« La Pensée et l’Action » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
marqué pour match
Phe-bot (discussion | contributions)
m Ernest-Mtl: match
Ligne 535 :
 
 
 
==__MATCH__:[[Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/162]]==
 
La Russie Soviétique et la Science
Ligne 542 ⟶ 543 :
Article paru en 1936 dans une revue éditée par France-U.R.S.S.
 
"Un caractère important de la construction soviétique et qui la situe dans la grande ligne du progrès humain est la confiance qui l'inspire dans l'effort scientifique et dans l'organisation de celui-ci en liaison étroite avec la technique. La science qui permet la domination des forces naturelles y est cultivée pour développer aussi rapidement que possible et pour féconder les applications techniques aux fins de la libération matérielle, intellectuelle et morale des hommes. Des efforts considérables ont déjà été accomplis en ce sens en U.R.S.S. où les ressources mises à la disposition des Instituts scientifiques et de leur nombreux personnel sont hors de toute proportion avec les nôtres. Nous exposerons plus en détail dans cette revue les principes de l'organisation scientifique en Russie soviétique et les importants résultats déjà obtenus dans
==[[Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/163]]==
tous les domaines et particulièrement dans celui des sciences abstraites comme les mathématiques qui reçoivent une impulsion considérable d'une liaison étroite et directe avec la réalité. Il est indispensable que le public français soit largement informé dans ce sens en dehors des milieux proprement scientifiques où l'on s'est efforcé, dans les temps difficiles, de maintenir le contact nécessaire (1). Depuis dix ans, le Comité pour les relations scientifiques avec l'U.R.S.S. que j'ai l'honneur de présider s'est efforcé de maintenir un minimum d'échange de personnes et de publications. Depuis deux ans la situation s'est beaucoup améliorée, par suite des visites nombreuses qui ont eu lieu, à l'occasion des divers Congrès, et surtout par l'envoi de missions officielles de savants français en Russie au mois de juin 1934 et de savants soviétiques au mois de novembre dernier. Je tiens à signaler en terminant la manifestation qui aura lieu prochainement pour commémorer la perte récente et honorer la mémoire de l'illustre savant Ivan Pavlov dont l'oeuvre est continuée à Leningrad un dans des plus beaux instituts de physiologie du monde."
 
(1) Paul Langevin lui-même s'est rendu plusieurs fois en U.R.S.S., notamment en 1928 et 1931 (au retour de son voyage en Chine).
Ligne 550 ⟶ 553 :
 
La Pensée, n° 4 (juillet-août-septembre 1948), pp. 3-16.
==[[Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/164]]==
 
C'est à l'énergie atomique et à ses applications que Paul Langevin consacra le premier article qu'il écrivit dans la Pensée après son retour en France. Alors que le bruit de l'explosion des deux premières bombes atomiques venait à peine de s'éteindre et que les impérialistes américains songeaient déjà à de nouvelles hécatombes pour conserver leurs privilèges, il évoquait les possibilités extraordinaires de libération que donnait désormais à l'homme, cette transformation de la matière en énergie dont, quarante ans plus tôt, il avait, le premier avec Einstein, découvert la formule exacte.
Ligne 592 ⟶ 596 :
 
 
Dès 1904, comme nous l'avons vu, Paul Langevin voulait rénover les méthodes de l'enseignement, en éliminer le dogmatisme pour y faire pénétrer la vie. Ces idées qui étaient alors soutenues, — et surtout appliquées par bien peu de pédagogues, — prirent, après la guerre de 1914, une force beaucoup plus considérable. La brutalité avec
=== no match ===
laquelle se posaient les problèmes économiques et, par suite, le problème de la préparation de la jeunesse au travail, le développe-ment des idées progressistes, les expériences hardies des éducateurs soviétiques, obligeaient les esprits les plus routiniers à repenser toutes les questions scolaires. Le rôle de Paul Langevin dans ce mouvement fut considérable nationalement et internationalement. préside (et l'on sait que ses présidences ne furent jamais honorifiques, mais toujours effectives) la Société française de Pédagogie, les Compagnons de l'Université Nouvelle (groupement d'enseignants progressistes fondé en 1925) et le groupe français de la Ligue internationale pour l'Éducation nouvelle (créée à Calais en 1921). La valeur éducative de l'histoire des sciences ou celle de l'enseignement de la physique sont d'abord les thèmes essentiels des conférences pédagogiques qu'il fait à cette époque. Mais il déborde vite ce cadre restreint et, après avoir passé quelques mois en Chine et y avoir étudié les problèmes culturels, il aborde au Congrès de Nice de la Ligue internationale pour l'Éducation nouvelle, devant les délégués de plus de 50 pays, le problème fondamental de la culture générale de l'homme en harmonie avec la société. Enfin, toujours en 1932, quelques mois après le Congrès de Nice, Paul Langevin s'associait à Henri Barbusse, à Romain Rolland et à Francis Jourdain pour patronner la création de l'Université Ouvrière de Paris. Dans cette université d'un type entièrement nouveau en France, des milliers de prolétaires parisiens purent compléter leur culture sans renier leur classe, grâce à un enseignement original d'orientation marxiste. Après la guerre de 1939, Paul Langevin put croire que ses espoirs de pédagogue progressiste allaient pouvoir se réaliser sur le plan national. Une commission de réforme de l'enseignement fut créée qu'il présida, secondé par son ami, le docteur Henri Wallon, et au travail de laquelle il se dépensa sans compter jusqu'à son dernier jour. De cet immense effort, les derniers gouvernements de notre pays ont laissé subsister bien peu de choses, et le projet de réforme auquel il avait abouti a été si peu et si mal mis en application que toute l'oeuvre en a été défigurée, tant il est vrai qu'il est impossible de réaliser totalement une véritable réforme progressive, lorsque le régime social et politique conserve lui-même un caractère réactionnaire. L'exposé sur "Culture et Humanités", par lequel se termine la série des textes pédagogiques permettra de restituer toute sa signification et toute sa portée à la réforme envisagée.