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— Eh bien ? insista Renée anxieuse.

— Eh bien, on ne contracte pas alliance avec ceux qu’on a entendu bafouer toute sa vie. Si je ne respecte pas mon mari, ce sera votre faute.

Elle pirouetta vivement et voulut partir.

— Ne le respecte pas ! cria Duvicquet que la colère gagnait. Il n’a pas besoin de tes respects. Épouse-le seulement ; il se fera bien respecter de toi après, que tu le veuilles ou non.

Elle haussa les épaules et sortit en battant les portes.

— Je vous répète que j’en deviendrai idiot, continua Duvicquet en frappant la table. Est-ce que je peux lui bâtir un homme exprès, moi ? et encore elle me dirait : « — Ce n’est pas ça, vous vous êtes trompé, j’en veux un autre ! »

— Du calme… répéta Renée en riant.

— Tenez, vous me faites l’effet de cette adorable Fargueil dans la Famille Benoiton.

— Bon !

— Oui, vous prêchez le mariage, le mariage à outrance, à une fillette née pour mener la vie de courtisane.

— Heureusement, répliqua Renée après un temps, que vous avez une excuse envers Sabine, c’est que vous l’adorez quand même.

— Oui, je l’adore. Je l’adore quand elle n’est pas là.

Ce fut au tour de Mme de Sérigny à hausser les épaules.