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INTRODUCTION GÉNÉRALE

mais sur la théorie elle-même. Suivant l’exemple de nos ancêtres qui aspiraient plutôt à la connaissance, qu’à la philosophie de la connaissance, nous avons voulu assister à la formation des concepts et non démonter l’instrument avec lequel nous les formons.

Dès le début de notre travail, nous avons supposé que nous ne connaissions rien, ni de la théorie de la conceptualisation, ni des découvertes plus récentes que celles des savants dont les travaux nous ont servi de matériaux ; là encore, nous devons à nos lecteurs une explication préliminaire ; l’ignorance dont nous parlons n’est pas une ignorance savante faite à la fois de scepticisme et de critique par un philosophe dont la pensée prétend se dominer elle-même ; il ne s’agit pas du doute cartésien qui cherche à éliminer toute possibilité d’erreur pour avancer perpétuellement d’un pas assuré sur un sol parfaitement stable.

L’ignorance que nous professons est, au contraire, une ignorance spontanée et naïve, qui loin de s’analyser elle-même utilise les « quelques apparences du milieu des choses » qu’il est donné à chacun d’entrevoir, pour laisser la place plus tard à une connaissance entière ; et cela, sans volonté méthodologique préconçue, sans que nous fixions d’avance les instrumente que nous emploierons pour arriver à notre but. Et, sans doute, avec cet espoir qui a toujours tourmenté les chercheurs, progresse-t-on souvent par bonds, par envolées, mais est-on fréquemment obligé de revenir sur ses pas, d’abandonner des conquêtes qui un instant nous avaient enthousiasmé, mais qui se sont montrées illusoires. C’est assez dire que nous ne prétendons pas qu’il n’y aura rien à reprendre dans notre travail ; nous serions heureux s’il était suffisamment intéressant pour susciter des discus-