Éditions du Livre moderne (p. 91-103).
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III

La fin de l’automne s’en allait en pourriture. Le ciel de novembre descendit, noir, sur les arbres dont certains gardaient encore quelques feuilles jaunes ; et toute la nature clapota dans l’eau.

Roberte, disparue sous son capuchon d’homme, après avoir servi la soupe du matin, parcourait dans l’aube sinistre les herbages cravachés de pluie. Ses sabots englués chaviraient. Outre les soins à la volaille et aux lapins, c’était elle, depuis quelque temps, qui se chargeait de traire la vache.

Il avait fallu plus de huit jours pour apprendre cette nouveauté. La mère Aubert donnait les leçons avec patience. Les premiers jours, essayant, par des questions détournées, de savoir quelque chose du secret de la Roberte, cette énigme, elle s’était vite rendu compte que sa curiosité ne serait jamais satisfaite. Mais cette petite fille grave avait une façon d’écouter en silence qui vous invitait à lui raconter des choses.

Obscurément avertie, la bonne femme se sentait de plus en plus dominée par l’indéchiffrable gamine, « queuque bâtarde de Paris, sans doute ! » Aussi finit-elle peu à peu par la prendre pour confidente.

Après les deuils venaient les soucis de santé, puis les soucis d’argent, enfin les griefs contre Ferdinand, qui n’était pas toujours raisonnable et rentrait trop souvent saoul du marché, le samedi.

— Je voudrais qu’il se remarierait d’une fille sérieuse et bien travaillante. Mais j’en connais aucune avec qui il pourrait fréquenter, pas plus à Brenneville qu’en campagne. Elles sont trop envolées pour le gars.

Un matin de pluie, accroupie sous la vache :

— Est malheureux que tu ne sois encore qu’une éfant. Car il a toujours des gentilles raisons quand il parle de toi. « La Roberte, qu’il dit, c’est un colosse comme travail ! » Ah ! c’est pitieux que t’aies pas seulement six années de plus ! Avec ça que P’tit Louis est tellement d’amitié pour toi ! Tu lui remplacerais sa mère bien mieux que les autres !

Elle croyait, par de telles paroles, honorer grandement la petite assistée, sans deviner sur sa longue figure aristocratique un rire de dégoût magnifiquement réprimé.

Ces jours de marché préparés la veille avec fièvre, on voyait une mère Aubert endimanchée s’en aller en clopinant au bourg de Brenneville, chargée de deux grands paniers dont l’un contenait des œufs, des poires, des noix, des pommes à couteau, l’autre deux lapins ou deux poules ou deux canards, bêtes toutes vivantes dont les têtes dépassaient. Elle rentrait toujours à bout de souffle et, si ses paniers ne revenaient pas complètement vides, se lamentait pour le reste de la journée.

Parfois elle annonçait :

— Ai vu M. Vascaride ! Est lui qui m’a acheté mes derniers œufs, car l’était plus de midi. J’avons babillé tous les deux pendant un quart !

Et Roberte, ces samedis-là, regrettait de n’être pas du marché. Car, lui portant toujours son lait, elle n’avait pas encore pu revoir le vieux monsieur si sympathique. Pourquoi ne venait-il jamais à la ferme ?

Le premier dimanche, à la grand’messe où l’accompagnait la mère Aubert, espérant l’apercevoir, elle s’était dit que, sans doute, avec son type et son accent, sa religion n’était pas de France.

Ce premier dimanche, Ferdinand, le regard inquiet :

— T’as fait ta communion, au moins ?…

Après une réponse affirmative, quel soupir soulagé ! Pourtant, pareil à bien d’autres paysans normands, Ferdinand se vantait volontiers à table de n’aimer pas les curés et de n’aller jamais à l’église, ce qui ne l’empêchait pas d’y exiger la présence de son petit garçon.

