« Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 12.djvu/493 » : différence entre les versions

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« Après tout cela il se trouvera que la reine a très bien jugé et n’a point voulu être prise pour dupe, et que la friponnerie qui pourra s’y découvrir ne tombera point sur Beaumont ; car assurément nous savons tous qu’il est innocent, et il fera tout ce qu’il pourra pour qu’on n’étouffe point l’affaire. »
« Après tout cela il se trouvera que la reine a très bien jugé et n’a point voulu être prise pour dupe, et que la friponnerie qui pourra s’y découvrir ne tombera point sur Beaumont ; car assurément nous savons tous qu’il est innocent, et il fera tout ce qu’il pourra pour qu’on n’étouffe point l’affaire. »


Une lettre d’Anne d’Autriche à Mazarin, en juin 1660 <ref>Cette lettre a été publiée par M. Walckenaër, t. III des Mémoires de Mme de Sévigné. — Supplément, p. 471.</ref>, montre que les jalousies et les aigreurs entre la reine et Mazarin duroient encore. Cette correspondance présente une suite de brouilleries et de réconciliations, de plaintes et d’expressions d’amour qui ne paraissent guère convenir aux relations entre une reine et son ministre.
Une lettre d’Anne d’Autriche à Mazarin, en juin 1660 <ref>Cette lettre a été publiée par M. Walckenaër, t. III des ''Mémoires de Mme de Sévigné''. — Supplément, p. 471.</ref>, montre que les jalousies et les aigreurs entre la reine et Mazarin duroient encore. Cette correspondance présente une suite de brouilleries et de réconciliations, de plaintes et d’expressions d’amour qui ne paraissent guère convenir aux relations entre une reine et son ministre.
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« Saintes, ce 30 juin 1660.
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« Votre lettre m’a donné une grande joie ; je ne sais si je serai assez heureuse pour que vous le croyiez, et que, si j’eusse cru qu’une de mes lettres vous eût autant plu, j’en aurois écrit de bon cœur, et il est vrai que d’en voir tant et des transports avec [lesquels] l’on les reçut et je les voyois lire, me faisoit fort souvenir d’un autre temps, dont je me souviens presque à tous moments, quoique vous en puissiez croire et douter. Je vous assure que tous ceux de ma vie seront employés à vous témoigner que jamais il n’y a eu d’amitié plus véritable que la mienne, et, si vous ne le croyez pas, j’espère de la justice que j’ai, que vous vous repentirez quelque jour d’en avoir jamais douté, et si je vous pouvois aussi bien faire voir mon cœur que ce que je vous dis sur ce papier, je suis assurée que vous seriez content,
« Votre lettre m’a donné une grande joie ; je ne sais si je serai assez heureuse pour que vous le croyiez, et que, si j’eusse cru qu’une de mes lettres vous eût autant plu, j’en aurois écrit de bon cœur, et il est vrai que d’en voir tant et des transports avec [lesquels] l’on les reçut et je les voyois lire, me faisoit fort souvenir d’un autre temps, dont je me souviens presque à tous moments, quoique vous en puissiez croire et douter. Je vous assure que tous ceux de ma vie seront employés à vous témoigner que jamais il n’y a eu d’amitié plus véritable que la mienne, et, si vous ne le croyez pas, j’espère de la justice que j’ai, que vous vous repentirez quelque jour d’en avoir jamais douté, et si je vous pouvois aussi bien faire voir mon cœur que ce que je vous dis sur ce papier, je suis assurée que vous seriez content,