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que le sacrifice auquel ces dignes Français étaient résignés ne pouvait sauver ses jours…

Un peu plus tard, la Reine, qui s’était avancée jusqu’à la porte du Conseil, apercevant les grenadiers et les gentilshommes réunis, leur dit, avec autant de sensibilité que de noblesse :

— Messieurs, nous avons tous le même intérêt. De votre existence dépend aujourd’hui ce que avons avez de plus cher, la conservation de vos femmes, de vos enfants, de vos propriétés. Ces généreux serviteurs, ajouta-t-elle en montrant les gentilshommes aux grenadiers, partageront vos dangers et combattront avec vous et pour vous, jusqu’à la dernière extrémité…

Dès sept heures du matin, le peuple s‘était attroupé sur la place Vendôme et dans la cour des Feuillants. Pour calmer son effervescence, un officier municipal harangua la multitude et l’engagea à se retirer. Cet acte de dévouement exposa l’officier municipal au plus grand danger. La multitude l’insulta et lui cria de descendre du tréteau sur lequel il était monté. Théroigne de Méricourt le remplaça. Cette fille, vêtue en amazone, portait l’uniforme national : un sabre pendait à sa ceinture. Ses yeux, ses gestes, sa parole, tout en elle exprimait la fureur.