« Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/348 » : différence entre les versions

PorteBidet (discussion | contributions)
 
(Aucune différence)

Dernière version du 5 novembre 2019 à 08:42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LES APPARITIONS DE NOËL.

été autrefois. — Il pleura et pleura encore, avec un véritable soulagement, il est vrai, parce qu’il n’y avait pas un écho dans cette salle (le bruissement des souris derrière les panneaux, la chute de l’eau à demi-gelée dans la cour voisine, le soupir du vent parmi les branches défeuillées d’un vieux peuplier, le battement d’une porte d’armoire vide), qui ne réveillât un souvenir dans son cœur.

L’Esprit lui toucha le bras et lui montra cet enfant, cet autre lui-même, attentif à sa lecture. Tout-à-coup un homme au costume étranger se montra en dehors de la fenêtre avec une cognée attachée à sa ceinture, et conduisant par le licou un âne chargé de bois : « Eh ! c’est Ali Baba, s’écria Scrooge avec extase, c’est le cher et brave Ali Baba ; oui, je le connais bien ! Un jour de Noël, lorsque cet enfant était là, seul, comme aujourd’hui, il vint. Pauvre enfant ! Et Valentin et Orson son frère, les voilà aussi. Et cet autre, quel est donc son nom ? celui qui fut transporté endormi à la porte de Damas ; ne le voyez-vous pas ? Et le palfrenier du sultan culbuté par les génies, le voilà les pieds en l’air ! C’est bien fait, j’en suis fort aise : qu’avait-il besoin d’épouser la princesse ?

Combien ceux qui voyaient tous les jours Scrooge à la Bourse et dans la Cité auraient été surpris de l’entendre se livrer si sérieusement à ce retour sur le passé, moitié riant, moitié pleurant devant toutes ces images