« Naufrage du lieutenant Krusenstern dans les glaces de la mer de Kara/01 » : différence entre les versions

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NAUFRAGE DU LIEUTENANT KRUSENSTERN [1]

DANS LES GLACES DE LA MER DE KARA.


(VOYAGE D’EXOLORATION AUX CÔTES SEPTENTRIONALES DE LA SIBÉRIE.)
1862. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS[2].


I

Départ de Kouia. — Orage. — L’île Varandei. — L’île Dogat. — L’île Vaigatz. — Samoyèdes. — La mer de Kara. — Îles et montagnes de glaces. — Chocs. — L’Iermak et l’Embrio emprisonnés. — Dangers, épreuves. — Anniversaire de la fondation de la Russie.

Le lieutenant Krusenstern partit du village de Kouia sur la Petchora le 1er /12 août 1862. Il avait sous ses ordres la goëlette Iermak de cent cinquante tonneaux, qu’il montait, et un bateau ponté de dix-sept tonneaux, nommé l’Embrio. Avec ces deux navires armés de trente hommes d’équipage et approvisionnés pour une navigation de seize mois il allait à la recherche du fleuve sibérien Tenissei.

Il mit quatre jours à sortir de la Petchora et vérifia la marche de ses chronomètres dans la journée du 4, qu’il passa au mouillage, près de la balise qui marque l’entrée de cette rivière. Le temps était magnifique et le voyage commençait sous les plus heureux auspices. Il appareilla le soir à huit heures, ayant l’Embrio à la remorque. Dans la nuit, le vent, favorable jusque-là, passa graduellement vers l’est et se fixa au nord-est, précisément dans la direction qu’il fallait suivre. On se mit à louvoyer, et l’Embrio fut abandonné à lui-même. Le soir un courant violent qui rentrait dans la rivière força à mouiller.

Le 6, il y eut un orage, le vent d’est soufflait en rafales et des grains de pluie violente tombaient par intervalles. La température de l’air était de plus de huit degrés Réaumur ; celle de l’eau de plus de cinq degrés. Le baromètre marquait 29, 29.

Le 7, le vent souffla en tempête jusqu’à quatre heures du soir ; quoique les deux navires fussent abrités sous le cap Tcherni, la mer était si grosse que l’écume volait jusque dans la mâture.

Le 9, on appareilla. La brise avait tombé, mais elle n’avait pas changé de direction. On continua à louvoyer vers l’île Varenide. À une heure de l’après-midi, les glaces apparurent pour la première fois. C’était une banquise peu serrée qui fut traversée sans difficulté. Cependant on mouilla de nouveau sous l’île Varandei pour y attendre un changement de vent. Les glaces n’étaient pas épaisses, il est vrai, mais en louvoyant, il était difficile de ne pas se heurter à quelques-unes d’entre elles.

Le calme ou les vents contraires retinrent les navires jusqu’au 13 ; ce jour-là une légère brise s’éleva du sud, et l’Iermak reprit sa course avec l’Embrio à la remorque.

La goëlette l’Iermak et l’Embrio.

La brise fraîchit, la goëlette fila sept nœuds. À six heures et demie, nouvelle barrière de glace, mais celle-ci plus épaisse ; cependant du haut des mâts on voyait la mer libre à peu de distance. L’Iermak largua sa conserve et entra dans la banquise. Les manœuvres étaient incessantes, il fallait constamment changer de direction pour suivre les canaux étroits que laissaient entre eux les glaçons. La brise était fraîche, et la goëlette marchait très-vite. Il n’y eut pas cependant de choc trop rude, et au bout d’une heure les deux navires se retrouvèrent dans la mer libre.

Deux heures plus tard, nouvelle banquise ; la nuit s’avançait, mais le mouillage était pris, il valait mieux passer la nuit à l’abri qu’au milieu de tous ces îlots en mouvement : les succès précédents enhardissaient d’ailleurs.

