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trente lieues, n’exige ordinairement que deux ou trois jours ; mais les vents de sud-est, qui soufflent constamment dans cette saison sur les côtes de la Guyane, forcèrent la goëlette sur laquelle j’avais pris passage à relâcher dans l’Approuague, et je ne parvins à ma destination que dix jours après mon départ.
trente lieues, n’exige ordinairement que deux ou trois jours ;
mais les vents de sud-est, qui soufflent constamment dans cette
saison sur les côtes de la Guyane, forcèrent la goëlette sur laquelle
j’avais pris passage à relâcher dans l’Approuague, et je ne
parvins à ma destination que dix jours après mon départ.


En se jetant dans la mer, l’Oyapock donne son nom à une vaste baie dont le cap d’Orange (Lat. N. {{angle|4|8}}. Long. O. {{angle|54|40|15}}) forme la limite sud-sud-est, et la Montagne d’Argent celle nord-nord-ouest. Ces deux points extrêmes sont éloignés de sept lieues. À partir de l’embouchure de la rivière jusqu’au cap d’Orange, on n’aperçoit qu’une longue lisière de palétuviers qui défendent l’accès du rivage, et qui vont en s’abaissant jusqu’au cap, où ils paraissent se confondre avec la mer et le ciel. Cette côte monotone n’est interrompue que dans un seul endroit, là où la rivière d’Ouassa, après avoir parcouru les savannes de ce nom, vient décharger ses eaux dans la mer. L’autre côté de la baie forme un demi-cercle qui commence, à l’embouchure de la rivière, par le Morne Lucas, taillé à pic, et qui n’est que le prolongement des montagnes de l’intérieur, dont on aperçoit les diverses chaînes vers un horizon peu éloigné. Deux lieues plus loin est l’embouchure du Ouanary, petite rivière sur les bords de laquelle existe une sucrerie fondée en 1741 par la compagnie du Sénégal, qui y cultiva d’abord l’indigo, industrie abandonnée aujourd’hui dans toute la colonie. À partir de ce point jusqu’à la Montagne d’Argent s’étendent des terres basses, incultes et couvertes de bois, si ce n’est au pied de la montagne, où règnent de vastes plantations de coton créées récemment. De son sommet on jouit de la vue de toute cette scène.
En se jetant dans la mer, l’Oyapock donne son nom à une vaste
baie dont le cap d’Orange (Lat. N. {{angle|4|8}}. Long. O. {{angle|54|40|15}})
forme la limite sud-sud-est, et la Montagne d’Argent celle nord-nord-ouest.
Ces deux points extrêmes sont éloignés de sept lieues.
À partir de l’embouchure de la rivière jusqu’au cap d’Orange,
on n’aperçoit qu’une longue lisière de palétuviers qui défendent
l’accès du rivage, et qui vont en s’abaissant jusqu’au cap, où ils
paraissent se confondre avec la mer et le ciel. Cette côte monotone
n’est interrompue que dans un seul endroit, là où la rivière
d’Ouassa, après avoir parcouru les savannes de ce nom, vient décharger
ses eaux dans la mer. L’autre côté de la baie forme un
demi-cercle qui commence, à l’embouchure de la rivière, par
le Morne Lucas, taillé à pic, et qui n’est que le prolongement
des montagnes de l’intérieur, dont on aperçoit les diverses
chaînes vers un horizon peu éloigné. Deux lieues plus loin est
l’embouchure du Ouanary, petite rivière sur les bords de laquelle
existe une sucrerie fondée en 1741 par la compagnie du Sénégal,
qui y cultiva d’abord l’indigo, industrie abandonnée aujourd’hui
dans toute la colonie. À partir de ce point jusqu’à la Montagne
d’Argent s’étendent des terres basses, incultes et couvertes de
bois, si ce n’est au pied de la montagne, où règnent de vastes
plantations de coton créées récemment. De son sommet on jouit
de la vue de toute cette scène.


L’Oyapock, à son embouchure, n’a pas moins d’une grande lieue de large. À peine a-t-on doublé le Morne Lucas, en y entrant, qu’on découvre deux îles étroites, qui occupent presque le milieu de la rivière. La première, nommée ''Îlet Perroquet'' dans le langage du pays, est de forme quadrangulaire, et n’a pas plus d’un tiers de lieue de long sur une faible largeur. Elle est couverte de bois et inhabitée, ainsi que la seconde, appelée ''Îlet Biche'', qui a environ deux lieues de long sur une largeur peu considérable, et tend sans cesse à s’accroître par les alluvions
L’Oyapock, à son embouchure, n’a pas moins d’une grande
lieue de large. À peine a-t-on doublé le Morne Lucas, en y
entrant, qu’on découvre deux îles étroites, qui occupent presque
le milieu de la rivière. La première, nommée ''Ilet Perroquet'' dans
le langage du pays, est de forme quadrangulaire, et n’a pas plus
d’un tiers de lieue de long sur une faible largeur. Elle est couverte
de bois et inhabitée, ainsi que la seconde, appelée ''Ilet Biche'',
qui a environ deux lieues de long sur une largeur peu
considérable, et tend sans cesse à s’accroître par les alluvions