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s’attaque à la cause universelle des choses, toujours sacrée et toujours la même à des degrés différens.
s’attaque à la cause universelle des choses, toujours sacrée et toujours la même à des degrés différens.


De la religion je passe à la politique du philosophe. L’homme est primitivement dans l’état de nature ; s’il en sort, c’est par son consentement, par un acte de sa volonté ; donc toute société est fondée sur un contrat, sur un pacte, et l’homme est sociable, parce qu’il veut l’être. Si la volonté est le fondement de la sociabilité individuelle, elle est aussi la base de l’Etat. Toutes les volontés individuelles consentant à la société, formeront une volonté générale qui constituera la souveraineté, souveraineté une et indivisible dans son expression, incommunicable, et qui ne saurait se déléguer. Jean-Jacques a pris soin lui-même de résumer sa politique dans la sixième des lettres de la montagne. « Qu’est-ce qui fait que l’Etat est un? C’est l’union de ses membres ; et d’où naît l’union de ses membres? de l’obligation qui les lie. Tout est d’accord jusqu’ici ; mais quel est le fondement de cette obligation? Voilà où les auteurs se divisent. Selon les uns, c’est la force ; selon d’autres, l’autorité paternelle ; selon d’autres, la volonté de Dieu. Chacun établit son principe, et attaque celui des autres ; je n’ai pas moi-même fait autrement ; et suivant la plus saine partie de ceux qui ont discuté ces matières, j’ai posé pour fondement du corps politique la convention de ses membres ; j’ai réfuté les principes différens du mien………. L’établissement du contrat social est un pacte d’une espèce particulière par lequel chacun s’engage avec tous ; d’où s’en» suit l’engagement réciproque de tous envers chacun, qui est l’objet immédiat de l’union. Je dis que cet engagement est d’une espèce particulière, en ce qu’étant absolu sans condition, sans réserve, il ne peut toutefois être injuste ni susceptible d’abus, puisqu’il n’est pas possible que le corps se veuille nuire à lui-même tant que le tout ne veut que pour tous La volonté de tous est donc l’ordre, la règle suprême, et cette règle générale et personnifiée, est ce que j’appelle le souverain. Il suit de là que la
De la religion je passe à la politique du philosophe. L’homme est primitivement dans l’état de nature ; s’il en sort, c’est par son consentement, par un acte de sa volonté ; donc toute société est fondée sur un contrat, sur un pacte, et l’homme est sociable, parce qu’il veut l’être. Si la volonté est le fondement de la sociabilité individuelle, elle est aussi la base de l’État. Toutes les volontés individuelles consentant à la société, formeront une volonté générale qui constituera la souveraineté, souveraineté une et indivisible dans son expression, incommunicable, et qui ne saurait se déléguer. Jean-Jacques a pris soin lui-même de résumer sa politique dans la sixième des lettres de la montagne. « Qu’est-ce qui fait que l’État est un ? C’est l’union de ses membres ; et d’où naît l’union de ses membres ? de l’obligation qui les lie. Tout est d’accord jusqu’ici ; mais quel est le fondement de cette obligation ? Voilà où les auteurs se divisent. Selon les uns, c’est la force ; selon d’autres, l’autorité paternelle ; selon d’autres, la volonté de Dieu. Chacun établit son principe, et attaque celui des autres ; je n’ai pas moi-même fait autrement ; et suivant la plus saine partie de ceux qui ont discuté ces matières, j’ai posé pour fondement du corps politique la convention de ses membres ; j’ai réfuté les principes différens du mien {{filet|7}} L’établissement du contrat social est un pacte d’une espèce particulière par lequel chacun s’engage avec tous ; d’où s’ensuit l’engagement réciproque de tous envers chacun, qui est l’objet immédiat de l’union. Je dis que cet engagement est d’une espèce particulière, en ce qu’étant absolu sans condition, sans réserve, il ne peut toutefois être injuste ni susceptible d’abus, puisqu’il n’est pas possible que le corps se veuille nuire à lui-même tant que le tout ne veut que pour tous {{filet|4}} La volonté de tous est donc l’ordre, la règle suprême, et cette règle générale et personnifiée, est ce que j’appelle le souverain. Il suit de là que la {{tiret|sou|veraineté}}