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AVANT-PROPOS.

personnel en un servage réel, ou plutôt absorbé le premier dans le second.

Ces changements me paraissent correspondre à des époques historiques bien tranchées.

Au IVe siècle et au Ve siècle, c’est-à-dire pendant la dernière période de la domination romaine en Occident, le servage se distingue de l’esclavage personnel, et existe en même temps que celui-ci.

Dans la première confusion des invasions barbares, le servage et l’esclavage cessent d’être distingués, et la situation du serf redevient aussi précaire que celle de l’esclave : cet état de choses dure plus ou moins, selon les lieux, pendant une période qui, en France, correspond à celle de la domination mérovingienne.

Peu à peu la société barbare trouve son assiette, l’ordre s’établit : les serfs et les esclaves sont distingués de nouveau. Il en est ainsi à l’époque florissante de la dynastie carolingienne.

Enfin, par suite de l’instabilité politique, de l’amoindrissement du luxe, de la diminution du commerce, l’esclavage domestique disparaît presque entièrement, et le servage reste seul : cette révolution coïncide avec la chute de l’Empire carolingien et la fondation de la monarchie capétienne. Alors s’ouvre pour l’histoire des personnes non libres ou de liberté restreinte une phase nouvelle, d’une infinie complexité de mouvements et de nuances, qui ne rentre plus dans le cadre de cette étude.

C’est des origines seules qu’il sera question ici.