« Page:La Fayette, Tencin, Fontaines - Œuvres complètes, Lepetit, 1820, tome 1.djvu/43 » : différence entre les versions

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homme de la cour de publier ce qu'il eut pu être glorieux d'écrire, parlait à une femme bien plus impérieusement encore. D'ailleurs, madame de la Fayette en eût-elle été quitte pour le ridicule d'avoir fait de bons romans ? Parmi tant d'hommes exercés dans l'art d'écrire, dont elle était sans cesse entourée, le public, malin et jaloux, eût-il manqué de chercher, de désigner le complaisant auteur de ses ouvrages ? Et Ségrais, écrivain de profession, Ségrais, qui était logé chez elle, Ségrais, qui avait composé pour Mademoiselle des romans qu'elle s'attribuait, n'eût-il point passé tout naturellement pour avoir payé du même prix la nouvelle hospitalité qu'il recevait ? Madame de la Fayette, pour ne point se voir disputer ses productions, prit le parti de les mettre sur le compte d'un autre. ''Zayde'' parut sous le nom de Ségrais. Le succès de ce roman fut si prodigieux, que madame de la Fayette, toute modeste qu'elle était, dut regretter de n'en pouvoir jouir qu'en secret ; Ségrais sur-tout dut désirer de ne pas rester plus long-temps chargé d'une gloire qui, par son accroissement, devenait un fardeau également incommode pour sa délicatesse et pour son amour-propre. II en rendit la jouissance à celle qui en avait la propriété, sans en rien retenir que l'honneur d'avoir donné quelques avis pour la disposition de l'ouvrage<ref>« ''La Princesse de Clèves'' est de madame de la Fayette : Zayde, qui a paru sous mon nom, est aussi d'elle. Il est vrai que j'y ai eu quelque part, mais seulement pour la disposition du roman. » {{sc|Ségraisiana}}, page 10.</ref>. Sa renonciation fut sincère, et l'on y crut. Que l'on {{tiret|com|pare}}
homme de la cour de publier ce qu’il eut pu être glorieux d’écrire, parlait à une femme bien plus impérieusement encore. D’ailleurs, madame de la Fayette en eût-elle été quitte pour le ridicule d’avoir fait de bons romans ? Parmi tant d’hommes exercés dans l’art d’écrire, dont elle était sans cesse entourée, le public, malin et jaloux, eût-il manqué de chercher, de désigner le complaisant auteur de ses ouvrages ? Et Ségrais, écrivain de profession, Ségrais, qui était logé chez elle, Ségrais, qui avait composé pour Mademoiselle des romans qu’elle s’attribuait, n’eût-il point passé tout naturellement pour avoir payé du même prix la nouvelle hospitalité qu’il recevait ? Madame de la Fayette, pour ne point se voir disputer ses productions, prit le parti de les mettre sur le compte d’un autre. ''Zayde'' parut sous le nom de Ségrais. Le succès de ce roman fut si prodigieux, que madame de la Fayette, toute modeste qu’elle était, dut regretter de n’en pouvoir jouir qu’en secret ; Ségrais sur-tout dut désirer de ne pas rester plus long-temps chargé d’une gloire qui, par son accroissement, devenait un fardeau également incommode pour sa délicatesse et pour son amour-propre. Il en rendit la jouissance à celle qui en avait la propriété, sans en rien retenir que l’honneur d’avoir donné quelques avis pour la disposition de l’ouvrage<ref> « ''La Princesse de Clèves'' est de madame de la Fayette : Zayde, qui a paru sous mon nom, est aussi d’elle. Il est vrai que j’y ai eu quelque part, mais seulement pour la disposition du roman. » {{intervalle|4em}}{{sc|Ségraisiana}}, page 10.</ref>. Sa renonciation fut sincère, et l’on y crut. Que l’on {{tiret|com|pare}}