La goëlette et l’Embrio entrèrent résolument dans le premier canal qui se trouva devant eux. Le vent était fort, on avait diminué de toile autant que possible. Cependant les navires marchaient toujours très-vite, et si l’on évitait les grosses glaces on abordait souvent les petites. Il y eut de rudes chocs. Deux fois la goëlette s’arrêta court, tressaillant dans toute sa membrure, puis elle reprit sa course. L’Embrio, plus petit, suivait sans trop d’obstacles le chemin ouvert. Après une heure et demie de cette rude navigation, la mer redevint libre. On passa la nuit sous l’île Doga.

Le 14 août au matin, les deux navires reprirent leur route ; ils rencontrèrent de nouvelles banquises : l’Embrio resta en arrière ; cependant à neuf heures il rejoignit. On le voyait de loin, poussant avec des gaffes, puis nageant avec des avirons, se halant à la tonline sur les glaces plates ; enfin il arriva. La goëlette le prit à la remorque, et l’on gouverna sur le détroit de Vaigatz. À midi, on apercevait la grande terre et l’extrémité sud de l’île. En approchant, on reconnut que le détroit n’était point obstrué par les glaces, que la côte de l’île de Vaigatz paraissait également dégagée, mais qu’il y en avait des masses immenses tout le long de la grande terre.

On sondait fréquemment. La goëlette était pourvue d’un appareil particulier, employé dans les sondages de la mer Caspienne, et au moyen duquel on rapportait des spécimens du fond, des coquilles de mollusques et quelquefois même de petits poissons.

Voyant le détroit dégagé, on força de voiles pour le traverser dans la nuit. Au moment où les navires passaient dans la partie la plus étroite, des Samoyèdes, campés sur l’île Vaigatz, montèrent sur les toits de leurs iourtes et poussèrent des hourras ; ils agitaient leurs bras et semblaient exprimer leur profond étonnement. À sept heures du soir, on aperçut la mer de Kara, elle parut couverte de glaces bien plus grandes et bien plus élevées que celles que l’on avait vues jusqu’à ce moment. Afin de ne pas se trouver au milieu de l’obscurité dans un voisinage dangereux, les deux navires s’approchèrent de la côte de l’île Vaigatz et trouvèrent un mouillage qui parut très-bon sous le cap Kaninn. Le fond était de roches à la vérité, mais il n’y en avait pas d’autres aussi bien à la grande terre que dans l’ouest de la Nouvelle-Zemble. La pointe s’avançait très au large et devait les protéger. Il n’y avait aucun courant, la mer était parfaitement calme. Une heure plus tard, tout changea d’aspect : la marée entra rapidement par le détroit de Vaigatz, et avec elle des masses de glaces de toutes formes et de toutes grandeurs ; la pointe qui abritait les navires, contournée par le courant, le fut aussi par ces glaces qui tombèrent sur eux. Ce fut une lutte terrible où les deux équipages déployèrent une grande énergie. Une glace arrivait sur l’avant du navire, la chaîne roidissait, l’ancre chassait, les hommes poussaient avec des anspects, brisaient la glace avec des haches et des pinces. On parvenait à se débarrasser ; dix minutes plus tard, une autre île flottante les entraînait encore, elle fut de nouveau repoussée ; mais il était évident que rester à l’ancre était impossible et qu’il fallait dériver avec les glaces si on voulait ne pas être écrasé par elles. Une fois l’Embrio fut assailli par un énorme glaçon ; sa mâture se déroba sous lui, puis disparut tout à fait : on le crut perdu. L’Iermak mit sous voile ; mais la brise du sud était très-faible, et la goëlette, entraînée par le courant, s’en allait rapidement vers ces montagnes de glaces qui avaient été aperçues la veille. Une étendue libre se rencontra sur sa route, elle mouilla de nouveau, filant une grande quantité de chaînes pour pouvoir lancer d’un bord sur l’autre et éviter de cette façon les glaces qui passaient. Au jour, on vit les avaries causées par les chocs de la nuit. Le doublage en mélèze, que, pour cette campagne, on avait ajouté à la goëlette, était déchiré en beaucoup d’endroits, mais il n’y avait pas de dommage sérieux.

