« Les Tribulations d’un Chinois en Chine/Chapitre 12 » : différence entre les versions

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Quant aux dangers, ils n'étaient que trop réels, dans un pays où les gardes de police ont une extraordinaire crainte du coup de couteau des voleurs. Si, dans les villes, les tipaos laissent aux coquins le champ libre, si, en pleine cité, les habitants ne se hasardent guère dans les rues pendant la nuit, que l'on juge du degré de sécurité que présentent les routes ! Plusieurs fois, des groupes suspects s'arrêtèrent au passage des voyageurs, lorsqu'ils s'engageaient dans ces étroites tranchées, creusées profondément entre les couches du lœss ; mais la vue de Craig-Fry, le revolver à la ceinture, avait imposé jusqu'alors aux coureurs de grands chemins. Cependant, les agents de la Centenaire éprouvèrent, en mainte occasion, les plus sérieuses craintes, sinon pour eux, du moins pour le million vivant qu'ils escortaient. Que Kin-Fo tombât sous le poignard de Wang ou sous le couteau d'un malfaiteur, le résultat était le même. C'était la caisse de la Compagnie qui recevait le coup.
 
Dans ces circonstances, d'ailleurs, Kin-Fo, -non moins bien armé, ne demandait qu'à se défendre. Sa vie, il y tenait plus que jamais, et, comme le disaient Craig-Fry, « il se serait fait tuer pour la conserver ».
 
A Si-Gnan-Fou, il n'était pas probable que l'on retrouvât aucune trace du philosophe. Jamais un ancien Taï-ping n'aurait eu la pensée d'y chercher refuge. C'est une cité dont les rebelles n'ont pu franchir les fortes murailles, au temps de la rébellion, et qui est occupée par une nombreuse garnison mantchoue. A moins d'avoir un goût particulier pour les curiosités archéologiques, très nombreuses dans cette ville, et d'être versé dans les mystères de l'épigraphie, dont le musée, appelé « la forêt des tablettes », renferme d'incalculables richesses, pourquoi Wang serait-il venu là ?