Scènes du jeune âge/Jean-Louis et Tintin

Dumont, libraire-éditeur (volume 1p. 123-160).


JEAN-LOUIS ET TINTIN.


JEAN-LOUIS ET TINTIN ;


DÉDIÉ À


MON PETIT-FILS ANATOLE O’DONNELL.




Quand j’étais enfant, je n’aimais pas la morale qui s’adressait trop directement à moi : elle me semblait une épigramme ; mais quand je la rencontrais appliquée aux défauts de mes compagnes, j’en faisais mon profit, soit pour éviter ces mêmes défauts, soit pour examiner les miens. Enfin, je ne voulais pas trouver ma leçon particulière dans un conte ; et quand ma bonne commençait les siens par ces mots : « Il était une fois une petite fille bavarde, etc. » Je ne l’écoutais plus. C’est le souvenir de ce sentiment (que je ne cherche pas à justifier) qui me fait adresser ce conte au plus laborieux des enfants, au gentil lauréat dont les prix, si bien mérités, font chaque année pleurer de joie sa grand’mère.

À l’entrée du village de C…, au-delà de Melun, sur la route de Lyon, on voit deux chaumières presque semblables. Même salle basse, même hangar, même étable, même petit enclos bordé d’une haie vive et arrosé par un puits mitoyen. Mais le chaume de l’une de ces deux maisons est couvert de mousse, et percé en plusieurs endroits ; le hangar ne sert d’abri qu’à des broussailles ; la salle basse est humide, mal rangée, occupée d’un côté par un grand lit défait, dont les draps de toile jaune traînent par un bout jusqu’à terre ; tout près de là est une espèce de grabat, à la tête duquel sont accrochés la robe d’indienne d’une petite fille de dix ans et le pantalon des dimanches d’un petit garçon de six à sept ans. Une table boiteuse, un buffet dont la serrure est cassée, une huche sur laquelle on voit un amas de fruits tombés et recueillis sous les arbres voisins, deux chaises de bois écornées, un fauteuil d’enfant à moitié dégarni de sa paille : voilà tout le mobilier de cette habitation, et l’aspect qu’elle présente. Le jardin n’en offre pas un plus agréable ; quelques choux mal cultivés disputent le terrain à des groseilliers à maquereaux, qui sont eux-mêmes déjà aux trois quarts étouffés sous les orties. Une vache maigre et sale beugle dans l’étable, attachée près d’un râtelier vide, et n’ayant pour toute litière qu’une poignée de roseaux secs.

Tout cela est la propriété de François Laurent, mari de Catherine la Laurende, et père de Toinette et d’Augustin vulgairement appelé Tintin par sa famille et par ses camarades.

L’autre chaumière compose aussi à elle seule tout le patrimoine de Jean-Louis Gagneux, de sa femme et de ses trois enfants. Les deux aînés sont placés comme apprentis jardiniers dans un château des environs. Le petit Jean-Louis, qui n’a que cinq ans, va tous les matins aux champs avec sa mère, grimpant sur toutes les charrettes qu’il rencontre en chemin, pour se délasser, et revenant toujours chargé d’un petit paquet de liserons pour ses lapins ; il marche à côté de sa mère, dont le dos plie sous le poids d’un grand tablier rempli d’herbe pour le souper de sa vache.

À peine Jean-Louis a-t-il déposé ses liserons dans la cabane :

— Mère, dit-il, je peux-t’y aller jouer avec le cousin ?

— Va, garçon, mais ne t’éloigne pas trop : car ton père va bientôt revenir, et j’vas tremper la soupe.

Jean-Louis ne fait qu’un saut de sa porte à celle de sa tante la Laurende ; il entre, demande où est Tintin.

— Tintin, répond la petite Toinette, qui épluche de la salade. Est-ce que tu ne l’as pas rencontré ; il doit être là-bas, tout contre la montagne.

