« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Porte » : différence entre les versions

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menuiserie,
sans herses ni ponts mobiles<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]].
</div>
 
[[Image:Porte.Saint.Andre.Autun.2.png|center]]
<div class=prose>
La porte de Saint-André, à Autun, est l'une des plus complètes de
toutes celles que nous possédons en France, et se rapproche de
Ligne 45 ⟶ 47 :
blocs irréguliers. Au droit des deux poternes B étaient établis des trottoirs,
et en E était creusé un large fossé dont on aperçoit encore le
 
[Illustration: Fig. 1.]
 
[Illustration: Fig. 2.]
 
profil. La voie formait une chaussée qui s'étendait extérieurement assez
loin dans la vallée, comme pour mettre en évidence les arrivants. L'ouvrage
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ouvert. On y arrivait par les escaliers à double rampe indiqués sur le
plan.
</div>
 
[[Image:Porte.Saint.Andre.Autun.png|center]]
<div class=prose>
Nous nous sommes souvent demandé, en voyant les portes des villes
de Pompéi, de Nîmes, d'Autun, de Trèves, toutes si bien disposées pour
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élevés en bois; et d'ailleurs l'art de la défense des places n'avait pas eu
l'occasion de se développer sous les premiers Carlovingiens.
</div>
 
[[Image:Porte.chateau.Carcassonne.4.png|center]]
<div class=prose>
Ce n'est qu'avec l'établissement régulier du régime féodal que cet art
s'élève assez rapidement au point où nous le voyons arrivé pendant le
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les surprises et de pouvoir se garder facilement. De grosses tours très-saillantes
protégeaient ces portes.
</div>
 
[[Image:Porte.chateau.Carcassonne.3.png|center]]
<div class=prose>
Nous ne trouvons pas d'exemple complet de portes de villes ou
châteaux
Ligne 160 ⟶ 163 :
hauteur, est surmontée d'un large mâchicoulis, fermée par une herse C,
un vantail D et une seconde herse E. Un poste placé dans la salle F de la
 
[Illustration: Fig. 3.]
 
[Illustration: Fig. 4.]
 
tour de gauche avait son entrée en G, sous le passage. Un second poste H,
placé dans la tour de droite, avait son entrée sous un portique
Ligne 215 ⟶ 213 :
ainsi les assaillants les plus avancés de la colonne massée sur le pont et
on les faisait prisonniers.
</div>
 
[[Image:Porte.chateau.Carcassonne.2.png|center]]
<div class=prose>
La figure 6 est une vue perspective de la porte prise du pont, en
supposant
Ligne 223 :
fermée par son tablier mobile. Sauf les herses qui ont été supprimées,
mais dont toutes les attaches et les moyens de suspension sont apparents,
 
[Illustration: Fig. 5.]
 
cette porte n'a subi aucune dégradation. Il faut ajouter que la
fosse a été remplacée par une voûte moderne. Cette construction est
Ligne 232 ⟶ 229 :
Les combles qui recouvrent cette entrée ont été refaits depuis peu
dans la forme indiquée sur la coupe longitudinale.
</div>
 
[[Image:Porte.chateau.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 6.]
<div class=prose>
 
Les moyens d'attaque des places fortes de cette époque admis, moyens
qui ne consistaient qu'en un travail de sape, fort long et périlleux puisqu'il
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du XIII<sup>e</sup> siècle, voici quel était le système défensif des abords de
cette porte (fig. 7).
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.11.png|center]]
[Illustration: Fig. 7.]
<div class=prose>
 
En A, était tracée la route de Laon, reportée aujourd'hui en B; en C,
une voie descendant dans la plaine et allant vers Chauny<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]]. En D, était
Ligne 364 ⟶ 361 :
fossé K. On ne descendait dans ces salles, destinées à servir de magasins,
que par des trappes percées dans le plancher et dans la niche P.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.10.png|center]]
[Illustration: Fig. 9.]
<div class=prose>
 
La figure 9 donne le plan de la porte, au niveau du pavé de la ville.
Ce plan montre le passage pour les chariots et les piétons, se rétrécissant
Ligne 384 ⟶ 381 :
circulaires M, percées chacune de trois meurtrières, deux sur le fossé,
une sur le passage.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.9.png|center]]
[Illustration: Fig. 9.]
<div class=prose>
 
En N, est une des trappes donnant dans une trémie qui correspond à
l'étage en sous-sol. Deux escaliers, pris dans l'épaisseur des murs des
Ligne 396 ⟶ 393 :
mâchicoulis M percé entre les deux herses, par deux degrés D. Les
salles rondes sont percées de trois meurtrières chacune, donnant sur le
 
[Illustration: Fig. 10.]
 
