« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 2.djvu/341 » : différence entre les versions

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manière vaut mieux que la chose, n’est-il pas vrai ? Nous avons quelquefois ri de ce discours commun à tous les courtisans. Vous avez présentement le prince Adhémar<ref>9. Joseph de Grignan, qui alors portait le nom d’Adhémar (voyez la note 8 de la lettre 132), et était âgé de vingt-sept ans. {{Mme}} de Sévigné l’appelle le ''prince'' Adhémar par une allusion, plus flatteuse encore qu’ironique, à son grand air, à sa ''gloire'' dont elle parle ailleurs. Voyez les lettres du 16 septembre 1671 et du 8 janvier 1672, toutes deux vers la fin.</ref>. J’ai reçu sa dernière lettre, dites-le-lui et l’embrassez pour moi. Vous avez, à mon compte, cinq ou six Grignans ; c’est un bonheur, comme vous dites, qu’ils soient tous aimables et d’une bonne société : sans cela ils feroient l’ennui de votre vie, au lieu qu’ils en font la douceur et le plaisir. On me mande qu’il y a de la rougeole à Sucy<ref>10. Il y a ''Sully'' dans les deux éditions de Perrin. Mais c’est évidemment ''Sucy'' qu’il faut lire ({{Mme}} de Sévigné écrivait ''Sussy''). Dans la lettre du 15 mai précédent, elle recommande sa petite-fille à {{Mme}} Amelot, propriétaire de Sucy. Voyez la note 2 de la lettre 134.</ref>, et que ma tante<ref>11. {{Mme}} de la Trousse.</ref> va prendre mes petites entrailles pour les amener chez elle. Cela fâchera bien la nourrice, mais que faire ? C’est une nécessité. C’en sera une bien dure que de demeurer en Provence pour les gages, quand vous verrez partir d’auprès de vous {{Mme}} de Senneterre<ref>12. Voyez la note 6 de la lettre 169.</ref> pour Paris. Je voudrois bien, ma chère enfant, que vous eussiez assez d’amitié pour moi pour ne me faire pas le même tour quand j’irai vous voir l’année qui vient. Je voudrois qu’entre ci et là vous fissiez l’impossible pour vos affaires : c’est ce qui fait que j’y pense, et que je m’en tourmente tant. Il faut donc que je vous ramène chez moi, qui est chez vous.
manière vaut mieux que la chose, n’est-il pas vrai ? Nous avons quelquefois ri de ce discours commun à tous les courtisans. Vous avez présentement le prince Adhémar<ref>9. Joseph de Grignan, qui alors portait le nom d’Adhémar (voyez la note 8 de la lettre 132), et était âgé de vingt-sept ans. {{Mme}} de Sévigné l’appelle le ''prince'' Adhémar par une allusion, plus flatteuse encore qu’ironique, à son grand air, à sa ''gloire'' dont elle parle ailleurs. Voyez les lettres du 16 septembre 1671 et du 8 janvier 1672, toutes deux vers la fin.</ref>. J’ai reçu sa dernière lettre, dites-le-lui et l’embrassez pour moi. Vous avez, à mon compte, cinq ou six Grignans ; c’est un bonheur, comme vous dites, qu’ils soient tous aimables et d’une bonne société : sans cela ils feroient l’ennui de votre vie, au lieu qu’ils en font la douceur et le plaisir. On me mande qu’il y a de la rougeole à Sucy<ref>10. Il y a ''Sully'' dans les deux éditions de Perrin. Mais c’est évidemment ''Sucy'' qu’il faut lire ({{Mme}} de Sévigné écrivait ''Sussy''). Dans la lettre du 15 mai précédent, elle recommande sa petite-fille à {{Mme}} Amelot, propriétaire de Sucy. Voyez la note 2 de la lettre 134.</ref>, et que ma tante<ref>11. {{Mme}} de la Trousse.</ref> va prendre mes petites entrailles pour les amener chez elle. Cela fâchera bien la nourrice, mais que faire ? C’est une nécessité. C’en sera une bien dure que de demeurer en Provence pour les gages, quand vous verrez partir d’auprès de vous {{Mme}} de Senneterre<ref>12. Voyez la note 6 de la lettre 169.</ref> pour Paris. Je voudrois bien, ma chère enfant, que vous eussiez assez d’amitié pour moi pour ne me faire pas le même tour quand j’irai vous voir l’année qui vient. Je voudrois qu’entre ci et là vous fissiez l’impossible pour vos affaires : c’est ce qui fait que j’y pense, et que je m’en tourmente tant. Il faut donc que je vous ramène chez moi, qui est chez vous.