— Qu’est-ce qui te l’a dit, interrompt la mère Laurende avec humeur ; j’crois putôt, moi, qu’il est allé au-devant des petits garçons qui reviennent de l’école.

— Ah bien oui, du côté de l’école, reprit Toinette, je réponds bien qu’il n’y est pas : il a trop peur qu’on ne l’y fasse aller pour apprendre à lire, le paresseux !…

— Ne dirait-on pas que tu fais grand’chose, toi, mademoiselle Jacasse.

Pendant que la dispute s’engage entre la mère et la fille, Jean-Louis court vers la grande route ; il aperçoit Tintin, pieds nus dans la poussière, s’efforçant de suivre une voiture qui gravit la montagne ; il le voit tendre la main, puis tout-à-coup se précipiter sur le pavé, au risque d’être écrasé, puis ramasser quelque chose, et se sauver à toutes jambes du côté du village.

— Qu’as tu donc, dit Jean-Louis, en le voyant arriver près de lui hors d’haleine ?

— Viens, viens, répond Tintin sans s’arrêter : faut pas que le père Simon nous voie. Et Jean-Louis se met à courir aussi jusqu’à la place où la marchande de pain d’épices étale chaque matin sa modeste boutique, dans l’espoir de vendre aux rouliers qui descendent au bas de la montagne pour la franchir à pied et en causant entre eux.

Tintin jette deux sous sur la table, et la marchande lui donne un triangle de pain d’épices, qui fait ouvrir de grands yeux à Jean-Louis.

— Où donc t’as trouvé ces beaux sous-là ? demande Jean-Louis.

— Pardine ! c’est la vieille dame qui me les a jetés : est-ce que tu ne l’as pas vue ? Ah ! ça sera encore bien mieux demain, Pierre Cloud doit m’apprendre à faire la roue.

— La roue, qu’est-ce que c’est que ça ?

— Oh ! c’est joli, la roue : on met d’abord les deux mains par terre, et puis on tourne avec ses jambes en l’air ; mais ne faut pas être maladroit, tout de même, parce qu’on tomberait sous la voiture, et elle passerait sur…

— C’est un vilain jeu, ça ; il n’y a rien à y gagner, dit Jean-Louis.

— Est-il bête, reprit Tintin, en haussant les épaules ; tu n’as donc pas vu le bon goûter que fait tous les jours Pierre Cloud.

— Si fait.

— Eh bien, ce pain blanc et ces gros cervelas qu’il mange, c’est en faisant la roue qu’il gagne tout cela.

— Vraiment ? dit Jean d’un air ébahi.

— Vrai, comme je m’appelle Tintin ; et j’en vais bientôt gagner autant ; mais faut pas le dire à ce vieux chien de Simon, le borgne, il me battrait comme il a fait l’autre fois, quand j’étais de l’autre côté de la diligence. M’en a-t-il donné, l’gueux d’aveugle, avec son bâton ! était-y enragé de ne pas pouvoir agripper les sous qu’on jetait de la voiture ! m’a fallu du courage tout de même pour les ramasser, pendant qu’il me cognait. Vieux ladre, va, quand j’srai plus grand, tu me le paieras, je dirai aux voyageurs que tu n’es que borgne.

En disant ces mots, Tintin détachait un petit morceau de pain d’épices, pour le faire goûter à Jean-Louis ; et celui-ci admirait le génie de son cousin, qui lui procurait à si peu de frais de si douces jouissances.

Il en aurait été moins jaloux s’il avait pu comparer le souper qui les attendait tous deux.

Assis devant une table proprement servie, le père Gagneux mangeait une bonne soupe au lard et aux choux, dont le parfum se répandait si loin, qu’il avertit Jean-Louis, et le fit se presser pour n’être pas grondé, car son père exigeait qu’il fût rentré à l’heure du repas.

— J’n’entends pas que tu restes si tard loin de la maison, dit le père Gagneux d’un ton ferme ; qu’est-ce que tu vas faire sur c’te grande route, avec un tas de gamins, de fainéants… de mauvais drôles ?