P’tit Louis, vêtu d’un costume marin beaucoup trop grand afin de servir plusieurs années, ses cheveux pâles écrasés de pommade jusqu’à paraître bruns, avait obtenu, quand on se rendait à la messe, de donner la main à Roberte tout le long de la route, au retour comme à l’aller.

Elle, dans sa meilleure robe, les cheveux rafraîchis par ses propres soins, du bout de ciseaux assez maladroits, un chapeau noir sur la tête, regardait chaque fois de travers, en pénétrant dans la nef, la rangée des petites filles de la laïque. Une bataille avait eu lieu. Dans la seconde rencontre avec les écolières de Brenneville, Mlle de Bienfaite régnait déjà. Mais, à la troisième rencontre, ayant giflé celle qui ne voulait pas lui passer immédiatement le yoyo, les autres, solidarisées avec la victime, avaient prononcé les mots de « sale vermine de l’assistance ».

Certes, Roberte n’était plus la fille d’une comtesse !

Après avoir distribué le plus de gros mots et le plus de claques possible, farouchement elle décidait alors de ne plus jamais faire commerce avec les écolières de Brenneville. Elle fuirait même le bourg, et tant qu’elle pourrait. Mieux valait rester à la ferme. Le travail, après tout, c’était son seul refuge. Par ailleurs, la mère Aubert commençait à lui sourire, Ferdinand avait cessé de lui parler brutalement, P’tit Louis l’entourait d’adoration muette.

Ce frêle chevalier à la Rose (et aux oreilles décollées), elle était pourtant excédée, parfois, de son assiduité de gosse. Le dimanche après-midi, libre de son temps, ce qu’elle aimait c’était s’en aller seule à travers champs, rendez-vous avec elle-même où renaissait quelque chose de ces instants qui, lorsqu’elle habitait encore Hautevue, la jetaient devant le piano comme une inspirée. Alors l’image de sa mère apparaissait, elle entendait sa voix récitant des vers, et tout ce qui faisait sa vie actuelle s’abolissait, tandis qu’elle avançait vite sous le ciel menaçant, allant n’importe où devant elle.

P’tit Louis, candide, agaçant, avait d’abord cru pouvoir l’accompagner dans ces promenades. Chassé cruellement, mots durs et gestes courroucés, le malheureux petit pleurait tout seul au fond de l’herbage ou dans le potager, et, si son père ou sa grand’mère l’y découvraient, restait incapable de rien expliquer.

P’tit Louis se consolait de ces déboires en rentrant de l’école. Car alors Roberte, pour se reposer de sa matinée harassante, apprenait à coudre et à repriser avec la grand’mère et l’enfant pouvait s’asseoir sur le rebord de la cheminée et la regarder tant qu’il voulait, tout en feuilletant son prix d’encouragement, petit livre à tranches dorées reçu l’année précédente, et qu’il n’avait jamais eu l’envie de lire.

Un matin pareil aux autres, l’inspecteur départemental était venu sans prévenir afin de se rendre compte si la pupille 10.530 s’accoutumait à ses nourriciers, si ceux-ci la traitaient comme ils le devaient.

Ayant rejoint dans le pré Roberte qui cueillait de l’herbe pour ses lapins, il l’interrogea fort méticuleusement et toujours avec ce regard qui l’avait frappée à Caen ; car une assistée de sa sorte intéressait particulièrement l’homme qui, seul, savait son nom et ses origines.

Étonné de ses réponses comme il venait de l’être de celles de ses nourriciers, il put la quitter parfaitement rassuré sur son sort. La petite anarchiste envoyée par Mme Tavernier, la jeune bête dangereuse vouée à la maison de correction, n’était plus qu’une brave enfant courageuse à l’ouvrage, et qui ne se plaignait de rien. Il remarqua qu’elle avait déjà grandi, que son teint était meilleur, et lui tapota la joue avant de s’en aller, avec une vive satisfaction.