dehors<span id="note12"></span>[[#footnote12|<sup>12</sup>]], et d'une fenêtre F donnant sur la ville. Elles sont, en outre,
munies de cheminées C. Par les couloirs E, on arrive, soit à la grande
Ligne 421 ⟶ 415 :
couloirs G. En montant encore par les escaliers à vis, on arrive au troisième
étage (fig. 12), qui est l'étage spécialement consacré à la défense.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.8.png|center]]
<div class=prose>
Par les couloirs A, on entre dans les salles circulaires B, 0n passe dans
les chemins de ronde munis de hourds C, ou sur le chemin de ronde
Ligne 427 ⟶ 423 :
on arrive au jeu du pont-levis situé au-dessus du hourd protégeant la
porte.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.7.png|center]]
[Illustration: Fig.11.]
<div class=prose>
 
Faisant une coupe sur l'axe de la porte, c'est-à-dire sur la ligne <i>ac</i>
de la dernière figure, on obtient la figure 13.
Ligne 468 ⟶ 464 :
absolue de ne lever qu'une des deux herses à la fois était une sécurité
de plus, et nous n'avons vu ce système adopté que dans cet ouvrage.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.6.png|center]]
[Illustration: Fig. 12.]
<div class=prose>
 
Mais il est nécessaire d'examiner en détail le mécanisme des ponts et
des herses.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.5.png|center]]
<div class=prose>
En A (fig. 14), nous donnons le plan de la chambre de levage des
herses au niveau <i>a</i> de la coupe, et en B, le plan de la
Ligne 480 ⟶ 478 :
que l'intervalle qui sépare les deux tours, et qui couvre l'entrée, donne
en plan une portion de cercle. Deux consoles <i>c</i> forment saillie sur cette
 
[Illustration: Fig. 13.]
 
portion de cylindre et portaient un hourd de bois <i>d</i>, dont il existe en
place des fragments. Ce hourd était posé sur deux pièces de bois
Ligne 490 ⟶ 485 :
les empêcher de frotter, soit contre le hourd, soit contre la maçonnerie.
Au-dessus de ces poulies, en G, les chaînes se partageaient en deux branches:
l'une, celle H, allait s'enrouler sur le treuil T, au moyen de la
 
[Illustration: Fig. 14.]
 
poulie de renvoi <i>h</i>; l'autre, celle I, était tendue par un contre-poids K.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.4.png|center]]
<div class=prose>
En appuyant sur le treuil de <i>f</i>en <i>g</i>, on enroulait la chaîne et l'on soulevait
le pont. Cette manœuvre était facilitée par les contre-poids K.
Ligne 554 ⟶ 548 :
qu'un esprit étroit et exclusif ait pu parvenir à répudier de pareilles
œuvres en les rejetant dans les limbes de la barbarie?
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.3.png|center]]
[Illustration: Fig. 15.]
<div class=prose>
 
Une coupe transversale, faite sur l'axe des tours, sur les passages
ouverts sur le mâchicoulis et sur la chambre du levage des herses (fig. 16),
Ligne 562 ⟶ 556 :
le chemin de ronde des courtines, la coupe B des hourds et tout le système
de la défense à l'intérieur.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 16.]
<div class=prose>
 
Une dernière figure complétera cet ensemble, sur lequel on pourrait
publier un volume: c'est l'élévation de la face intérieure de la porte
Ligne 572 ⟶ 566 :
et les deux échauguettes d'angle épaulent de la façon la plus heureuse
cette structure si simple.
</div>
 
[[Image:Porte.Laon.Coucy.png|center]]
<div class=prose>
Cette façade, crénélée à son sommet, fait assez voir que les portes des
places bien défendues pouvaient à la rigueur tenir lieu de petites citadelles
Ligne 581 ⟶ 577 :
l'importance de ces postes isolés dans le système défensif du moyen âge,
et il ne paraît pas nécessaire de revenir ici sur ce sujet.
 
[Illustration: Fig. 17.]
 
Laissant de côté, pour le moment, des ouvrages d'une moindre
Ligne 626 ⟶ 620 :
pointe de ces becs par des meurtrières au ras du sol extérieur, était
encore un moyen d'empêcher l'attaque rapprochée.
</div>
 
[[Image:Porte.Narbonnaise.Carcassonne.7.png|center]]
<div class=prose>
Des salles F, on prenait deux escaliers à vis qui montaient au premier
étage, d'où se faisait la manœuvre des herses. Sous ces salles sont pratiqués
Ligne 640 ⟶ 636 :
commandait ces lices, et servait encore d'appui à la porte Narbonnaise
en battant les dehors par-dessus l'enceinte extérieure.
 
[Illustration: Fig. 18.]
 
[Illustration: Fig. 19.]
 