— Père, j’étais avec le cousin, répondit Jean-Louis, en tournant sa casquette dans ses mains, et, sans oser lever les yeux.

— Ton cousin ! ah bien oui ton cousin, il ne vaut pas mieux que les autres : c’est un petit paresseux, qui n’aura jamais le sou.

— Ah ! pour ce qui est de ça, mon père, il en gagne assez des sous. Et Jean-Louis raconta naïvement comment Tintin s’en procurait, et la promesse qu’il lui avait faite de lui apprendre à faire la roue quand il le saurait lui-même, afin d’avoir encore plus d’argent.

— Mille tonnerres ! s’écria Gagneux en frappant sur la table de manière à tout faire trembler, si je te prends jamais avec ces vauriens-là à faire la roue pour demander l’aumône, je te casserai ma bêche sur le dos, je t’en avertis. Tendre la main aux passants ! quêter un sou ! le fils d’un paysan, d’un ancien soldat de la grande armée ! Fi donc ! tu n’as pas de honte ! Et de quoi manques tu pour faire ce beau métier ? N’as-tu pas du pain pour tous les jours, et des gâteaux le dimanche ? Es-tu sans chemises et sans pantalon, comme un pauvre ? Tu vas nu-pieds, c’est vrai, quand il fait beau ; mais l’hiver ta mère te tricote des bas, et je travaille par la gelée pour te donner des souliers. Qu’as-tu besoin d’aller demander l’aumône sur la grande route pour un morceau de pain d’épices, et faire rougir de toi ton père et ta mère, quand tu ne dois penser qu’à travailler un jour comme eux ! Misérable enfant ! toi, demander l’aumône ! un Jean-Louis Gagneux !… Mille bombes, que je t’y trouve !

Alors Jean-Louis se mit à pleurer, et Gagneux s’en prit à sa femme, sur ce qu’elle ne surveillait pas assez son fils, et le laissait aller trop souvent avec le cousin Tintin. — Ce n’est pas qu’il soit méchant, ajouta-t-il, ni imbécile ; bien au contraire vraiment, il a tout plein d’intelligence, et si on l’envoyait à l’école plutôt que de le laisser vagabonder toute la journée sur les chemins, on en ferait quelque chose ; mais il faudrait le forcer à aller à l’école pour cela, et la mère le gâte trop pour le faire pleurer.

En effet, le père d’Augustin, occupé de sa récolte, laissait à sa femme le soin de tenir son ménage tant bien que mal, et elle abandonnait l’éducation de ses enfants au hasard.

Tintin, grâce aux leçons de Pierre Cloud, devient en peu de temps aussi fort que lui dans le talent de faire la roue : il sait courir, sans perdre haleine, une demi-lieue, en demandant, d’une voix plaintive : Un petit liard, s’il vous plait ; et comme il revient chaque soir sa poche pleine de gros sous, il oublie en les comptant les injures qu’il a reçues de quelques voyageurs indignés de voir un garçon fort et bien portant, en âge de travailler, faire un si vil métier.

Pendant que Tintin ne pense qu’à exciter la pitié par toutes sortes de mensonges, Jean-Louis s’élève d’une tout autre manière : il va le matin à l’école : puis, au retour, il cultive à lui seul un demi-quart d’arpent de vignes, que son père lui a cédé le jour où il a atteint sa douzième année. La récolte lui en appartient : il a déjà depuis deux ans l’importance et les agitations d’un propriétaire. Quel soin il prend de son travail ! car si la vigne était mal entretenue, s’il y laissait croître des mauvaises herbes, les grappes seraient moins fournies. Il soupire après le moment de la vendange, et compte en espoir le prix qu’il en retirera L’emploi en est déjà décidé : cet argent doit lui servir à acheter une ânesse, qui portera le blé au marché, au moulin, qui rapportera l’herbe des champs, et empêchera la mère de Jean-Louis de succomber à la fatigue de porter de trop Lourds fardeaux. Quelle joie de donner à sa mère un si beau présent ! et cela avec le fruit de ses travaux : si sa vigne, en effet, avait été moins bien cultivée, elle n’aurait pas produit la somme nécessaire à l’acquisition d’une bonne ânesse. Avec quels transports Jean-Louis rêve au moment où il reviendra du marché de Nemours sur sa monture, l’air fier, comme un vainqueur, et répétant de toute la force de sa voix, Hue donc ! dyaco ! enfin tout le vocabulaire à l’usage des ânes, qui doit prévenir à l’avance de son arrivée triomphale.

