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n’a pas été défendu comme il devait l’être. Il est également probable que plusieurs officiers porteurs d’ordres ont disparu. Mais si quelques officiers ont déserté, pas un seul soldat ne s’est rendu coupable de ce crime. Plusieurs se tuèrent sur le champ de bataille où ils étaient restés blessés, lorsqu’ils apprirent la déroute de l’armée. »
n’a pas été défendu comme il devait l’être. Il est également probable que plusieurs officiers porteurs d’ordres ont disparu. Mais si quelques officiers ont déserté, pas un seul soldat ne s’est rendu coupable de ce crime. Plusieurs se tuèrent sur le champ de bataille où ils étaient restés blessés, lorsqu’ils apprirent la déroute de l’armée. »


Cinquième observation. – Dans la journée du 17, l’armée française se trouva partagée en trois parties : soixante-neuf mille hommes, sous les ordres de l’Empereur, marchèrent sur Bruxelles par la chaussée de Charleroi ; trente-quatre mille hommes sous les ordres du maréchal Grouchy, se dirigèrent sur cette capitale par la chaussée de Wavres, à la suite des Prussiens ; sept à huit mille hommes restèrent sur le champ de bataille de Ligny, savoir : trois mille hommes de la division Gérard pour porter secours aux blessés, et former, dans tous les cas imprévus, une réserve aux Quatre-Bras ; quatre à cinq mille hommes, formant les parcs de réserve restèrent à Fleurus et à Charleroi. Les trente-quatre mille hommes du maréchal Grouchy, ayant cent huit pièces de canon, étaient suffisants pour culbuter l’arrière-garde prussienne dans toutes les positions qu’elle prendrait, presser la retraite de l’armée vaincue et la contenir. C’était un beau résultat de la victoire de Ligny de pouvoir ainsi opposer trente-quatre mille hommes à une armée qui avait été de cent vingt mille hommes. Les soixante-neuf mille hommes, sous les ordres de l’Empereur, étaient suffisants pour battre l’armée anglo-hollandaise de quatre-vingt-dix mille hommes. La disproportion qui existait le 15 entre les deux masses belligérantes, qui étaient alors dans le rapport d’un à deux, était bien changée ; elle n’était plus que dans le rapport de trois à quatre. Si l’armée anglo-hollandaise avait battu les soixante-neuf mille hommes qui marchaient contre elle, on eût pu reprocher à Napoléon d’avoir mal calculé ; mais il est constant, même de l’aveu des ennemis, que, sans l’arrivée du général Blucher, l’armée anglo-hollandaise aurait perdu son champ de bataille entre huit et neuf heures du soir. Sans l’arrivée du maréchal Blucher, à huit heures du soir, avec ses premier et deuxième corps, la marche sur Bruxelles, sur deux colonnes, pendant la journée du 17, avait plusieurs avantages. La gauche poussait et contenait l’armée anglo-hollandaise ; la droite, sous les ordres du maréchal Grouchy, poursuivait et contenait l’armée prusso-saxonne, et, le soir, toute l’armée française devait se trouver réunie sur une ligne de cinq petites lieues de Mont-Saint-Jean à Wavres, ayant ses avant-postes au bord de la forêt. Mais la faute que fit le maréchal Grouchy de s’arrêter le 17 à Gembloux,
''Cinquième observation.'' « Dans la journée du 17, l’armée française se trouva partagée en trois parties : soixante-neuf mille hommes, sous les ordres de l’Empereur, marchèrent sur Bruxelles par la chaussée de Charleroi ; trente-quatre mille hommes sous les ordres du maréchal Grouchy, se dirigèrent sur cette capitale par la chaussée de Wavres, à la suite des Prussiens ; sept à huit mille hommes restèrent sur le champ de bataille de Ligny, savoir : trois mille hommes de la division Gérard pour porter secours aux blessés, et former, dans tous les cas imprévus, une réserve aux Quatre-Bras ; quatre à cinq mille hommes, formant les parcs de réserve restèrent à Fleurus et à Charleroi. Les trente-quatre mille hommes du maréchal Grouchy, ayant cent huit pièces de canon, étaient suffisants pour culbuter l’arrière-garde prussienne dans toutes les positions qu’elle prendrait, presser la retraite de l’armée vaincue et la contenir. C’était un beau résultat de la victoire de Ligny de pouvoir ainsi opposer trente-quatre mille hommes à une armée qui avait été de cent vingt mille hommes. Les soixante-neuf mille hommes, sous les ordres de l’Empereur, étaient suffisants pour battre l’armée anglo-hollandaise de quatre-vingt-dix mille hommes. La disproportion qui existait le 15 entre les deux masses belligérantes, qui étaient alors dans le rapport d’un à deux, était bien changée ; elle n’était plus que dans le rapport de trois à quatre. Si l’armée anglo-hollandaise avait battu les soixante-neuf mille hommes qui marchaient contre elle, on eût pu reprocher à Napoléon d’avoir mal calculé ; mais il est constant, même de l’aveu des ennemis, que, sans l’arrivée du général Blucher, l’armée anglo-hollandaise aurait perdu son champ de bataille entre huit et neuf heures du soir. Sans l’arrivée du maréchal Blucher, à huit heures du soir, avec ses premier et deuxième corps, la marche sur Bruxelles, sur deux colonnes, pendant la journée du 17, avait plusieurs avantages. La gauche poussait et contenait l’armée anglo-hollandaise ; la droite, sous les ordres du maréchal Grouchy, poursuivait et contenait l’armée prusso-saxonne, et, le soir, toute l’armée française devait se trouver réunie sur une ligne de cinq petites lieues de Mont-Saint-Jean à Wavres, ayant ses avant-postes au bord de la forêt. Mais la faute que fit le maréchal Grouchy de s’arrêter le 17 à Gembloux,