« Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 103.djvu/646 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
Zoé (discussion | contributions)
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
chapelles, les rues étroites, battues par les pieds nus de la foule asiatique. Il est difficile de concevoir qu’en ce moment, dans cette nuit sonore, le fleuve solitaire chuchote et se froisse obscurément aux degrés de pierre que la foule a laissés. Il n’y a plus personne devant la grande eau. Les deux cent cinquante mille habitans de Bénarès, ayant quitté les rues, sont étendus sur leurs nattes. Les brahmes se reposent des cérémonies rituelles. Les deux mille cinquante-quatre temples sont vides et les rayons lunaires éclairent les chapelles innombrables, les Ganeshs, les lingams, les places désertes où les taureaux de bronze et les vieilles idoles sont abandonnés. Oui, il est difficile de croire que tout cela existe en ce moment, fleuve, palais, peuple, idoles, posé sur un point d’un vaste globe qui mesure dix-huit cents lieues de rayon, couvert en bien des endroits d’autres moisissures humaines, et que ce globe, baigné de l’autre côté dans la lumière du soleil, ici dans la pâle clarté de cet astre doux, tourne très vite et silencieusement dans l’espace…
chapelles, les rues étroites, battues par les pieds nus de la foule asiatique. Il est difficile de concevoir qu’en ce moment, dans cette nuit sonore, le fleuve solitaire chuchote et se froisse obscurément aux degrés de pierre que la foule a laissés. Il n’y a plus personne devant la grande eau. Les deux cent cinquante mille habitans de Bénarès, ayant quitté les rues, sont étendus sur leurs nattes. Les brahmes se reposent des cérémonies rituelles. Les deux mille cinquante-quatre temples sont vides et les rayons lunaires éclairent les chapelles innombrables, les Ganeshs, les lingams, les places désertes où les taureaux de bronze et les vieilles idoles sont abandonnés. Oui, il est difficile de croire que tout cela existe en ce moment, fleuve, palais, peuple, idoles, posé sur un point d’un vaste globe qui mesure dix-huit cents lieues de rayon, couvert en bien des endroits d’autres moisissures humaines, et que ce globe, baigné de l’autre côté dans la lumière du soleil, ici dans la pâle clarté de cet astre doux, tourne très vite et silencieusement dans l’espace…




… J’ai sous les yeux deux images achetées ce matin dans une échoppe. Cela est très enfantin, à la fois grossier et fini avec beaucoup de soin. La peinture, épaisse, a été appliquée sur une couche de plâtre qui enduit le papier. Les personnages sont vus de profil, mais les yeux regardent de face, comme dans les vieilles peintures murales d’Egypte.
… J’ai sous les yeux deux images achetées ce matin dans une échoppe. Cela est très enfantin, à la fois grossier et fini avec beaucoup de soin. La peinture, épaisse, a été appliquée sur une couche de plâtre qui enduit le papier. Les personnages sont vus de profil, mais les yeux regardent de face, comme dans les vieilles peintures murales d’Egypte.