qui devoit pleurer par son seul intérêt ; elle est généreuse autant que dénaturée ; elle a scandalisé tout le monde ; elle causoit et lavoit ses dents pendant que la pauvre femme rendoit l’âme. Je vous entends crier d’ici ; ma fille, hélas ! vous êtes bien dans l’autre extrémité ! J’ai médité sur cette mort : cette créature<ref>15. Mme de Guénégaud. Voyez ci-dessus, p. >263-265. 16. Dans l’édition de 1754 « Mme de G*. »</ref> avoit fait un grand rôle, la fortune de bien des gens, la joie et le plaisir de bien d’autres ; elle avoit eu part à de grandes affaires<ref>17. Ce membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1734. A la ligne suivante, après les mots « de deux ministres, » l’édition de 1734 ajoute « M. de Chavigny, M. Foucquet », dans celle de 1754, ces deux noms sont imprimés entre parenthèses, en lettres italiques. Sept lignes plus loin, au lieu de M. Foucquet, l’impression de 1734 donne M***. »</ref>; elle avoit eu la confiance de deux ministres, dont elle avoit honoré le bon goût. Elle avoit un grand esprit, de grandes vues, un grand art de posséder noblement une grande fortune ; elle n’a point su en supporter la perte ; sa déroute avoit aigri son esprit ; elle étoit irritée de son malheur ; cela se répandoit sur tout, et servoit peut-être de prétexte au refroidissement de ses amis ; en cela toute contraire au pauvre M. Foucquet, qui étoit ivre de sa faveur, et qui a soutenu héroïquement sa disgrâce ; cette comparaison m’a toujours frappée. Voilà les réflexions de Villeneuve-le-Roi ;
digne de l’impression. Au reste, je ne m’en dédis point : j’ai vu passer la diligence ; je suis plus persuadée que jamais qu’on ne peut point languir dans une telle voiture ; et pour une rêverie de suite, hélas ! il vient un cahot qui vous culbute, et l’on ne sait plus où l’on en est. À propos, la B***<ref>14. Élisabeth-Angélique du Plessis Guénégaud, veuve de François, comte de Boufflers. Voyez tome {{rom-maj|II|}}, {{pg}}505, note 5.</ref> s’est signalée en cruauté et barbarie sur la mort de sa mère<ref>15. {{Mme}} de Guénégaud. Voyez ci-dessus, {{pg}}263-265.</ref> ; c’étoit elle qui devoit pleurer par son seul intérêt ; elle est généreuse autant que dénaturée ; elle a scandalisé tout le monde ; elle causoit et lavoit ses dents pendant que la pauvre femme rendoit l’âme. Je vous entends crier d’ici ; ma fille, hélas ! vous êtes bien dans l’autre extrémité ! J’ai médité sur cette mort : cette créature<ref>16. Dans l’édition de 1754 : « {{Mme}} de G***. »</ref> avoit fait un grand rôle, la fortune de bien des gens, la joie et le plaisir de bien d’autres ; elle avoit eu part à de grandes affaires<ref>17. Ce membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1734. — À la ligne suivante, après les mots : « de deux ministres, » l’édition de 1734 ajoute : « M.{{lié}}de Chavigny, M.{{lié}}Foucquet ; », dans celle de 1754, ces deux noms sont imprimés entre parenthèses, en lettres italiques. Sept lignes plus loin, au lieu de M.{{lié}}Foucquet, l’impression de 1734 donne M***. </ref> ; elle avoit eu la confiance de deux ministres, dont elle avoit honoré le bon goût. Elle avoit un grand esprit, de grandes vues, un grand art de posséder noblement une grande fortune ; elle n’a point su en supporter la perte ; sa déroute avoit aigri son esprit ; elle étoit irritée de son malheur ; cela se répandoit sur tout, et servoit peut-être de prétexte au refroidissement de ses amis : en cela toute contraire au pauvre M.{{lié}}Foucquet, qui étoit ivre de sa faveur, et qui a soutenu héroïquement sa disgrâce ; cette comparaison m’a toujours frappée. Voilà les réflexions de Villeneuve-le-Roi ;<section end="638"/>