Souvenirs poétiques de l’école romantique/L’Espoir

Souvenirs poétiques de l’école romantique 1825 à 1840Laplace, Sanchez et Cie, libraires-éditeurs (p. 208-209).

L’ESPOIR

imité de kollar. poète national de la bohème


Si près de nous dort notre amie,
Si dans ses regards abattus
Pour un instant s’éteint la vie,
Devons-nous dire : Elle n’est plus ?
Puis, tout se renouvelle au monde :
Cette terre aux tristes sillons,
Le soleil la rendra féconde :
Attendons, amis, et veillons !

Le temps fuit, les siècles s’écoulent ;
On voit sur un peuple au tombeau
S’élever un peuple nouveau ;
Au bruit des trônes qui s’écroulent.
L’avenir qui semblait lointain
Grandit tout à coup, nous éveille,
Et fait du rêve de la veille
La vérité du lendemain.

Plein de force et de confiance,
Embellissons notre avenir
Du prestige de l’espérance,
De la fierté du souvenir.
Bravons le fort qui nous opprime,
Que nos jours aux pâles rayons
S’éclairent d’un passé sublime…
Attendons, amis, et veillons.