Il ne savait pas de quel regard le suivait Roberte tandis qu’il traversait le pré pour regagner la ferme. Croyait-on que ce monsieur-là lui remplaçait sa mère perdue ? Pas une nouvelle. Rien. Son souvenir. L’espoir de la revoir un jour.

La poitrine gonflée de chagrin, en lutte avec ses sanglots, elle avait repris ses gestes mercenaires, ce matin-là, souhaitant ne voir que le moins possible ce tuteur que le département lui donnait avec tant de générosité.

La Noël, sa messe de minuit, son réveillon ; le Jour de l’An, si pénible pour les délaissés ; janvier et février, vie rude sous les frimas ; mars, ses giboulées et ses violettes, elle passa par tout cela, de plus en plus enfoncée dans son destin rural, faisant maintenant partie de cette ferme dont les petits événements, à la longue, parvenaient à l’intéresser.

M. Vascaride étant à Paris depuis le commencement de décembre, elle n’avait plus à porter le lait à sa porte, et regrettait cette promenade du matin, la Grande-Eau sous le pont de bois, la vue journalière du château de la Coudre.

La mère Aubert, elle, se reposait. Juste à temps, car elle n’en pouvait plus. Levée moins tôt, elle ne s’occupait plus que de l’intérieur, ménage, lessive et cuisine, et, sauf les jours de marché, restait à somnoler sur sa chaise aux heures où, soi-disant, elle cousait.

Ainsi l’existence s’était-elle équilibrée dans la ferme. La présence de Roberte, désormais, y semblait toute naturelle.

Vers le milieu du mois d’avril revint la date de sa naissance. Quatorze ans ! En même temps que les arbres faisaient des feuilles et les herbages des coucous, que les oiseaux se remettaient à chanter et les jours à s’allonger, que le froid cédait et que l’azur reparaissait, une transformation commençait en elle, celle qui finit un jour par changer les petites filles en femmes.

Les coudes aigus et les jambes trop longues, efflanquée par l’âge ingrat, gênée dans ses vêtements devenu courts, sans se plaindre elle supportait dans tout son être le malaise de ces nouveautés. La mère Aubert disait :

— Te v’là bien haussée et puis bien pâlie. Mais faut que tout se fasse, et tu ne peux pas changer d’âge sans t’en apercevoir tant ou plus. Le plus malheureux est qu’il va falloir de la marchandise neuve pour t’habiller, car tu vas bientôt monter à une grandeur démesurée et ta malheureuse dépouille ne s’allongera pas avec toi, bien sûr !

Mai. À la suite des cerisiers et des poiriers, les pommiers, l’un après l’autre, firent éclater leurs bourgeons qui, du jour au lendemain, se métamorphosèrent en milliers de fleurs. La fête blanche du printemps se propagea, légère, à travers toute la campagne. Les primevères apparurent à ras de terre, trois petites couleurs sous tant de nacre aérienne et, partout où se logeait l’ombre, le sol fut bleu de jacinthes sauvages.

Tout cela balbutiait des parfums à peine perceptibles, une fraîcheur plutôt qu’une odeur ; et, dans le creux des nids enfin achevés, trois ou quatre coquilles mouchetées préparaient de nouveaux oiseaux.

Dans cette explosion de tous les ans qui semble chaque fois un prodige inattendu, Roberte, certains jours, se réveillait ivre de tristesse. N’avoir pas sa part dans le bonheur universel, est-ce que c’était de son âge ? L’envie qu’elle avait de sa mère, son désir d’être à Hautevue, de ne plus vivre de paysannerie, devenaient intolérables. P’tit Louis, souffleté, pleura tout un soir à chaudes larmes sous les noyers. La mère Aubert reçut des réponses impolies, Ferdinand dut s’emporter plusieurs fois pour des ordres non obéis, ce qui ne se passa pas sans mordantes répliques et regards de défi.

