« Page:Metzger - Les concepts scientifiques, 1926.djvu/28 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 23 mai 2020 à 09:55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
LES CONCEPTS SCIENTIFIQUES

idées générales correspondantes, mais qui aujourd’hui nous déconcertent ; ces systèmes bizarres qui nous semblent plutôt des fantaisies imaginatives, des rêveries, que des certitudes scientifiques, ont pourtant, eux aussi, exercé sur des générations de savants une influence dominatrice et incontestée ; par leur éloignement de nous, ils nous laisseront entrevoir, plutôt que les théories couramment admises de nos jours, quelles sont les véritables réactions de l’esprit humain au contact de la nature qu’il aspire à maîtriser.

Les exemples que nous glanerons dans le passé de la science humaine illustreront et justifieront la théorie de la formation des concepts dont nous venons d’avouer les conclusions dernières et dont nous présenterons une timide esquisse. Sont-ils suffisants, demandera-t-on, pour établir la doctrine qu’ils sont destinés à appuyer ?

À cette importante question, nous nous abstiendrons de répondre. Et en effet, pour démontrer entièrement la théorie que nos recherches historiques sur la formation des sciences expérimentales, et plus spécialement de la chimie, nous ont amené à formuler, il faudrait, avec des faits habilement choisis, construire tout le système ; puis, pour assurer notre conviction, l’appliquer avec succès aux faits semblables d’abord inutilisés.

Pour explorer le terrain à peu près inconnu dont nous nous proposions de tracer la carte, nous ne nous sommes pas senti en mesure d’employer un aussi rigoureux procédé. Bien mieux, nous nous sentons incapable d’analyser clairement la méthode que nous avons utilisée, et qui nous a partiellement échappé. Ou, pour nous exprimer plus exactement, nous n’avons pas porté notre effort sur la formation psychologique de la théorie que nous allons présenter