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soutenu un rude travail, dans un violent jour d’esté, fut boire de l’eau très-froide, & devint muét sur le champ, le froid de cette eau lui ayant causé une paralysie à la langue. Il passa une année entiere dans ce déplorable état, n’espérant plus de guérison. Mais un jour, comme il portoit sur ses épaules un pesant fardeau, une partie de ce fardeau, composé, de plusieurs pieces détachées, lui tomba sur une jambe, & la lui cassa. La douleur que sentit le blessé, lui fit faire à l’instant, un effort extraordinaire pour appeller du secours ; cet effort violent excita une si grande secousse dans les muscles de la langue, qu’ils reprirent leur action, & que le muét recouvra sur le champ, l’usage de la parole[1]. C’est par un effort plus violent, & dans une occasion qui en étoit, sans doute, bien plus digne, que le jeune Atys si célébre dans l’Histoire, lequel étoit muét, mais muét de naissance, ce qui est bien plus à considérer, commença de parler. Il crut voir le moment que le Roy Crœsus son pere, alloit recevoir sur la tête un coup de cimeterre ; l’émotion que lui causa ce terrible spectacle, lui rétablit tout-d’un-coup la langue & le fit

  1. Zwing. ibid.