— Puis, l’exaltation du printemps passée avec la défloraison des blancheurs prairiales, le mois de juin, partout gorgé de roses, vit une fillette plus calme accomplir ponctuellement ses besognes quotidiennes.

P’tit Louis revint un jour de l’école en disant :

— Ai vu M. Vascaride qu’ouvrait ses volets. M’a dit comme ça qu’il fallait lui rapporter son lait tous les jours à partir de demain.

Pourquoi cette nouvelle lui faisait-elle plaisir ? Roberte savait bien qu’elle ne verrait pas plus M. Vascaride cette année que l’année dernière ; mais sa présence dans le pays était pour elle une chose réconfortante, rassurante, sensation qu’elle ne cherchait même pas à décomposer.

Son pot ce lait à la main, tout comme en automne, elle reprit chaque matin le chemin de Grosbois, heureuse de pousser la petite barrière et d’écarter la vigne vierge.

Un événement considérable, comme on commençait à faire le foin dans les fermes, c’est-à-dire à la Saint-Jean, c’est-à-dire le 24 de juin, secoua la torpeur du pays.

La mère Aubert en fut informée par quelque voisin. Le bourg tout entier et la campagne alentour ne parlaient plus que de l’arrivée au château de la Coudre des nouveaux propriétaires.

Depuis des mois, des ouvriers réparaient, embellissaient ; le jardinier et ses aides redessinaient le jardin et nettoyaient le parc ; mais on croyait ne jamais connaître ces acquéreurs que personne encore n’avait vus. Et voici qu’ils venaient d’apparaître « dans une auto plus grande que mon banneau, ma paur’ dame », précédés par une domesticité de haut luxe et tout un chargement de malles et de bagages.

Les Normands ont, sans le savoir, gardé le goût de la féodalité. Une seigneurie dressée aux portes de leur village leur donne de l’orgueil et de la satisfaction. Le va-et-vient de la richesse leur plaît, même s’ils ne doivent pas en profiter. La fin de la famille de la Coudre et la longue fermeture du château, c’était depuis longtemps une tristesse pour la contrée.

Évidemment, on eût préféré des maîtres titrés aux marchands enrichis qui venaient s’établir enfin dans le domaine si longtemps délaissé ; mais M. Gaboureaux, sa femme et leurs trois enfants, plus le frère de madame, associé du mari, plus les invités, qu’ils attendaient pour le mois de juillet, c’était tout de même du beau monde à voir circuler dans le pays et, pour l’humble commerce de Brenneville, l’espoir d’une clientèle éblouissante.

Le premier samedi qui suivit cette arrivée sensationnelle, la mère Aubert, au retour du marché, n’attendit pas de reprendre sa respiration.

— Dis donc, Roberte ! Je les ai vus ! Ces gens-là, est des grosses têtes, ma fille ! Circulaient à plein marché dans leur voiture, que la dame achetait à tout le monde, même que j’y ai vendu mes deux mâles lapins de l’année, et qu’elle avait l’air bien charmée de tout ce qu’elle voyait. Les messieurs portent sérieux, les éfants sont déjà vieux, les deux demoiselles dans les quinze ou seize ans et le jeune homme dans les dix-huit ans, et tout le monde en blanc comme est leur mode tout à l’heure, sauf la dame, qu’avait des atours à variations.

De toute sa finesse normande, elle ajouta :

— Est pus le genre qu’on était accoutumé du temps des barons de la Coudre, bien sûr ; mais, depuis la guerre, faut pas demander la même distinction qu’avant.

En échange de ce commérage, Roberte aurait pu dire ses impressions à elle, quand, passant le matin devant la Coudre, elle n’osait plus s’arrêter à la grille de la cour d’honneur où circulaient à présent des silhouettes humaines. Pour elle, cet envahissement subit représentait une profanation.

