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les premiers poètes du vers libre

Ghil ; tel, Louis Dumur.René Ghil mériterait d’autant plus une place dans cette étude que son influence a été sensible sur les poètes du vers libre ; mais en continuant à s’attacher au nombre des syllabes, le système de René Ghil est trop diamétralement opposé à la conception du vers libre, quelques affinités qu’il puisse avoir par ailleurs. Aussi bien, si nous devions étudier ici tous les écrivains qui ont influencé l’évolution vers-libriste, nous faudrait-il passer en revue la plupart des maîtres de la poésie et de la prose française et même étrangère. Rendons donc à René Ghil, puisqu’il est de ceux qui ont combattu près de nous, le haut hommage qui lui estdii, en lui assurant que nous sommes au moins quelques-uns qui savons ce que nous lui devons.

Bien qu’il ait abouti à préconiser le moins libre des vers, Louis Dumur, de son côté, partait de principes qui étaient, au fond, les nôtres. Au commencement de l’année 1890, Louis Dumur publiait une plaquette de vers, la Néva, précédée d’une préface où il exposait son système ; dans le Mercure de France de mai suivant, Edouard Dubus en faisait une critique assez superficielle, à laquelle Dumur répondait dans le numéro suivant du Mercure ; en 1891, il publiait une seconde plaquette de vers écrits suivant la même technique, Lassitudes,