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Le plus dur n’était point passé. Dans ces terribles jours, la mère était portée par une flamme d’héroïsme passionné, que la présence toute proche du fils lui avait communiquée. Tant que son corps était là, il restait son compagnon, même de souffrance et de mort : il lui parlait.

Mais rentrée chez elle, elle se retrouva seule. La flamme tomba, avec la tension surhumaine des derniers jours. Elle était épuisée, sans force pour réalimenter, avec elle seule, l’illusion passionnée. Et elle vit que c’était illusion. Alors, seulement, la mort commença.

Elle fut irrespirable pour Annette. Jamais cette nature, toute vie, n’avait pu réaliser, (qui l’a jamais réalisé ?) jamais elle n’avait pu tolérer les approches du néant. Quand elle remontait dans ses souvenirs, à ceux qu’elle avait le plus aimés, son père, Germain, elle se retrouvait suspendue au-dessus du gouffre et elle en ressentait l’horreur. Mais son tout, alors, n’y était pas engagé ; elle pouvait s’en évader.

Ici, son tout avait été joué et perdu. Elle en reçut soudain la commotion. Elle savait bien (quelle mère ne sait ?) que son fils lui était plus que sa vie. Mais ce