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INTRODUCTION GÉNÉRALE

De même l’admirable classification des éléments chimiques posée par Mendelejeff n’a-t-elle pas favorisé tout d’abord une sorte de penchant pythagoricien par lequel les chercheurs ont voulu connaître l’harmonie arithmétique qui règne entre les divers corps simples, puis fait naître l’espoir tenace qu’entre ces corps simples individuels, il devait y avoir des liens de parenté, bref, qu’il était possible de transformer expérimentalement un élément en un autre suivant certaines règles découlant plutôt psychologiquement que logiquement du tableau de classification même.

N’insistons pas, pour le moment, sur l’affirmation paradoxale en apparence qu’un même système de concepts contient en puissance, si l’on ose s’exprimer ainsi, des systèmes hétérogènes, des hypothèses incompatibles entre lesquels chaque savant est obligé de choisir ; aussi bien, les exemples donnés plus haut ne sont pas tout à fait convaincants et ne suffisent pas, à eux seuls, pour justifier notre thèse.

En effet, la théorie de l’évolution des êtres organisés, celle de la « vie » et des transformations de certains corps radio-actifs, nous semblent tellement aller de soi, tellement naturelles, que nous ne pouvons admettre qu’elles soient évoquées par le seul effort de connaître et de limiter les groupes naturels des choses ; ne sommes-nous pas trop habitués à ces doctrines, qui font actuellement partie du sens commun scientifique, pour être à même de saisir sur elles le mécanisme psychologique de leur formation ?

Aussi, pour faire éclater aux yeux, la vérité que nous voulons mettre en évidence, nous rechercherons dans la science ancienne, dans les formes périmées du sens commun, quelques hypothèses analogues, nées, comme ces dernières, en même temps que les