« Page:Zetkin - Souvenirs sur Lénine.djvu/62 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 29 février 2020 à 10:48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
CLARA ZETKIN

plus pouvons-nous admettre quelques départs. Il faudra être sévères pour les jeunes camarades qui n’ont pas encore une forte formation doctrinale et une grande expérience pratique, et il faudra en même temps avoir beaucoup de patience avec eux. Je vous demanderai de vous intéresser particulièrement au camarade Reuter (de la Frise). Il a travaillé chez nous pendant plusieurs années avec beaucoup de zèle, et il a fait de bonne besogne. Il faudra qu’il entre au Comité central, puisqu’il est le chef des « radicaux » de Berlin. Rien que cela suffira à améliorer leurs rapports avec le Comité central. Tel que je le connais, Reuter se sentira obligé par le « traité de paix » à collaborer en camarade avec ceux qu’on appelle « la droite » comme avec les autres. À vrai dire, j’ai remarqué chez lui, pendant le congrès, une certaine raideur et une certaine étroitesse ; ce n’est pas ce qu’il faut pour un chef, et quand on se met à chanceler et à glisser avec ces défauts-là, il n’y a plus guère moyen de se retenir. »

En cet endroit de ses « bons conseils », j’interrompis Lénine pour lui demander avec étonnement : « Est-ce que vous supposeriez quelque chose ? » Lénine se mit à rire : « Non, mais j’ai de l’expérience ». Puis il poursuivit : « Il importe surtout que vous gardiez sous notre drapeau des hommes de valeur qui aient déjà gagné autrefois leurs éperons dans le mouvement ouvrier. Je pense à des camarades comme Adolphe