Tout en rêvant ainsi à son bonheur, le souvenir de Tintin revient à sa pensée ; il se demande ce qu’il peut être devenu depuis qu’il a disparu un beau jour du village avec Pierre Cloud.

— Ce Pierre Cloud était un mauvais sujet, pense-t-il ; il s’était fait chasser de chez son maître serrurier, parce qu’il volait le vieux fer ; il aura donné de mauvais conseils à ce pauvre Tintin : tous deux finiront mal. J’en suis fâché, car je l’aime ce pauvre cousin ; et si mon père ne m’avait pas défendu de le voir, je l’aurais peut-être empêché de quitter le pays. Voilà déjà quatre ans qu’il est parti, il doit être grand à présent. Il avait deux ans de plus que moi, et j’en aurai quatorze à la Saint-Martin. Quel métier fait-il dans ce Paris qu’il avait si grande envie de voir ? Peut-être bien qu’il y a fait fortune…, qu’il est devenu un monsieur, et qu’il ne voudrait pas me reconnaître, moi, son cousin Jean-Louis.

À l’instant même où Jean-Louis faisait toutes ces suppositions, assis à la pointe du jour sur sa porte, mangeant un morceau de pain couvert de fromage blanc, et attendant que son père fût levé, il entend le bruit lointain de plusieurs voitures qui marchent lentement. Bientôt il distingue sur le haut de la montagne deux énormes charrettes escortées de gendarmes. Poussé par la curiosité, il court vers la chaussée pour voir le convoi de plus près : c’est la chaîne des galériens que l’on conduit au bagne ; il les entend rire, chanter, jurer. Les premiers qu’il aperçoit ont des figures patibulaires ; mais il en voit d’autres assis sur la paille, et plongés dans le plus profond accablement. Parmi eux, vers le fond de la charrette découverte, se trouve un jeune homme qui se cache la tête dans ses mains, comme pour ne pas voir l’objet d’un cruel souvenir ; peut-être aussi la honte lui fait-elle voiler son visage pour n’être pas reconnu. Mais en passant devant l’église du village, il a cédé à un mouvement involontaire, ses mains se sont jointes, il a levé les yeux au ciel. Alors Jean-Louis pousse un cri déchirant, il s’élance vers la charrette, s’accroche aux barreaux, malgré tous les efforts des gendarmes pour l’en éloigner : car les années, qui changent les traits ; la souffrance, le remords, qui les altèrent, n’ont pu empêcher Jean-Louis de reconnaître son cousin. C’est bien lui, c’est ce malheureux enfant dont la paresse a fait d’abord un mendiant, et plus tard un voleur.

Les larmes qui inondent le visage d’Augustin en se sentant serrer dans les bras de Jean-Louis, le dévoûment courageux du paysan pour un ami coupable, inspirent quelque pitié à l’officier conducteur de la chaîne. Il permet à Jean-Louis de rester près du prisonnier pendant le temps que les gendarmes font rafraichir leurs chevaux. C’est alors qu’il apprend comment, entraîné par les perfides conseils de Pierre Cloud, Augustin s’était servi de fausses clés fabriquées par son complice, pour s’introduire la nuit chez un riche banquier, dont ils avaient déjà vidé la caisse, lorsqu’ils furent surpris au moment même où ils sortaient de la maison, chargés de leur butin. Le vol constaté, leur condamnation ne pouvait être douteuse, et le coupable Augustin la subissait dans toute l’horreur d’un remords déchirant.