Samoyèdes campés sur l’île de Vaigatz.

À cinq heures du matin, la goëlette appareilla pour aller à la recherche de l’Embrio qu’on n’avait pas revu. Le lieutenant Krusenstern voulait aussi trouver un mouillage convenable, entre l’île Sokolei et la grande terre, pour y rester jusqu’au moment où le vent favorable lui permettrait de repasser le détroit de Vaigatz, dans le cas qui semblait probable où le passage par la mer de Kara serait jugé impossible. Mais la brise était molle et l’île restait à environ deux milles au vent. La goëlette entrait de plus en plus dans la mer de Kara. On espéra, mais en vain, que le courant sortirait avec la même vitesse qu’il était entré : la mer fut sans mouvement pendant quelques heures, les glaces s’arrêtèrent, puis le violent courant de la nuit reprit sa course, amenant avec lui des îles de glaces qui remplissaient tout le détroit de Vaigatz. Que faire ? Mouiller, c’était la destruction immédiate ; si la chaîne tenait, le navire devait sombrer sous l’effort de la première glace qui l’aborderait. Rester sous voile, c’était dériver de plus en plus vers cette immense banquise qui s’étendait à perte de vue de tous côtés dans la mer de Kara, et le danger qu’elle présentait, pour être plus éloigné, n’en était pas moins certain.

On aperçut tout à coup la voilure de l’Embrio qui faisait de grands efforts pour rentrer dans le détroit de Vaigatz. La brise avait un peu fraîchi. L’Iermak filait deux nœuds. Il se dirigea vers la conserve pour la secourir, si elle en avait besoin. À ce moment on vit de la mâture un canal qui semblait aller jusqu’à la grande terre au sud. L’Embrio avait un trou au-dessus de la flottaison et d’ailleurs aucune autre avarie. Comme la mer était parfaitement unie, il ne courait aucun danger pour le moment. Les deux bâtiments entrèrent dans le canal. Il devenait de plus en plus évident que le passage par la mer de Kara était impossible, et que la banquise allait s’emparer des navires, s’ils ne réussissaient à regagner le détroit de Vaigatz : c’est vers ce but qu’étaient dirigés tous leurs efforts. On pourrait ensuite tenter le passage entre la Nouvelle-Zemble et l’île de Vaigatz.

Vers onze heures, du haut de la hune de misaine, on vit l’extrémité du canal ; ce n’était point à la côte qu’il aboutissait, mais et une muraille de glaces qui le barrait complétement. La brise tomba. Les deux navires se séparèrent, cherchant chacun de son côté à regagner le détroit. Les canots prirent la remorque de l’Iermak, et tout son équipage resta aux avirons une partie de la journée. À une heure, voyant que les détours sinueux entre les glaces empêchaient la goëlette d’avancer, elle s’amarra sur une montagne de glace qui paraissait immobile. Pendant ce temps, l’Embrio, poussant avec ses gaffes et traîné par ses hommes débarqués sur les glaces plates, avait notablement gagné.

La glace sur laquelle l’Iermak était amarré n’était pas touchée comme on l’avait pensé : elle s’en allait avec les autres dans la mer de Kara. On trouva soixante-dix brasses de profondeur, fond de vase molle ; l’inclinaison de la ligne de sonde indiquait que l’on était entraîné vers le nord-est. La journée était magnifique, le temps clair et doux, le thermomètre marquait plus de quatre degrés Réaumur. Une forte réfraction élevait les montagnes de glace à des hauteurs fabuleuses et leur donnait les aspects les plus fantastiques : châteaux et forteresses avec donjons et clochers, immenses palais d’albâtre surmontés de coupoles et de minarets. Les glaces commencèrent à emprisonner la goëlette, il fallut l’entourer de pièces de bois pour la défendre ; une petite clairière restait encore par le travers où la chaloupe était à flot ; elle se ferma bientôt et l’embarcation fut mise à sec : la goëlette était complètement prise.

