« La Pensée et l’Action » : différence entre les versions

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(3) Conférence faite à la Société astronomique de France, sous le titre l'Oeuvre d'Einstein et l'Astronomie et publiée dans le bulletin de la Société astronomique, l'Astronomie, de juillet 1931.
A côté de la bonté, il a le courage, disais-je. Vous savez quelle a été son attitude pendant la guerre, attitude qui lui a valu, dans l'Allemagne qu'il habitait, où il était professeur depuis peu de temps, bien des hostilités, bien des difficultés. Le fait même qu'en 1922 il soit venu en France, lui a valu de nouvelles animosités. Au cours des
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années qui ont suivi la guerre et que l'Allemagne a passées dans un état de grand bouleversement, il a été un des plus visés, un des plus exposés à ces violences qui se sont manifestées, par exemple, par le meurtre d'un homme à qui je ne puis m'empêcher de penser à propos d'Einstein : Rathenau, un Juif lui aussi, de grande valeur intellectuelle et de grand courage. Lorsque Einstein, en 1922; reçut l'invitation du Collège de France, c'est Rathenau, alors ministre et qui devait peu de temps après être victime de son courage, qui lui a conseillé de venir à Paris. A ce moment, en effet, j'ai reçu à deux jours d'intervalle deux lettres d'Einstein : la première me disant qu'il ne croyait pas pouvoir accepter l'invitation qui lui était faite de venir en France, et la deuxième le lendemain commençant par ceci : Rathenau m'a dit que c'était mon devoir d'accepter, et j'accepte. Il est donc venu à Paris : vous savez les difficultés auxquelles il fut ensuite exposé pour avoir accompli ce qui était bien alors un acte de courage; il a dû accepter temporairement une situation à l'Université de Leyde, non seule-ment en raison de la misère dans laquelle il était tombé en un temps où les marks qu'il touchait pour son traitement de, professeur n'avaient plus aucune valeur, mais aussi parce qu'on n'était pas très certain qu'il n'y eût pas danger pour lui à rester en Allemagne. Depuis cette époque, ses conceptions pacifistes sont demeurées très entières et il ne craint pas de les affirmer chaque fois qu'il le juge utile.
 
En invitant Einstein à Paris, Langevin ne voulait pas seulement rendre hommage au physicien génial, il voulait aussi tendre une main fraternelle au courageux démocrate qui, en pleine guerre, s'était levé contre les crimes du militarisme allemand. C'est dans un même désir de soutenir les vrais républicains d'outre-Rhin que Langevin ne craignit pas peu après de se rendre à Berlin. Nationalistes allemands et français firent chorus pour feindre, des deux côtés de la frontière, une patriotique indignation et le préfet de police de Berlin interdit au savant français de prendre la parole. Paul Langevin tourna, d'ailleurs, cette interdiction en faisant lire, en sa présence, la traduction de son allocution dans les diverses réunions où il était invité... Vingt ans après, les fascistes allemands et les « nationalistes » français devenus leurs valets devaient essayer de prendre leur revanche.
 
==__MATCH__:[[Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/291]]==
 
Aux côtés du grand parti de la classe ouvrière