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Jetant au vent sa haine et ses refrains guerriers,
D’un geste impérieux, d’une voix rauque et brève,
Nous arracher soudain à la douceur du rêve,
Et nous lancer, vibrants de transports inconnus,
Vers ces mêmes Germains aujourd’hui revenus…

Mais, ô nobles héros de la nouvelle guerre,
Vous ne connaîtrez pas ainsi que nous naguère,
L’horreur de la défaite, et les mornes combats
Où, toujours repoussés, le cœur lourd, le front bas,
— Vous en avez appris la douloureuse histoire, —
Nous luttions pour l'Honneur plus que pour la Victoire !
Contre un tel ennemi si nombreux, si puissant,
Hélas ! il vous faudra verser des flots de sang ;
Mais, malgré les douleurs que, d’une âme aguerrie,
Vous devrez supporter au nom de la Patrie,
Votre rôle, vaillants enfants, sera plus beau
Que le nôtre, et, vainqueurs, vous verrez le drapeau,
Notre drapeau, troué sans doute, mais splendide,
Sous un ciel apaisé qu’aucun souffle ne ride,