L’Iermak échoué sur la glace.

Il y avait de grandes flaques d’eau souvent profondes sur les glaces qui l’entouraient, elles furent utilisées par l’équipage : dans l’une on allait laver le linge, dans l’autre les matelots faisaient leurs ablutions du matin, une troisième fournissait l’eau pour la cuisine.

Le calme continuait ; le matin on aperçut pour la dernière fois l’Embrio pris aussi dans les glaces deux ou trois milles plus à terre. Toutefois ce bâtiment réussit à se dégager et rentra à Kouia le 13 septembre. Son capitaine, le courageux Korotki, raconta qu’après avoir été enveloppé pendant trois jours par la brume, il ne revit plus la goëlette. Plusieurs fois enclavé dans la banquise, il réussit toujours à s’en dégager et gagna le détroit de Vaigatz où il attendit pendant deux semaines le retour de son commandant ; n’apercevant rien, il expédia sur des traîneaux plusieurs hommes de son équipage, qui parcoururent la côte jusqu’à la rivière de Kara sans recueillir aucun renseignement. Son navire était gravement avarié, il ne lui restait que pour deux mois de vivres. Après avoir signalé aux Sarnoyèdes de la côte la présence de l’Iermak dans les glaces de la mer de Kara et leur avoir fait promettre de lui porter tous les secours en leur pouvoir, il se décida à retourner à Kouia.

Mais revenons à la goëlette immobile au milieu de la banquise. Elle ne l’était que par rapport aux glaces qui l’environnaient, car la sonde, par la direction de la ligne et la profondeur qui augmentait sans cesse, indiquait parfaitement qu’elle était emportée avec une assez grande vitesse vers le nord-est. Le 17, on trouva cent vingt-six brasses ; le plomb rapporta une vase bleue molle ; la température était assez douce, le thermomètre marquait plus de trois degrés Réaumur.

Les côtes de l’île Vaigatz et de la grande terre diminuaient dans l’ouest ; partout ailleurs, l’horizon ne présentait que glaces sous tous les aspects.

Jusqu’au 19, brume complète, on ne voyait pas cinquante pas autour du navire. Une petite brise s’éleva du sud-sud-ouest. Le capitaine fit mettre toutes voiles au vent pour voir si la glace ne céderait pas sous un effort continu et n’ouvrirait à l’avant de la goëlette quelque passage qui lui permît de lutter encore pour sortir de sa prison : ni la glace ni le navire ne bougèrent.

Le 20, le navire se dégagea un peu. On vit la grande terre dans le sud-est, à environ quinze milles. La sonde donna cent seize brasses ; la température tomba à zéro. Jusqu’ici aucun mouvement ne s’était manifesté dans la glace, la goëlette était tranquille et ne paraissait pas souffrir.

Le 21, par une faible brise de sud-ouest, la glace remua violemment ; la dernière heure de l’Iermak semblait arrivée ; elle craquait et s’inclina sur le côté : de grandes glaces qui se heurtèrent devant et derrière elle l’empêchèrent d’être broyée ; elle resta penchée sur bâbord.

Le 22, à huit heures du malin, la glace se mit de nouveau en mouvement avec un grand fracas. Cette fois, la goëlette reçut deux chocs violents ; au second sa sous-barbe en chaîne se rompit. On débarqua à la hâte des provisions et chacun se prépara à quitter le navire ; les embarcations avaient été halées à sec. Toutefois, le mouvement s’arrêta et le déchargement fut suspendu. La profondeur était descendue à cent douze brasses, on allait rapidement vers l’est. La neige tombait, il gelait ; le soir, il venta en tempête.

Le 23 août au matin, le temps fut clair. La grande terre parut dans le sud-est ; la sonde donna quatre-vingts brasses ; on était toujours porté vers l’est. Comme rien n’indiquait le moment où les glaces allaient se mouvoir et qu’à chaque minute le navire pouvait être écrasé, les hommes reçurent l’ordre d’avoir leurs sacs prêts et de sauter sur la glace à un signal donné.