Cent fois plus à plaindre que les scélérats auxquels son crime l’associait, il sentait qu’il n’était pas né pour tomber dans cet excès d’avilissement ; et l’idée de l’existence honnête et douce qu’il aurait pu goûter en travaillant pour soutenir sa famille accroissait encore son désespoir. Cependant il voulait au moins se relever à ses propres yeux en supportant son malheur avec courage. Il avait subi la cruelle opération qui venait de river sa chaîne, sans laisser échapper une plainte ; il était monté dans la fatale charrette, sans verser une larme ; mais il n’avait pas prévu que cet affreux cortége passerait dans son village, qu’il s’arrêterait à la porte de l’auberge voisine de la maison de son père ; et la vue de cette chaumière dégradée, la crainte d’être aperçu de ceux qui l’habitaient, et, plus que tout cela, les embrassements de son cousin, avaient triomphé de sa force : il était tombé sans connaissance dans les bras de Jean-Louis.

En le voyant dans cet état, celui-ci s’élance aussitôt de la charrette, s’empare du petit verre d’eau-de-vie qu’un des gendarmes s’apprêtait à boire et le fait avaler au pauvre Tintin, sans s’apercevoir des coups de plat de sabre que lui donne le gendarme. Augustin rouvre les les yeux ; il veut serrer la main de Jean-Louis en signe de reconnaissance, mais la corde qui l’attache aux barreaux de la voiture ne le lui permet pas. Le signal du départ est donné. En vain Jean-Louis se jette aux pieds du commandant pour obtenir un seul moment encore ; en vain il lui montre le visage pâle et les yeux mourants du jeune prisonnier.

— Regardez-le, dit-il avec l’accent du désespoir : si on ne le secourt pas, il va mourir.

— Tant mieux, tant mieux, répond le gendarme : cela en fera un de moins ; il y a toujours trop de ces gueux-là.

Et la charrette se met en mouvement.

Mais le commandant, touché de l’état de douleur où il voit Jean-Louis, lui promet de traiter son cousin avec quelque ménagement, et de lui laisser parvenir les secours que sa famille peut lui donner.

Jean-Louis n’en entend pas davantage : il court à sa maison, prend dans son coffret le petit trésor qu’il avait amassé par son travail, cette somme de quarante francs qui devait lui assurer tant de jouissances, cette ânesse qui devait faire la richesse et l’agrément de la maison, enfin le cadeau qu’il destinait à sa mère ; il serre l’argent dans un petit sac de graine, le cache sous sa blouse, et se met à courir à toutes jambes pour rejoindre la charrette.

Le commandant, fidèle à sa parole, le laisse parvenir jusqu’au prisonnier. L’argent est déposé dans sa ceinture ; il ne sera pas sans secours, et cette petite somme servira à adoucir sa captivité. Augustin la reçoit en levant les yeux au ciel, et fait serment de la rendre à Jean-Louis, si Dieu exauce son sincère repentir.

Jean-Louis revint au village les yeux encore tout rouges.

— Eh bien, lui dit son père, partons-nous pour le marché ? Si nous arrivons trop tard, les plus belles ânesses seront vendues, nous n’aurons plus que le fretin.

Ce n’est pas la peine d’y aller, mon père, dit Jean-Louis tout confus : je n’ai plus de quoi l’acheter.

En ce moment, sa mère, qui l’écoutait, lui saute au cou ; elle raconte, moitié en pleurant, moitié en souriant, la scène qui vient de se passer, et qu’elle a vue par la lucarne de son grenier.

— Viens ici, dit alors le vieux Gagneux à son fils, en le serrant sur son cœur ; embrasse-moi ; viens remercier ton père d’avoir fait de toi un brave garçon, et de ne t’avoir pas élevé à demander l’aumône.