« Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/282 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
Ernest-Mtl: split
 
Arsouil (discussion | contributions)
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<nowiki />
e

*74

ÀNTOnœTTK

XXIX,
{{t3|XXIX.}}



L’été avait fait place à l’automne, non pas à l’automne des autres pays avec son ciel de plomb et ses feuillages flétris, mais à notre bel automne canadien avec son atmosphère tempérée, ses bois magnifiques et ses splendides forêts.
L’été avait fait place à l’automne, non pas à l’automne des autres pays avec son ciel de plomb et ses feuillages flétris, mais à notre bel automne canadien avec son atmosphère tempérée, ses bois magnifiques et ses splendides forêts.

Avez-vous jamais remarqué, lecteurs, combien .est merveilleux le changement qu’opère dans notre nature la première gelée sérieuse de l’automne ? La veille, vous vous êtes couchés après avoir jeté un regard d’adieu sur les vertes collines et les bois d’émeraude ; à votre réveil, vous trouvez la terre et le désert recouverts d’une couleur nouvelle. Ici, le riche incarnat de l’érable brûlé par le soleil contraste avec le jaune pale et délicat du bouleau ; là, les feuilles tremblantes et argentées du peuplier avec le safran du vaste sycomore ; plus loin, les baies cramoisies du chêne et les vignes somptueusement teintes qui ont un éclat encore plus vif sur le fond sombre des grands pins. Ah ! si jamais la beauté semble sourire délicieusement avant de se faner pour toujours, c’est bien dans le feuillage de nos forêts d’automne.
Avez-vous jamais remarqué, lecteurs, combien est merveilleux le changement qu’opère dans notre nature la première gelée sérieuse de l’automne ? La veille, vous vous êtes couchés après avoir jeté un regard d’adieu sur les vertes collines et les bois d’émeraude ; à votre réveil, vous trouvez la terre et le désert recouverts d’une couleur nouvelle. Ici, le riche incarnat de l’érable brûlé par le soleil contraste avec le jaune pale et délicat du bouleau ; là, les feuilles tremblantes et argentées du peuplier avec le safran du vaste sycomore ; plus loin, les baies cramoisies du chêne et les vignes somptueusement teintes qui ont un éclat encore plus vif sur le fond sombre des grands pins. Ah ! si jamais la beauté semble sourire délicieusement avant de se faner pour toujours, c’est bien dans le feuillage de nos forêts d’automne.

Antoinette était assise à sa fenêtre, contemplant avec mélancolie la scène magnifique qui se déroulait devant elle. Des coussins amoncelés sur sa chaise,
Antoinette était assise à sa fenêtre, contemplant avec mélancolie la scène magnifique qui se déroulait devant elle. Des coussins amoncelés sur sa chaise,
Digitized by CrOOQle