Le 24, le temps fut abominable : brume et neige fondue ; la profondeur tomba à soixante-cinq brasses.

Le 25, un découvrit avec terreur que le navire était défoncé à tribord par le travers du grand mât ; mais au-dessus de la flottaison, les caissons du faux pont étaient rentrés en dedans de plus d’un pied. La goëlette heureusement était penchée sur bâbord et il n’y eut pas de voie d’eau. On répara l’avarie aussi bien que l’on put.

Le 26, la glace se mit en mouvement. Un glaçon qui passa sous la quille du navire le renversa complétement de bâbord sur tribord. La sonde marqua soixante brasses pour la première fois ; on aperçut la terre dans le nord-est, mais elle se trouvait encore à une distance beaucoup plus grande que la côte que l’on voyait au sud.

Le 27, la profondeur augmenta ; on était emporté au nord ; la goëlette craquait tellement sous l’effort des glaces, que plusieurs fois les matelots saisirent leurs sacs pour débarquer. Pendant toute la journée, on travailla à briser la glace : on parvint vers le soir à redresser le navire, qui fut entouré de toutes les défenses qui purent être placées le long du bord. La profondeur était de soixante-trois brasses ; les glaces avaient repris leur mouvement vers l’est.

L’Iermack renversé.

Le 28, les vents passèrent au sud-est ; le navire fut de nouveau emporté vers le large ; la sonde donna quatre-vingt-cinq brasses ; on vit la terre dans l’est.

Le 29, le vent devint plus fort ; la profondeur resta la même ; l’inclinaison de la ligne indiquait que le navire était emporté vers le nord.

Le 30 août, le vent passa à l’ouest et devint nord-ouest très-fort ; dans l’après-midi, pluie et brume. À huit heures du soir, la sonde donna soixante-quatorze brasses. On allait vers la côte. Il y eut une aurore boréale. Dans la nuit, la glace s’agita violemment : tout le monde se tint sur le pont prêt à débarquer. La goëlette craquait, les cloisons du faux pont se brisèrent et l’avant fut soulevé d’un pied ; à cinq heures, elle fut si serrée que sa largeur diminua d’un pied et son front se courba complétement. Pendant toute la nuit, elle fut portée à l’est. À six heures du matin, la profondeur n’était plus que de trente-cinq brasses.

Le 31 août fut magnifique ; on fit des observations. La latitude se trouva de 69° 54’, la longitude de 65° 06’30’’ de Greenwich : le vent fut très-variable ; à huit heures du soir, on trouva vingt-huit brasses. À minuit, la pluie tomba à torrents et le vent fraîchit sud-sud-ouest.

Le 1er  septembre, il fit une tempête horrible ; le navire était emporté au nord-est avec une vitesse d’un mille à l’heure. La sonde donna vingt-six brasses. La côte n’était pas loin désormais ; il fallait s’attendre, d’un instant à l’autre, à voir les glaces s’arrêter brusquement ; le contre-coup devait inévitablement écraser la goëlette : on s’y prépara. Une tente fut dressée et remplie de provisions diverses ; on débarqua du bois à feu et du charbon.

Ce jour-là, malgré la position critique dans laquelle il se trouvait, l’équipage de l’Iermack célébra le millième anniversaire de l’existence de la Russie ; on avait donné une double ration d’eau-de-vie ; le punch fut allumé, et des refrains joyeux se joignirent au craquement des glaces et aux sifflements du vent.

Traduit par H. de la Planche.

(La fin à la prochaine livraison.)



  1. Ce nom est illustre dans la navigation. Le voyage d’exploration et de découverte des deux navires russes Nadeshda et Neva, commandés par le capitaine Krusenstern, a été l’un des plus remarquables et des plus utiles de tous ceux qui ont été entrepris au commencement de ce siècle.
  2. Tous les dessins de cette relation ont été composés par M. Foulquier d’après des croquis joints au manuscrit.