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longues années en Europe. Avant d’aller remplir à la cour de Versailles les importantes fonctions d’éducatrice des enfants de France, la marquise connut amplement les saintes joies et les nobles soucis de la maternité. Elle n’eut pas moins de douze enfants, dont trois — Philippe-Arnaud, né en 1705, Joseph-Hyacinthe, né en 1706, et Louise-Elisabeth, née en 1709, — virent le jour au château Saint-Louis.
longues années en Europe. Avant d’aller remplir à la cour de Versailles les importantes fonctions d’éducatrice des enfants de France, la marquise connut amplement les saintes joies et les nobles soucis de la maternité. Elle n’eut pas moins de douze enfants, dont trois — Philippe-Arnaud, né en 1705, Joseph-Hyacinthe, né en 1706, et Louise-Élisabeth, née en 1709, — virent le jour au château Saint-Louis.


Recommandée à la cour (probablement par sa vieille amie la marquise de Denonville), Madame de Vaudreuil dut quitter Québec pour se rendre à Versailles peu de temps après la naissance de sa dernière enfant, Louise-Elisabeth, baptisée à Québec le 12 septembre 1709. Elle avait été nommée sous-gouvernante des enfants de France l’année précédente (1708). Le navire qui devait la conduire en France partit de Québec dans l’automne de 1709 et fut pris par les Anglais ; toutefois, il n’arriva rien de fâcheux à Madame de Vaudreuil et aux personnes qui l’accompagnaient. Le commandant du vaisseau ennemi se montra plein de déférence, et les fit débarquer au Hâvre, où se trouvait {{M.|de Champigny}} qui les reçut avec empressement.
Recommandée à la cour (probablement par sa vieille amie la marquise de Denonville), Madame de Vaudreuil dut quitter Québec pour se rendre à Versailles peu de temps après la naissance de sa dernière enfant, Louise-Élisabeth, baptisée à Québec le 12 septembre 1709. Elle avait été nommée sous-gouvernante des enfants de France l’année précédente (1708). Le navire qui devait la conduire en France partit de Québec dans l’automne de 1709 et fut pris par les Anglais ; toutefois, il n’arriva rien de fâcheux à Madame de Vaudreuil et aux personnes qui l’accompagnaient. Le commandant du vaisseau ennemi se montra plein de déférence, et les fit débarquer au Hâvre, où se trouvait {{M.|de Champigny}} qui les reçut avec empressement.


Madame de Vaudreuil avait alors un peu plus de trente-six ans. Elle se rendit immédiatement à Versailles, et fut accueillie avec bonté par Madame de Maintenon, qui la présenta au roi. On lui confia aussitôt l’éducation du jeune duc d’Alençon, et le duc de Saint-Simon, qui n’était guère porté à flatter les gens, dit, dans ses ''Mémoires'', qu’elle était bien au-dessus de son emploi. Refoulant au fond du cœur le chagrin qu’elle devait éprouver de ne pouvoir se consacrer à l’éducation de ses propres enfants au foyer domestique, et comprenant tout ce qu’il y avait
Madame de Vaudreuil avait alors un peu plus de trente-six ans. Elle se rendit immédiatement à Versailles, et fut accueillie avec bonté par Madame de Maintenon, qui la présenta au roi. On lui confia aussitôt l’éducation du jeune duc d’Alençon, et le duc de Saint-Simon, qui n’était guère porté à flatter les gens, dit, dans ses ''Mémoires'', qu’elle était bien au-dessus de son emploi. Refoulant au fond du cœur le chagrin qu’elle devait éprouver de ne pouvoir se consacrer à l’éducation de ses propres enfants au foyer domestique, et comprenant tout ce qu’il y avait