La mère Aubert s’est endormie sur son ravaudage. Roberte, installée à son côté, continue à repriser l’un de ses bas de coton noir, déchiré la veille en courant dans les ronces après une poule obstinée à ne pas rentrer se coucher. (Que dirait-elle maintenant, si quelqu’un lui volait les œufs de cette poule ?). Dans le silence ensoleillé de l’été, la cuisine fraîche est agréable. L’aiguille se faufile, la pensée travaille, « Qu’est-ce que maman peut faire, en ce moment, dans son hôpital ? Est-elle étendue, ou levée ? Parle-t-elle avec la bonne sœur ? Pense-t-elle à moi ? »

— Bonjour, Mesdames !

La fermière réveillée se redresse d’un bond, Roberte a sursauté. Sur le seuil se tient un homme à gilet rayé, la face rase, qui leur sourit aimablement.

— Je suis le valet de chambre de la Coudre. On m’a dit que je trouverais des œufs du jour chez vous, et le chef en a besoin d’une demi-douzaine pour ses sauces de ce soir.

— En as-tu, Roberte ? demande aussitôt la mère Aubert.

Sans trop le faire voir, elle dévore des yeux le domestique du château, personnage palpitant.

Pendant que Roberte va chercher les œufs à la laiterie :

— Vous prendrez bien une bolée de cidre, mon cher Monsieur, par cette chaleur ?

Roberte, revenue avec ses six œufs, trouve la bonne femme servant le cidre, et qui fait parler le valet. Resté debout pour boire, il semble débordant de vanité.

— Nous attendons un député pour dîner demain. En juillet, nous aurons pendant quinze jours le directeur des usines de Magne et sa dame. Hier, au thé, nous avions un prince valaque.

Il ne sait pas ce que valaque veut dire et la mère Aubert non plus. Mais elle salue d’un petit coup de tête plein de félicitations. Malheureusement l’autre, pressé, s’essuie la bouche, remercie, et part après avoir payé les œufs.

— T’as entendu ? s’extasie la mère Aubert. Dieu du ciel, des grandes gens comme ça !

Le lendemain dimanche, à la messe, toute la famille Gaboureaux figurait dans le premier banc, celui des anciens barons, resté pendant des années vide, le seul de toute la petite église qui fût revêtu d’un velours rouge à franges, d’ailleurs devenu presque jaune à force de vétusté.

Tous les yeux des paroissiens, tant que dura la messe, furent fixés sur ce banc. La mère et les filles étaient en grande toilette, les messieurs en tenue sombre. Et si personne n’osa chuchoter, les coups de coude ne cessèrent guère. M. le curé, pendant son prêche, fit allusion à de généreux donateurs ; et toute l’assistance en fut flattée.

Énervée de n’entendre parler que de ces gens pendant le repas de midi, Roberte, sitôt la dernière bouchée avalée, se dépêcha de disparaître. P’tit Louis, maintenant bien dressé, ne cherchait plus à la suivre dans ses solitaires promenades du dimanche.

En rentrant au crépuscule, elle fut surprise de trouver à la barrière la mère Aubert qui la guettait.

— Ah ! te v’là ! Les dames du château ont envoyé leur cuisinier tantôt jusque chez nous. Ma paur’tite fille, est une grande chance qui nous rarrive, car l’ont demandé que t’ailles les après-midi leur z’aider, qu’ils n’ont pas encore assez de monde pour toute la vaisselle qui lave chez eux et qu’on leur a donné l’indication que, chez la mère Aubert, y avait une petite qui ferait bien l’affaire pour deux heures par jour. Et sais-tu combien qu’ils donnent ?

Elle ne remarqua pas le regard de Roberte.

— T’y es point ? Eh bien ! ma fille, est vingt francs qu’ils donnent, et pas un sou de moins !

Mais elle dut s’accrocher à la barrière en entendant cette réponse, faite d’une voix qu’elle ne connaissait pas encore :

— Tout ça c’est très beau, madame Aubert ; mais moi, je n’irai pas !