« Page:Boutroux - De la contingence des lois de la nature.djvu/26 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
 
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{CorrBandeau}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
tendent également à l’être, et il n’y a pas de raison, en ce sens, pour qu’un possible se réalise de préférence aux autres. Nul fait n’est possible sans que son contraire le soit également. Si donc le possible reste livré à lui-même, tout flottera éternellement entre l’être et le non-être, rien ne passera de la puissance à l’acte. Ainsi, loin que le possible contienne l’être, c’est l’être qui contient le possible et quelque chose de plus : la réalisation d’un contraire de préférence à l’autre, l’acte proprement dit. L’être est la synthèse de ces deux termes, et cette synthèse est irréductible.
tendent également à l’être, et il n’y a pas de raison, en ce sens, pour qu’un possible se réalise de préférence aux autres. Nul fait n’est possible sans que son contraire le soit également. Si donc le possible reste livré à lui-même, tout flottera éternellement entre l’être et le non-être, rien ne passera de la puissance à l’acte. Ainsi, loin que le possible contienne l’être, c’est l’être qui contient le possible et quelque chose de plus : la réalisation d’un contraire de préférence à l’autre, l’acte proprement dit. L’être est la synthèse de ces deux termes, et cette synthèse est irréductible.


Mais peut-être est-ce une synthèse nécessaire en soi : peut-être l’esprit affirme-t-il a priori que le possible doit passer à l’acte, que quelque chose doit se réaliser.
Mais peut-être est-ce une synthèse nécessaire en soi : peut-être l’esprit affirme-t-il {{Corr|a|à}} priori que le possible doit passer à l’acte, que quelque chose doit se réaliser.


Il est important de remarquer qu’il s’agit ici, non de l’être en soi, mais de l’être tel que le considèrent les sciences positives, c’est-à-dire des faits donnés dans l’expérience. La synthèse du possible et de l’acte doit donc être prise dans l’acception selon laquelle elle peut s’appliquer aux objets donnés. Ce serait prouver autre chose que ce qui est en question que d’établir l’origine à priori de ce principe, en lui attribuant une signification qui le ferait sortir du domaine de la science.
Il est important de remarquer qu’il s’agit ici, non de l’être en soi, mais de l’être tel que le considèrent les sciences positives, c’est-à-dire des faits donnés dans l’expérience. La synthèse du possible et de l’acte doit donc être prise dans l’acception selon laquelle elle peut s’appliquer aux objets donnés. Ce serait prouver autre chose que ce qui est en question que d’établir l’origine à priori de ce principe, en lui attribuant une signification qui le ferait sortir du domaine de la science.