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La miraculeuse campagne d’Italie retentit jusqu’aux ruines de Sparte. Le chef des peuplades libres du Taygète, félicitant Napoléon de ses exploits, lui omit d’accueillir dans ses ports les bâtimens de la république. Napoléon lui donna l’assurance prophétique que la France ne serait pas ingrate envers sa nation <ref> Le général en chef de l’armée d’Italie an chef du peuple libre de Mania. </ref>. Lors de l’expédition d’Egypte, Napoléon chercha dans la Grèce un appui contre les Turcs ; à cet effet, une corvette chargée de munitions de guerre fut envoyée aux Maniotes ; de nombreux émissaires parcoururent la Grèce, et surtout Mania, promettant la liberté et la protection de la France. Cette tentative avorta. Cependant l’empereur, dans ses conceptions gigantesques, réservait toujours une place à la Grèce. On en donnerait pour preuve qu’en 1806, après son entrée à Berlin, le maréchal Duroc demanda à M. Argyropulos <ref>L’oncle de l’auteur de cette Notice. </ref>, ministre de la Porte, en Prusse, divers renseignemens sur la Grèce, et principalement sur Mania, et sur le caractère des Mavromichalis. M. Argyropulos, dans cette circonstance, sut concilier les devoirs que lui imposaient ses fonctions avec sa fidélité constante aux intérêts de la patrie.
La miraculeuse campagne d’Italie retentit jusqu’aux ruines de Sparte. Le chef des peuplades libres du Taygète, félicitant Napoléon de ses exploits, lui offrit d’accueillir dans ses ports les bâtimens de la république. Napoléon lui donna l’assurance prophétique que la France ne serait pas ingrate envers sa nation{{lié}}<ref> Le général en chef de l’armée d’Italie au chef du peuple libre de Mania.<p>
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{{g|Citoyen,|3|sc}}<p>

« J’ai reçu de Trieste une lettre dans laquelle vous me témoignez le désir d’être utile à la république française, en accueillant ses bâtimens dans vos ports. Je me plais à croire que vous tiendrez votre parole avec cette fidélité qui convient à un descendant des Spartiates. La république française ne sera pas ingrate envers votre nation. Quant à moi, je recevrai volontiers quiconque viendra me trouver de votre part, et ne souhaite rien tant que de voir régner une bonne harmonie entre deux nations également amies de la liberté. Je vous recommande les porteurs de cette lettre, qui sont aussi des descendans des Spartiates. S’ils n’ont pas fait jusqu’ici de grandes choses, c’est qu’ils ne se sont point trouvés sur un grand théâtre.<p>
Citoyen,
» Salut et fraternité.<p>

{{d|''Signé'', {{sc|Bonaparte}}.{{corr|| »}}|3}}
« J’ai reçu de Trieste une lettre dans laquelle vous me témoignez le désir d’être utile à la république française, en accueillant ses bâtimens dans vos ports. Je me plais à croire que vous tiendrez votre parole avec cette fidélité qui convient à un descendant des Spartiates. La république française ne sera pas ingrate envers votre nation. Quant à moi, je recevrai volontiers quiconque viendra me trouver de votre part, et ne souhaite rien tant que de voir régner une bonne harmonie entre deux nations également amies de la liberté. Je vous recommande les porteurs de cette lettre, qui sont aussi des descendans des Spartiates. S’ils n’ont pas fait jusqu’ici de grandes choses, c’est qu’ils ne se sont point trouvés sur un grand théâtre.
</ref>. Lors de l’expédition d’Égypte, Napoléon chercha dans la Grèce un appui contre les Turcs ; à cet effet, une corvette chargée de munitions de guerre fut envoyée aux Maniotes ; de nombreux émissaires parcoururent la Grèce, et surtout Mania, promettant la liberté et la protection de la France. Cette tentative avorta. Cependant l’empereur, dans ses conceptions gigantesques, réservait toujours une place à la Grèce. On en donnerait pour preuve qu’en 1806, après son entrée à Berlin, le maréchal Duroc demanda à {{M.|Argyropulos}}{{lié}}<ref>L’oncle de l’auteur de cette Notice. </ref>, ministre de la Porte, en Prusse, divers renseignemens sur la Grèce, et principalement sur Mania, et sur le caractère des Mavromichalis. {{M.|Argyropulos}}, dans cette circonstance, sut concilier les devoirs que lui imposaient ses fonctions avec sa fidélité constante aux intérêts de la patrie.

» Salut et fraternité.

Signé, Bonaparte.