« Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 12.djvu/486 » : différence entre les versions

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réponse, afin que je la lui fasse tenir. J’ai vu que les lettres vont si sûrement par le soin que Bridieu en prend que je me suis résolue d’envoyer la présente au ''confident'', croyant qu’il ne sera pas fâché de l’avoir, et que au pis aller ils ne gagneront rien ni la curiosité ne sera pas trop satisfaite, puisqu’il me semble qu’ils ne comprendront pas pour qui elle est.
réponse, afin que je la lui fasse tenir. J’ai vu que les lettres vont si sûrement par le soin que Bridieu en prend que je me suis résolue d’envoyer la présente au ''confident'', croyant qu’il ne sera pas fâché de l’avoir, et que au pis aller ils ne gagneront rien ni la curiosité ne sera pas trop satisfaite, puisqu’il me semble qu’ils ne comprendront pas pour qui elle est.


« Je vous envoie un billet en chiffre qui vient de Paris. Il est venu fort vite ; car je reçus l’original dès hier au soir. Vous ne serez pas fâché à mon avis de voir ce qui est dedans. Pour moi, je ne l’ai pas été, et cela me fait résoudre à la patience, en cas qu’il fût nécessaire de l’avoir, puisque le lieu où est le ''confident'' ne plaît nullement et donne de la crainte qu’il ne passe plus avant. Pour moi, je le souhaite de tout mon cœur, et n’en doute pas puisqu’il suivra vos sentiments, que je suis assurée être comme il faut. Les miens seront toujours d’être <ref>Ce signe est un de ceux que M. Walchnaër a interprétés comme désignant l’amour d’Anne d Autriche pour Mazarin.</ref>. C’est tout ce que j’ai à vous dire pour cette fois, et que vous embrassiez le ''confident'' pour moi, puisque je ne le puis pas faire encore. Siron fera tout ce que vous lui mandez le plus tôt qu’il se pourra. »
« Je vous envoie un billet en chiffre qui vient de Paris. Il est venu fort vite ; car je reçus l’original dès hier au soir. Vous ne serez pas fâché à mon avis de voir ce qui est dedans. Pour moi, je ne l’ai pas été, et cela me fait résoudre à la patience, en cas qu’il fût nécessaire de l’avoir, puisque le lieu où est le ''confident'' ne plaît nullement et donne de la crainte qu’il ne passe plus avant. Pour moi, je le souhaite de tout mon cœur, et n’en doute pas puisqu’il suivra vos sentiments, que je suis assurée être comme il faut. Les miens seront toujours d’être<ref>Ce signe est un de ceux que M. Walchnaër a interprétés comme désignant l’amour d’Anne d Autriche pour Mazarin.</ref>. C’est tout ce que j’ai à vous dire pour cette fois, et que vous embrassiez le ''confident'' pour moi, puisque je ne le puis pas faire encore. Siron fera tout ce que vous lui mandez le plus tôt qu’il se pourra. »
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« A la Fère, 13 août 1655.
{{droite|« A la Fère, 13 août 1655.|5}}


« Vous m’avez donné une grande joie par votre lettre du 10 [août] de l’espérance de vous revoir dans cinq ou six jours. Je ne vous en dirai pas davantage sur ce sujet ; car vous n’en douterez pas. Nous attendons toujours Gourville. Je crois que, si vous l’avez dépêché quand vous me mandez, il sera ici aujourd’hui. Vous me faites bien du plaisir de me dire que le ''confident'' est satisfoit des soins que je prends pour lui. J’en recevrai beaucoup pour moi toutes les fois que je trouverai moyen de l’obliger. La boîte de corail a été donnée et l’on a été fort aise de l’avoir. Je n’ai rien à ajouter à la lettre d’hier, par où il me semble que je mande bien des choses. Nogent est ici depuis deux jours ; je ne vous en dis rien ; car lui écrit tout ce qui se peut écrire au monde. Embrassez le confident et croyez-moi de tout mon cœur. »
« Vous m’avez donné une grande joie par votre lettre du 10 [août] de l’espérance de vous revoir dans cinq ou six jours. Je ne vous en dirai pas davantage sur ce sujet ; car vous n’en douterez pas. Nous attendons toujours Gourville. Je crois que, si vous l’avez dépêché quand vous me mandez, il sera ici aujourd’hui. Vous me faites bien du plaisir de me dire que le ''confident'' est satisfoit des soins que je prends pour lui. J’en recevrai beaucoup pour moi toutes les fois que je trouverai moyen de l’obliger. La boîte de corail a été donnée et l’on a été fort aise de l’avoir. Je n’ai rien à ajouter à la lettre d’hier, par où il me semble que je mande bien des choses. Nogent est ici depuis deux jours ; je ne vous en dis rien ; car lui écrit tout ce qui se peut écrire au monde. Embrassez le confident et croyez-moi de tout mon cœur. »
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« A la Fère, ce 13 août 1655.
{{droite|« A la Fère, ce 13 août 1655.|5}}


« Enfin Gourville est arrivé cette après-dînée, et m’a rendu vos lettres du 11 et du 12, et dit ce que vous lui aviez donné charge de me dire. Il m’a tiré d’une grande peine en me le disant, et vous m’en avez sauvé une furieuse en faisant, par raison, consentir le ''confident'' à demeurer au Quesnoy, pendant que l’armée se promènera. Je prie
« Enfin Gourville est arrivé cette après-dînée, et m’a rendu vos lettres du 11 et du 12, et dit ce que vous lui aviez donné charge de me dire. Il m’a tiré d’une grande peine en me le disant, et vous m’en avez sauvé une furieuse en faisant, par raison, consentir le ''confident'' à demeurer au Quesnoy, pendant que l’armée se promènera. Je prie