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que les années ont ridée, qu'ont noircie les amoureux baisers du soleil ! Oh ! César au front chauve ! du temps que tu planais ici, dominant la terre, oui, j'étais un passable morceau pour un roi. Alors le grand Pompée tombait en arrêt devant ma face et l'extase écarquillait ses yeux ! C'est là qu'il voulait jeter l'ancre et mourir en contemplant sa vie.
36 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE


Qu'on m'apporte ma ligne. Allons pêcher dans le canal. Là, tandis qu'on entendra de loin la musique, je piperai des poissons bruns au ventre blond ; mon hameçon crochera leurs molles babines et à chacun, quand je le sortirai de l'eau, je penserai que c'est Antoine et je crierai : Ah ! Ah ! te voilà pris !
que les années ont ridée, qu'ont noircie les amoureux
baisers du soleil ! Oh ! César au front chauve ! du temps
que tu planais ici, dominant la terre, oui, j'étais un pas-
sable morceau pour un roi. Alors le grand Pompée
tombait en arrêt devant ma face et l'extase écarquillait
ses yeux ! C'est là qu'il voulait . jeter l'ancre et mourir
en contemplant sa vie.


{{sc|Charmion}}. — Qu'il était gai votre concours de pêche, quand, une fois, vous fîtes suspendre par votre plongeur, au fil d'Antoine, un hareng saur, qu'il sortit de l'eau triomphant.
Qu'on m'apporte ma ligne. Allons pôcherdans lecanal.
Là, tandis qu'on entendra de loin la musique, je piperai
des poissons bruns au ventre blond; mon hameçon
crochera leurs molles babines et à chacun, quand je le
sortirai de l'eau, je penserai que c'est Antoine et je
crierai : Ah ! Ah ! te voilà pris!


{{sc|Cléopatre}}. — Autrefois ! — oui ; cette fois, j'ai ri de lui jusqu'à la nuit pour lui faire perdre patience, puis avec lui toute la nuit pour la lui rendre ; et le matin suivant, avant la neuvième heure, je l'ai si bien soûlé qu'il roulait sur le lit revêtu de mes bijoux et de mes robes, tandis que son fameux glaive de Philippes et sa ceinture ceignaient mon flanc.
Charmion, — Qu'il était gai votre concours de
pêche, quand, une fois, vous fîtes suspendre par votre
plongeur, au fil d'Antoine, un hareng saur, qu'il sortit
de l'eau triomphant.


Oh ! quelqu'un d'Italie !
Cléopatre. — Autrefois! — oui; cette fois, j'ai r'i
de lui jusqu'à la nuit pour lui faire perdre patience, puis
avec lui toute la nuit pour la lui rendre ; et le matin
suivant, avant la neuvième heure, je l'ai si bien soûlé
qu'il roulait sur le lit revêtu de mes bijoux et de mes
robes, tandis que son fameux glaive de Philippes et sa
ceinture ceignaient mon flanc.


Allons, répands l'abondance de tes nouvelles dans mon oreille impatiente et qui jeûne depuis longtemps.
Oh ! quelqu'un d'Italie !


{{sc|Messager}}. — Madame ! Madame !
Allons, répands l'abondance de tes nouvelles dans
mon oreille impatiente et qui jeûne depuis longtemps.


{{sc|Cléopatre}}. — Antoine est mort ? Parle vilain ! Tes nouvelles m'assassinent. Il est libre ? Il est glorieux ? Si tu l'accordes, voici de l'or ; pose tes lèvres où mon sang
Messager. — Madame ! Madame !

Cléopatre. — Antoine est mort ? Parle vilain ! Tes
nouvelles m'assassinent. Il est libre ? Il est glorieux ? Si
tu l'accordes, voici de l'or ; pose tes lèvres où mon sang

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