Souvenirs de la Sicile/Notice sur quelques auteurs siciliens qui ont publié des ouvrages depuis trente ans

Impr. royale (p. 332-335).

NOTICE
SUR QUELQUES AUTEURS SICILIENS
QUI ONT PUBLIÉ DES OUVRAGES DEPUIS TRENTE ANS.




Le prince de Biscari (Ignazio Paterno), de Catane, a formé dans son palais, à Catane, un musée très-riche, très-complet et très-intéressant des antiquités siciliennes qu’il a pu recueillir, et les a classées avec beaucoup d’ordre. Le prince de Biscari, qui a fait l’usage le plus noble d’une très-grande fortune, a écrit un itinéraire de la Sicile.

Le prince de Torremuzza, de Palerme, a réuni et publié en deux volumes une suite nombreuse de médailles siciliennes, grecques, romaines, puniques, &c., ouvrage fort estimé. Après sa mort, son buste fut exécuté en marbre par ordre du sénat de Palerme, qui le fit placer dans la salle de ses séances, en considération des services de cet excellent citoyen.

Le marquis de Villablanca, de Palerme, a continué l’Histoire des familles nobles de la Sicile, commencée par le Mugnos, historien sicilien de 1600.

Le nom seul du P. PIAZZI, astronome, religieux théatin, venu très-jeune en Sicle de la Valteline, sa patrie, rappelle la découverte de la planète la Cérès.

Scina (Dominique), de Palerme, auteur des ouvrages suivans : Nouveaux Élémens de physique expérimentale, les meilleurs qu’on ait publiés en Italie ; le Maurolico redivivo ; la Vie d’Empédocle ; l’Agro Panormitano, &c.

Le chevalier Gioëni (Joseph), de Catane, a mis au jour la Lithologie du Vésuve et celle de l’Etna, l’une et l’autre estimées des naturalistes ; il était ami intime de M. de Dolomieu.

Remondini (Vincent), de Messine, a formé un cabinet minéralogique, dont il a fait connaître les richesses dans plusieurs mémoires savans. Cette collection fut acquise par le gouvernement à la mort de l’auteur.

Ferrara (Carlo), de Catane, a publié l’Histoire générale de l’Etna et quelques traductions et commentaires des œuvres de Bonnet. L’abbé Spallanzani parlait de cet écrivain comme d’un homme profond dans l’histoire naturelle.

Sapira (Gaetano), de Tizzini, découvrit l’usage heureux de l’alcali-fluor dans les hémorragies.

L’abbé Tineo, de Palerme, a fait connaître, dans un catalogue raisonné, les plantes nombreuses et rares du jardin botanique de Palerme, le plus complet de l’Italie.

Le baron Bivona, de Mazzarino, élève de Tineo, a surpassé son maître dans ses centuries latines des plantes siciliennes.

Le chevalier Landolina (Saverio), de Syracuse, a retrouvé le papyrus du Nil dans le petit fleuve Anapus, près de Syracuse. Il en a indiqué l’usage dans un ouvrage plein de savoir et d’intérêt.

Scudiedi (Rosario), de Catane, a publié une histoire succincte de la médecine. Cet ouvrage a mérité d’être traduit et commenté en français et en anglais.

Gregorio (Rosario), de Palerme, a traduit en latin et en italien plusieurs manuscrits arabes ; entre autres, celui de Novaïri. Il a publié ensuite les Considérations sur le droit public de la Sicile sous les Normands, &c., ouvrage très-savant. Enfin il a donné, en deux volumes in-fol., une continuation des Mémoires historiques du Caruso, historien sicilien de l’an 1600.

Meli (Giovanni), de Palerme, surnommé l’Anacréon de la Sicile. Ses poésies ont de la grâce et de l’originalité ; il jouit d’une telle réputation dans son pays, que le sénat de Palerme lui a décerné les honneurs d’une statue en marbre.

Gargallo (Tommaso), de Syracuse, marquis de Castel-Lentini, a publié dernièrement en italien une traduction très-estimée des poésies d’Horace. Il est aussi connu par une excellente traduction des Offices de Cicéron.

Le comte Gaetani a traduit avec succès, du grec en italien, les idylles de Théocrite, Bion, Moschus, et les odes d’Anacréon.

Scrofani (Saverio), de Modica, correspondant de l’Institut royal de France, a mis au jour un Voyage en Grèce, trois volumes ; un Essai sur le commerce de l’Europe en général, et sur celui de la Sicile en particulier ; un Cours d’agriculture, en seize volumes in-8.o ; plusieurs Mémoires sur l’économie politique, qui se trouvent imprimés dans le recueil des classiques économistes italiens ; l’Histoire de la guerre des trois mois ; l’Histoire de la guerre des esclaves en Sicile, sous les Romains ; Mémoires sur les poids et mesures métriques comparés aux poids et mesures anciennement en usage dans toute l’Italie. Tous ces ouvrages ont été traduits en français, en anglais et en allemand. Le même auteur va publier son ouvrage sur la domination des étrangers en Sicile depuis les premiers Grecs jusqu’à Charles III de Bourbon.

Gallo (Giovanni), de Modica, a mérité, par son livre ingénieux sur l’usage et l’abus du lait, les éloges des médecins les plus célèbres.

Le baron Astuto, di Noto, et M. Ricupero (Rosario), de Catane, sont à la veille de publier leurs nombreux recueils de médailles siciliennes, romaines, grecques, &c. Les étrangers attendent avec impatience les catalogues de cette rare et précieuse collection.

Le chevalier Acetto, écrivain politique.