« Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/29 » : différence entre les versions

mAucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 8 : Ligne 8 :


Nous avons vu précédemment que l’effet des inclinaisons ainsi que celui des aspects, se fait fortement remarquer dans les coteaux consacrés à la culture de la vigne ; et, quant aux bois, leur destruction par grandes masses peut forcer à changer toute l’agriculture d’une contrée.
Nous avons vu précédemment que l’effet des inclinaisons ainsi que celui des aspects, se fait fortement remarquer dans les coteaux consacrés à la culture de la vigne ; et, quant aux bois, leur destruction par grandes masses peut forcer à changer toute l’agriculture d’une contrée.
{{d|'''[[Auteur: Étienne Soulange-Bodin|{{sc|Soulange Bodin}}.]]'''|3}}
{{FAD|'''[[Auteur: Étienne Soulange-Bodin |{{sc|Soulange-Bodin}}.]]'''|marge=2.5em}}


Les plus puissans des ''abris naturels'', ce sont les montagnes : {{sc|Rozier}} cite, dans le climat de la France, un exemple bien frappant de cette influence sur la culture. Si l’on tire une ligne de Nice en Piémont jusqu’à Saint-Sébastien en Espagne, en traversant les provinces les plus méridionales de la France, on y trouve quatre climats bien caractérisés. (Voir ''la carte, fig''. 16.) — Le premier est le pays des orangers, des oliviers et des vignes ; il a au sud la Méditerranée et les climats brûlans de l’Afrique, et immédiatement derrière lui les Alpes coupées presque à pic, qui l’abritent du nord. — Le second, depuis Toulon, le pays des oliviers et des vignes, sans orangers ; il a encore au sud la mer ; mais les montagnes qui lui servent d’abri sont éloignées de la côte. — Le troisième, depuis Carcassonne, est le pays des vignes sans orangers ni oliviers : il a en effet au sud les Pyrénées. — Le quatrième, à partir de Bayonne, le pays sans vignes, a au sud les Pyrénées, et elles sont si voisines qu’elles l’abritent entièrement de tous les vents du midi ; les pommiers y sont cultivés comme en Normandie, en Bretagne ; et cette contrée est cependant plus méridionale que Grasse et Nice. — En étudiant de cette manière, dans tout le reste du royaume, l’influence des abris naturels, on y trouvera très-souvent la cause physique déterminante de la culture de chaque pays, cependant subordonnée aussi à la nature du sol. On se mettra donc en garde contre les systèmes de culture qui embrassent le royaume entier, et, avant d’introduire de nouvelles cultures dans son exploitation, le cultivateur consultera les influences analogues qui agissent sur la localité qu’il habite. {{corr|Parfectionnez|Perfectionnez}} les méthodes et les cultures de votre canton, mais ne les changez jamais complètement, quant au fond, sans avoir auparavant fait bien des expériences.
Les plus puissans des ''abris naturels'', ce sont les montagnes : {{sc|Rozier}} cite, dans le climat de la France, un exemple bien frappant de cette influence sur la culture. Si l’on tire une ligne de Nice en Piémont jusqu’à Saint-Sébastien en Espagne, en traversant les provinces les plus méridionales de la France, on y trouve quatre climats bien caractérisés. (Voir ''la carte, fig''. 16.) — Le premier est le pays des orangers, des oliviers et des vignes ; il a au sud la Méditerranée et les climats brûlans de l’Afrique, et immédiatement derrière lui les Alpes coupées presque à pic, qui l’abritent du nord. — Le second, depuis Toulon, le pays des oliviers et des vignes, sans orangers ; il a encore au sud la mer ; mais les montagnes qui lui servent d’abri sont éloignées de la côte. — Le troisième, depuis Carcassonne, est le pays des vignes sans orangers ni oliviers : il a en effet au sud les Pyrénées. — Le quatrième, à partir de Bayonne, le pays sans vignes, a au sud les Pyrénées, et elles sont si voisines qu’elles l’abritent entièrement de tous les vents du midi ; les pommiers y sont cultivés comme en Normandie, en Bretagne ; et cette contrée est cependant plus méridionale que Grasse et Nice. — En étudiant de cette manière, dans tout le reste du royaume, l’influence des abris naturels, on y trouvera très-souvent la cause physique déterminante de la culture de chaque pays, cependant subordonnée aussi à la nature du sol. On se mettra donc en garde contre les systèmes de culture qui embrassent le royaume entier, et, avant d’introduire de nouvelles cultures dans son exploitation, le cultivateur consultera les influences analogues qui agissent sur la localité qu’il habite. {{corr|Parfectionnez|Perfectionnez}} les méthodes et les cultures de votre canton, mais ne les changez jamais complètement, quant au fond, sans avoir auparavant fait bien des expériences.