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la rive droite de la Seine, et en peu de jours ceux de la rive gauche eussent été entièrement terminés. Cependant les armées anglo-hollandaises et prusso-saxonnes, affaiblies de plus de quatre-vingt mille hommes, n’étant plus que de cent quarante mille, ne pouvaient, dépasser la somme avec plus de quatre-vingt-dix mille hommes ; elles y attendraient la coopération des armées autrichiennes et russes, qui ne pouvaient être avant le 15 juillet sur la Marne. Paris avait donc vingt-cinq jours pour préparer sa défense, achever son armement, ses fortifications, ses approvisionnements, et attirer des troupes de tous les points de la France. Au 15 juillet même, il n’y aurait que trente ou quarante mille hommes arrivés sur le Rhin. La masse des armées russes et autrichiennes ne pouvait entrer en action que plus tard. Ni les armes, ni les munitions, ni les officiers ne manquaient dans la capitale ; on pouvait porter facilement les tirailleurs à quatre-vingt mille hommes, et augmenter l’artillerie de campagne jusqu’à six cents bouches à feu.
dables sur la rive droite de la Seine, et en peu de jours ceux de la rive gauche eussent été entièrement terminés. Cependant les armées anglo-hollandaises et prusso-saxonnes, affaiblies de plus de quatre-vingt mille hommes, n’étant plus que de cent quarante mille, ne pouvaient, dépasser la somme avec plus de quatre-vingt-dix mille hommes ; elles y attendraient la coopération des armées autrichiennes et russes, qui ne pouvaient être avant le 15 juillet sur la Marne. Paris avait donc vingt-cinq jours pour préparer sa défense, achever son armement, ses fortifications, ses approvisionnements, et attirer des troupes de tous les points de la France. Au 15 juillet même, il n’y aurait que trente ou quarante mille hommes arrivés sur le Rhin. La masse des armées russes et autrichiennes ne pouvait entrer en action que plus tard. Ni les armes, ni les munitions, ni les officiers ne manquaient dans la capitale ; on pouvait porter facilement les tirailleurs à quatre-vingt mille hommes, et augmenter l’artillerie de campagne jusqu’à six cents bouches à feu.


Le maréchal Suchet, réuni au général Lecourbe, aurait, à la même époque, plus de trente mille hommes devant Lyon, indépendamment de la garnison de cette ville, qui serait bien armée, bien approvisionnée et bien retranchée. La défense de toutes les places fortes était assurée : elles étaient commandées par des officiers de choix, et gardées par des troupes fidèles. Tout pouvait se réparer ; mais il fallait du caractère, de l’énergie, de la fermeté de la part des officiers, du gouvernement, des Chambres, de la nation tout entière ! ! ! Il fallait qu’elle fût animée par le sentiment de l’honneur, de la gloire, de l’indépendance nationale, qu’elle fixât les yeux sur Rome après la bataille de Cannes, et non sur Carthage après Zama ! ! ! Si la France s’élevait à cette hauteur, elle était invincible. Son peuple contenait plus d’éléments militaires qu’aucun autre peuple du monde. Le matériel de la guerre était en abondance et pouvait suffire à tous les besoins.
« Le maréchal Suchet, réuni au général Lecourbe, aurait, à la même époque, plus de trente mille hommes devant Lyon, indépendamment de la garnison de cette ville, qui serait bien armée, bien approvisionnée et bien retranchée. La défense de toutes les places fortes était assurée : elles étaient commandées par des officiers de choix, et gardées par des troupes fidèles. Tout pouvait se réparer ; mais il fallait du caractère, de l’énergie, de la fermeté de la part des officiers, du gouvernement, des Chambres, de la nation tout entière !!! Il fallait qu’elle fût animée par le sentiment de l’honneur, de la gloire, de l’indépendance nationale, qu’elle fixât les yeux sur Rome après la bataille de Cannes, et non sur Carthage après Zama !!! Si la France s’élevait à cette hauteur, elle était invincible. Son peuple contenait plus d’éléments militaires qu’aucun autre peuple du monde. Le matériel de la guerre était en abondance et pouvait suffire à tous les besoins.


Le 21 juin, le maréchal Blucher et le duc de Wellington entrèrent sur deux colonnes sur le territoire français. Le 22, le feu prit au magasin à poudre d’Avesnes ; la place se rendit. Le 24, les Prussiens entrèrent dans Guise, et le duc de Wellington à Cambrai. Le 26, il était à Péronne. Pendant tout ce temps, les places de première, deuxième et troisième ligne de la Flandre étaient investies. Cependant ces deux généraux apprirent, le 25, l’abdication de l’Empereur, qui avait eu lieu le 22 ; l’insurrection des Chambres, le découragement que ces circonstances jetèrent dans l’armée, et les espérances qu’en concevaient les
« Le 21 juin, le maréchal Blucher et le duc de Wellington entrèrent sur deux colonnes sur le territoire français. Le 22, le feu prit au magasin à poudre d’Avesnes ; la place se rendit. Le 24, les Prussiens entrèrent dans Guise, et le duc de Wellington à Cambrai. Le 26, il était à Péronne. Pendant tout ce temps, les places de première, deuxième et troisième ligne de la Flandre étaient investies. Cependant ces deux généraux apprirent, le 25, l’abdication de l’Empereur, qui avait eu lieu le 22 ; l’insurrection des Chambres, le découragement que ces circonstances jetèrent dans l’armée, et les espérances qu’en concevaient les