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la comédie
Chœur

Mais où ont-ilz commandé autrefois ?
Conte-le-moy, de grace, je t’en prie.

Genin

Ilz feurent Roys d’Egypte et de Surie :
Qu’il ne soit vray, quand on void au Printems
Quelques Cocus en ces quartiers chantans,
Lors en son champ tout le monde amoncelle
Le fourment, l’orge, et l’aveine eu javelle,
Et en ce tems on se mocque de ceux
Qui d’asserrer leurs biens sont paresseux,
Gens inutilz, qui n’ont en reverence
De leurs Cocus l’honorable présence.

Cornard

S’ilz sont mocquez, aussi le gaignent-ilz,
N’honorans pas des oyseaux si gentils.

Genin

Ilz ont si bien regné dedans la Grece,
Que les grandz Roys célébrez en proüesse,
Qui dans Mycene ont esté en renom ;
Pelops, Thieste, Atrée, Agamemnon,
Pour mieux se faire à leurs peuples parestre,
Portoient, pompeux, un sceptre en la main dextre,
Qui n’avoit point au sommet un corbeau,
Une choüette, une aigle, ou autre oyseau,
Mais un Cocu, qui est marque certaine
Que les Cocus feurent Roys de Mycene,
Roys redoutez, et tenans souz leurs loix
La région des renommez Grégeois.
Ce preux Ajax indompté de courage,
S’il faut au moins croire le tesmoignage
De Lycophton, autheur digne de foy,
Estoit Cocu, et le filz d’un grand Roy,