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Oh visions des temps, choses qui furent en les siècles de mes années, joies enfantines très suaves, faux amours, pleurs des rêves, cris des aspirations, pitiés à Dieu, oh religiosités très profondes et anciennes, vie passée, oh ce qui fut le mien, les rochers nus et les frémissements des vents obscurs, bonnes paroles maternelles, oh quand j’ai désiré, et quand prié, voulu, loué, achevé, chanté, quand j’ai erré, oh visions, oh précurseurs à l’attendu… Une ombre immense est par devant, une apparence de route et d’arbres et de choses, une ombre, des chemins doux et des rives fluviales, des feuillages pâles stellairement et des haleines printanières chaudes aux nerfs, des décors de musiques lointaines, des tristesses, et des subtiles couches voluptueuses aux corps étreints, des ailes angéliques avec des larmes… Oh cieux, noir ciel, points étoilés, rideaux feuillus, oh terre noire, nuit, oh nuit propice
Oh visions des temps, choses qui furent en les siècles de mes années, joies enfantines très suaves, faux amours, pleurs des rêves, cris des aspirations, pitiés à Dieu, oh religiosités très profondes et anciennes, vie passée, oh ce qui fut le mien, les rochers nus et les frémissements des vents obscurs, bonnes paroles maternelles, oh quand j’ai désiré, et quand prié, voulu, loué, achevé, chanté, quand j’ai erré, oh visions, oh précurseurs à l’attendu… Une ombre immense est par devant, une apparence de route et d’arbres et de choses, une ombre, des chemins doux et des rives fluviales, des feuillages pâles stellairement et des haleines printanières chaudes aux nerfs, des décors de musiques lointaines, des tristesses, et des subtiles couches voluptueuses aux corps étreints, des ailes angéliques avec des larmes… Oh cieux, noir ciel, points étoilés, rideaux feuillus, oh terre noire, nuit, oh nuit propice aux destinées, — je vois un vague très confus où ma pensée irait pour d’amoureuses élections.
aux destinées, — je vois un vague très confus où ma pensée irait pour d’amoureuses élections.




<big>{{Centré|VII}}</big>
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