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L’Égypte, cette mère de toutes les superstitions, comme la source de toutes nos connaissances, fournit un exemple frappant de ce que je viens d’avancer. D’abord on y adore un être invisible, immortel, mais agissant et présent partout, auquel on donne le nom de ''Cneph'', le ''Chong-ti'' ou maître du ciel des anciens Chinois. Ensuite la terre ou la nature, sous le nom d’Isis, avec les mêmes attributs que ''Tai-ki'', le ciel matériel, a, chez ce dernier peuple, reçu les hommages des Égyptiens. Bientôt après ils créèrent de nouveaux dieux, auxquels ils en associèrent quatre autres, enfin leur nombre vint à douze et alla toujours en augmentant.
L’Égypte, cette mère de toutes les superstitions, comme la source de toutes nos connaissances, fournit un exemple frappant de ce que je viens d’avancer. D’abord on y adore un être invisible, immortel, mais agissant et présent partout, auquel on donne le nom de ''Cneph'', le ''Chong-ti'' ou maître du ciel des anciens Chinois. Ensuite la terre ou la nature, sous le nom d’Isis, avec les mêmes attributs que ''Tai-ki'', le ciel matériel, a, chez ce dernier peuple, reçu les hommages des Égyptiens. Bientôt après ils créèrent de nouveaux dieux, auxquels ils en associèrent quatre autres, enfin leur nombre vint à douze et alla toujours en augmentant.


Toutes ces divinités naquirent des fables allégoriques, sous lesquelles les prêtres voulaient cacher leurs sciences et leur doctrine. Pour attacher le peuple à leu culte, ils imaginèrent des cérémonies mystérieuses. À Saïs, sur le bord d’un lac, on donnait une sorte de représentation théâtrale, plus propre à l’amuser qu’à l’instruire sur des choses dont on cherchait à lui dérober la connaissance. Jamais il n’était éclairé. Si, dans quelques fêtes comme celles qui duraient quatre jours dans le mois d’Athyr, relatives aux crues et aux accroissements périodiques du Nil, il pouvait en deviner le motif, on se gardait bien de le lui apprendre, moins encore de lui expliquer l’objet de la principale cérémonie. Elle consistait à pétrir de la terre grasse avec de l’eau et des aromates pour en faire une figure ronde ; ce qui désignait que les dieux sont une substance de la terre et de l’eau.
Toutes ces divinités naquirent des fables allégoriques, sous lesquelles les prêtres voulaient cacher leurs sciences et leur doctrine. Pour attacher le peuple à leur culte, ils imaginèrent des cérémonies mystérieuses. À Saïs, sur le bord d’un lac, on donnait une sorte de représentation théâtrale, plus propre à l’amuser qu’à l’instruire sur des choses dont on cherchait à lui dérober la connaissance. Jamais il n’était éclairé. Si, dans quelques fêtes comme celles qui duraient quatre jours dans le mois d’Athyr, relatives aux crues et aux accroissements périodiques du Nil, il pouvait en deviner le motif, on se gardait bien de le lui apprendre, moins encore de lui expliquer l’objet de la principale cérémonie. Elle consistait à pétrir de la terre grasse avec de l’eau et des aromates pour en faire une figure ronde ; ce qui désignait que les dieux sont une substance de la terre et de l’eau.


D’autres fêtes étaient tristes et avaient rapport aux travaux de l’agriculture ou à l’ancien état dont la civilisation avait retiré les hommes. On se préparait à ces derniers par le jeûne, et pendant le sacrifice les assistants se flagellaient ou se frappaient eux-mêmes. Si à cette occasion les prêtres parlaient de la fable d’Horus, mis en pièces par Typhon, et de la tête d’Isis qu’on avait coupée, c’était d’une manière énigmatique : ils en faisaient au peuple un mystère impénétrable. Découvert aux seuls adeptes, il leur rappelait les désordres du monde moral et les calamités que les hommes avaient essuyées avant de quitter la vie sauvage.
D’autres fêtes étaient tristes et avaient rapport aux travaux de l’agriculture ou à l’ancien état dont la civilisation avait retiré les hommes. On se préparait à ces derniers par le jeûne, et pendant le sacrifice les assistants se flagellaient ou se frappaient eux-mêmes. Si à cette occasion les prêtres parlaient de la fable d’Horus, mis en pièces par Typhon, et de la tête d’Isis qu’on avait coupée, c’était d’une manière énigmatique : ils en faisaient au peuple un mystère impénétrable. Découvert aux seuls adeptes, il leur rappelait les désordres du monde moral et les calamités que les hommes avaient essuyées avant de quitter la vie sauvage.