« Old Bugs » : différence entre les versions

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Le jeune Galpin, le fiancé en question, avait été l’un des fils les plus remarquables d’Appleton. Se faisant remarquer alors qu’il n’était encore qu’un enfant grâce à son merveilleux esprit, il avait acquis une grande renommée à l’Université du Wisconsin, et à l’âge de vingt-trois ans, il était retourné à Appleton pour occuper un poste de professeur à Lawrence et pour glisser un diamant au le doigt de la plus blonde et de la plus brillante fille d’Appleton. Pendant une saison, tout s’était bien passé, jusqu’à ce que la tempête éclate sans prévenir. De mauvaises habitudes, datant d’un premier verre pris des années auparavant dans l’isolement des bois, se manifestèrent chez le jeune professeur ; et ce n’est que par une démission précipitée qu’il échappa à une vilaine poursuite pour atteinte aux bons usages et à la moralité des élèves dont il avait la charge. Ses fiançailles rompues, Galpin se déplaça vers l’est pour recommencer sa vie ; mais peu de temps après, les habitants d’Appleton entendirent parler de son congédiement dans la honte de l’Université de New York, où il avait obtenu un poste de répétiteur en anglais. Galpin consacra alors son temps à la bibliothèque et à l’estrade de conférencier, écrivant des pavés et préparant des discours sur divers sujets liés aux belles lettres, et faisant toujours preuve d’un génie si remarquable qu’il semblait que le public devait parfois lui pardonner ses erreurs passées. Ses conférences passionnées pour la défense de Villon, Poe, Verlaine et Oscar Wilde s’appliquaient également à lui-même, et dans le court été indien de sa gloire, on parla de nouvelles fiançailles dans une certaine maison cultivée de Park Avenue. Mais le couperet du destin tomba de nouveau. Une ultime disgrâce, par rapport à laquelle les précédentes n’avaient été rien, brisa les illusions de ceux qui avaient fini par croire à la rédemption de Galpin ; et le jeune homme abandonna son nom et disparu de la vue du public. La rumeur l’associait de temps en temps à un certain « Consul Hasting » dont le travail pour la scène et pour les compagnies de cinéma attirait un certain degré d’attention en raison de l’ampleur et la profondeur son érudition ; mais Hasting disparut rapidement des yeux du public, et Galpin devint pour les parents, un nom à citer avec le ton de l’avertissement. Éleanor Wing célébra bientôt son mariage avec Karl Trever, un jeune avocat en pleine ascension, et ne conserva de son ancien admirateur que bien peu de mémoire tout juste à peine pour en citer le nom à son fils unique, et illustrer ainsi ses conseils moraux destinés à ce jeune homme beau et têtu. Maintenant, malgré tous ces conseils, Alfred Trever était au Sheehan et sur le point de prendre son premier verre.
 
« Patron », hurla Schultz en entrant dans la pièce à l’odeur fétide avec sa jeune victime, « v'nezv’nez voir mon ami Al Trever, le meilleur tit' sportiftit’sportif à Lawrence — c’est’à Appleton, Wisc., t’sais. Un type gonflé à bloc aussi — son père qu'cqu’c'est un avocat d’une grosse entr’prise dans son bled, que sa mère c’est aussi un sacré génie. Il veut voir la vie telle qu’elle est — y veut savoir à quoi ressemble le vrai jus de foudre — alors, souviennez-vous qu’c’est mon pote et traitez le bien. »
 
Alors que les noms Trever, Lawrence et Appleton circulaient dans l’air, les traine-savates du coin semblèrent ressentir quelque chose d’inhabituel. Peut-être n’était-ce que le bruit lié aux claquement des boules sur les tables de billard ou aux cliquetis des verres qu’on ramenait des régions mystérieuses de l’arrière-salle — peut-être seulement cela, plus un étrange bruissement des rideaux sales à la seule fenêtre crasseuse — mais beaucoup pensèrent que quelqu’un dans la pièce avait serré les dents et avait pris une grande inspiration.
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« P’tit gars, » a répondu le propriétaire, "qu’c’est’au bon coin qu’t’es venu pour découvrir la vie. Nous en avons de toutes les sortes ici — d’la vraie vie et du bon temps. Ce maudit gouvernement peut essayer de faire comme quoi les braves gens soient bons, hein ? mais il ne peut pas empêcher un pauvre gars de s’en jeter un quand il en a envie, pas vrai ? Qu’c’est quoi que tu veux, mec, de l’alcool, de la coke ou d’autres drogues ? Y’a rien qu’tu peux demander qu’on n’a pas. »
 
Les Habitués disent que c'estc’est à ce moment-là qu'ilsqu’ils remarquèrent un arrêt dans le rythme régulier et monotone des coups du balai-à-franges.
 
"« Je veux du whisky - du bon rye à l'anciennel’ancienne !" s'exclama» s’exclama Trever avec enthousiasme. "« Je vous dirai que je suis bel et bien fatigué de l'eaul’eau après avoir lu que les camarades s'envoyaients’envoyaient de joyeux coups dans les temps anciens. Je ne peux pas lire une anacréontique sans en avoir l'eaul’eau à la bouche - mais c'estc’est quelque chose de beaucoup plus fort que de l'eaul’eau dont ma bouche a besoin pour s'humidifiers’humidifier ! "»
 
"« Anacréontique - qu'estqu’est-ce que c'estc’est que ça, par tous les diables ?" » Plusieurs parasites levèrent les yeux tandis que le jeune homme dépassait légèrement leur profondeur. Mais le banqueroutier leur expliqua qu'Anacreonqu’Anacreon était un vieux et joyeux bougre qui vivait de nombreuses années avant eux et avait écrit sur le plaisir qu'ilqu’il y avait pris quand le monde entier ressemblait au Sheehan'sSheehan’s.