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— « Mon Dieu, mon Dieu !… Mon pauvre Marc ! Comme il souffrirait, s’il savait !… »

Annette eut une petite crispation, au coin de la bouche, mais elle l’effaça aussitôt… Cette malheureuse Assia ! Elle était forte pour torturer elle et les autres, avec des pensées, sans rien faire pour éviter les actes, dont les pensées la torturaient… Annette dit :

— « Marc t’aimait trop pour ne pas aimer ton bonheur. »

Assia insistait :

— « Je suis infidèle… »

— « Là où il est, ces mots n’ont plus cours ; il n’est plus question de réclamer ses droits de propriétaire. »

— « Mais là où je suis, je me trahis. »

— « La trahison, c’est la vie. Apaise-toi ! »

— « Je ne m’apaise pas. Je l’ai aimé. Je me suis donnée. Je me suis liée. »

— « Je te délie… Tu ne seras pas libre longtemps. »

— « Je ne puis pas l’être ! Et si je ne le suis pas, je souffre. Comment faites-vous ? »

— « J’use mes liens, »

— « Ah ! j’y userai plutôt ma peau. Ils sont incrustés dans ma chair. Ils me font mal ; et il me les faut. Je ne les arracherai qu’avec ma vie. »

— « Vis avec eux ! Aime ton mal ! Tu es faite pour lui. Voudrais-tu d’une vie qui fût sans liens et sans révoltes contre tes liens ? O cher tourment ! »

— « O cher tourment !… Oui, je le suis. Je le suis, pour moi et pour tous ceux que j’aime… Et je vous aime… Mais je ne comprends pas comment vous, vous pouvez m’aimer ! »

— « Qu’est-ce que tu veux ? » dit Annette, avec un