La figure 19 donne le plan du premier étage de la porte Narbonnaise.
Ligne 681 ⟶ 673 :
cette porte. Mais la coupe longitudinale faite sur <i>ab</i>, que nous présentons
(fig. 20), rendra encore cette description plus claire.
</div>
 
[[Image:Porte.Narbonnaise.Carcassonne.6.png|center]]
<div class=prose>
Cette coupe nous montre en A la chaîne suspendue d'un côté de la
porte à un anneau scellé au flanc de la tour, passant dans l'autre tour
Ligne 718 ⟶ 712 :
était de bois. En WN, sont les chemins de ronde de la défense, et en X
une partie des hourds en place<span id="note19"></span>[[#footnote19<sup>19</sup>]].
</div>
 
[[Image:Porte.Narbonnaise.Carcassonne.5.png|center]]
<div class=prose>
La figure 22 présente l'élévation extérieure de la porte Narbonnaise,
avec son grand hourdage de bois au-dessus de l'entrée et les hourds de
 
[Illustration: Fig. 20.]
 
couronnement posés sur la tour et la courtine de droite. La tour de
gauche est présentée avec ses créneaux à volets, en temps de paix<span id="note20"></span>[[#footnote20|<sup>20</sup>]].
Ligne 738 ⟶ 731 :
que les combles, qui ont été rétablis depuis peu, sous la direction
de la commission des monuments historiques<span id="note21"></span>[[#footnote2|<sup>21</sup>]].
</div>
 
[[Image:Porte.Narbonnaise.Carcassonne.4.png|center]]
[Illustration: Fig. 21.]
<div class=prose>
 
Avant de quitter cet édifice si remarquable à tous égards, il est nécessaire
de rendre compte du jeu des herses, parfaitement visible encore.
</div>
 
[[Image:Porte.Narbonnaise.Carcassonne.3.png|center]]
<div class=prose>
Nous prenons pour exemple la seconde herse, celle qui est manœuvrée extérieurement sur le chemin de ronde du côté de la ville
(fig. 23). En A, la herse est supposée levée. En <i>a</i>, sont les trous de scellement
Ligne 771 ⟶ 766 :
seulement d'avoir des contre-poids bien équilibrés, de façon à empêcher
la herse de gauchir au levage ou à la descente.
</div>
 
[[
[Illustration: Fig. 22.]
Image:Porte.Narbonnaise.Carcassonne.2.png|center]]
 
<div class=prose>
Il ne paraît pas que cet ouvrage ait jamais été attaqué, et depuis
l'époque de sa construction, l'histoire ne signale aucun siége en règle de
 
[Illustration: Fig. 23.]
 
la cité de Carcassonne, bien qu'à plusieurs reprises le pays ait été
envahi, soit par les troupes du prince Noir, soit par les troupes de
Ligne 844 ⟶ 837 :
après, une sortie, ou prendre l'offensive en cas d'un échec essuyé par
l'assiégeant.
 
[Illustration: Fig. 24.]
 
Ces portes étroites et basses des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles, si prodigieusement
Ligne 854 ⟶ 845 :
défenses extérieures deviennent parfois ce qu'on appelait alors des bastilles,
c'est-à-dire de véritables forteresses à cheval sur un passage.
</div>
 
[[Image:Porte.Villeneuve.lez.Avignon.3.png|center]]
<div class=prose>
Philippe le Bel fit élever, pendant les dernières années du XIII<sup>e</sup> siècle,
en face d'Avignon, une citadelle importante<span id="note24"></span>[[#footnote24|<sup>24</sup>]], ouverte par une seule
Ligne 889 ⟶ 882 :
porte de Villeneuve-lez-Avignon. Cette élévation fait voir, au centre, le
châtelet carré qui surmonte la plate-forme et les couronnements
</div>
[[Image:Porte.Villeneuve.lez.Avignon.2.png|center]]
<div class=prose>
crénelés
des escaliers à vis qui, à droite et à gauche, servaient de guette et
Ligne 898 ⟶ 894 :
suppression des combles en charpente on évitait donc les incendies, et
l'on rendait, par l'installation des machines de jet, les approches plus
 
[Illustration: Fig. 25.]
 
difficiles; car ces engins remplissaient alors l'office de nos pièces de
rempart. Tout porte à croire que les deux pans coupés qui unissent les
Ligne 923 ⟶ 916 :
des tours de machines de jet à longue portée, ce moyen de défense
rapprochée devenait superflu.
</div>
 
[[Image:Porte.Villeneuve.lez.Avignon.png|center]]
[ILLUSTRATION : Fig26]
<div class=prose>
 
Une coupe faite suivant l'axe du passage de la porte de
Villeneuve-lez-Avignon