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{{lettrine|A}}pres avoir oultrepassé le royaume de Eli, on entre au royaume de Melibar, qui est situé en l’Inde majeur, sur la coste Occidentale : auquel y a un Roy particulier ne recognoissant aucun superieur, & n’estant a aucun tributaire. Les habitantz adorent les idoles, & ont langaige propre & particulier. On trouve en Melibar, & semblablement au royaume de Gozurath (qui est proche & voisin) grand nombre de coursaires & escumeurs de mer, qui tous les ans s’assemblent jusques au nombre de cent navires, & font plusieurs courses sur la mer, pillans & destroussans les marchans qu’ilz rencontrent : ilz menent avec eulx leurs femmes & enfans, & tout le temps d’esté sont vogans sur la mer, attendans les marchans pour leur clorre et fermer les passages : en sorte qu’a grande difficulté on peult passer oultre sans tumber en leurs mains : car avec vingt navires ilz occuperont en traversant la mer environ quarante lieuës d’espace : assignans a chacun navire pour observer les passages, deux lieuës d’espace : & quand ilz descouvrent de loing approcher quelque navire chagé de marchandise, ilz en advertissent les prochains navires avec un signe de fumée, autant en font les autres navires l’un a l’autre consecutivement, en sort qu’en un instant tous les pilottes & gouverneurs sont advertiz de l’advenement du navire de marchandise prest a butiner : & lors accourent autant de navires qu’il sera besoing & necessaire pour spo-
{{lettrine|A}}pres avoir oultrepassé le royaume de Eli, on entre au royaume de Melibar, qui est situé en l’Inde majeur, sur la coste Occidentale : auquel y a un Roy particulier ne recognoissant aucun superieur, & n’estant a aucun tributaire. Les habitantz adorent les idoles, & ont langaige propre & particulier. On trouve en Melibar, & semblablement au royaume de Gozurath (qui est proche & voisin) grand nombre de coursaires & escumeurs de mer, qui tous les ans s’assemblent jusques au nombre de cent navires, & font plusieurs courses sur la mer, pillans & destroussans les marchans qu’ilz rencontrent : ilz menent avec eulx leurs femmes & enfans, & tout le temps d’esté sont vogans sur la mer, attendans les marchans pour leur clorre et fermer les passages : en sorte qu’a grande difficulté on peult passer oultre sans tumber en leurs mains : car avec vingt navires ilz occuperont en traversant la mer environ quarante lieuës d’espace : assignans a chacun navire pour observer les passages, deux lieuës d’espace : & quand ilz descouvrent de loing approcher quelque navire chagé de marchandise, ilz en advertissent les prochains navires avec un signe de fumée, autant en font les autres navires l’un a l’autre consecutivement, en sort qu’en un instant tous les pilottes & gouverneurs sont advertiz de l’advenement du navire de marchandise prest a butiner : & lors accourent autant de navires qu’il sera besoing & necessaire pour {{tiret|ſpo|lier}}