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IX


Quand le départ de madame de Clérac avait été imminent M. de la Chesnaie s’était dit qu’il lui fallait prendre un parti. Demander la main d’Edmée, il ne l’aurait pas osé ; il ne l’aurait pas voulu d’ailleurs. Sa raison était assez clairvoyante pour lui dire que le mariage avec un vieillard, c’était le couvent à peu près, avec la paix en moins, les tentations en plus. Et cependant, faut-il le dire ? son cœur était profondément troublé. La proposition qu’il venait de faire au père d’Edmée lui avait paru concilier les clairvoyances de sa raison et les aspirations de son cœur. Et, maintenant, il tremblait qu’on ne l’acceptât pas… et encore plus qu’on ne l’acceptât.

Le lendemain matin, – c’était ce lendemain que madame de Clérac avait indiqué comme le jour de son départ, — le baron regardait à son tour les fenêtres qui faisaient face aux siennes ; il guettait derrière ses rideaux. La vicomtesse partirait-elle sans sa nièce, ou bien prolongerait-elle son séjour à Paris ? Dans le premier cas, ce serait le refus de ses offres ; dans le second cas, sinon leur acceptation, au moins leur examen. Et son cœur battait comme il ne se souvenait pas de l’avoir senti battre encore.

À midi, aucune apparence de départ ne s’était encore manifestée.