Revue littéraire — 30 novembre 1836

CHRONIQUE LITTÉRAIRE.

Nous sommes en décembre, et pourtant la saison littéraire n’est pas encore ouverte. Depuis le grand et légitime succès de Jocelyn, il n’a pas paru en France un seul livre poétique de quelque valeur. Le Théâtre Français, après avoir publié des programmes pleins de promesses, nous ramène à Don Juan d’Autriche et à Lord Novart, comme si Don Juan d’Autriche et Lord Novart pouvaient prétendre à la durée. L’œuvre de M. Adolphe Dumas, vantée pompeusement pendant quelques semaines, comme un chef-d’œuvre inattendu, ne paraît pas même sur le feuilleton de l’affiche, et semble avoir épuisé l’ardeur et l’enthousiasme de MM.les comédiens ordinaires, avant de se présenter sur la scène. Nous sommes habitués à juger sur pièces, et il nous répugnerait de prononcer sur la Fin de la comédie avant de l’avoir entendue. Quoique la Cité des Hommes, début laborieux de l’auteur, ne se distingue pas précisément par la netteté, et quoique la netteté soit une qualité indispensable au théâtre, cependant il n’est pas impossible que M. Adolphe Dumas ait dépensé dans les neuf mille vers de son volume toutes les idées confuses, toutes les paroles sonores et mystérieuses qui chargeaient depuis long-temps sa mémoire. Il n’y a aucune invraisemblance à supposer qu’une fois débarrassé du fardeau importun de ses espérances palingénésiques, une fois en règle avec sa conscience, une fois sûr d’avoir apporté son contingent rimé à cette grande Babel anonyme qui se donne pour la régénération sociale, il ait entrepris une œuvre dramatique, dans le seul intérêt de la passion ou du ridicule. La question, envisagée en elle-même, peut se résoudre dans le sens que nous indiquons. Sans doute il y a plus que de la témérité à tenter la mise en présence de Faust et de don Juan ; sans doute le libertin espagnol et le rêveur allemand sont deux types difficiles à gouverner ; et M. Adolphe Dumas, en choisissant pour thème dramatique deux personnages que Byron et Goëthe ont immortalisés, n’a pas pris le parti le plus sage. Mais toutes ces remarques, dictées par une impartialité bienveillante, ne sauraient détruire l’intérêt qui s’attache à la Fin de la comédie ; car cette pièce, quel que soit le succès que l’avenir lui réserve, n’est pas une pièce de faiseur, et, à nos yeux, c’est une puissante recommandation. S’il est vrai, comme on le dit, que MM. les comédiens ordinaires, sans tenir aucun compte des applaudissemens qu’ils ont prodigués à M. Adolphe Dumas, se disputent maintenant à qui ne jouera pas les rôles de sa pièce, et se préparent à décourager l’auteur par les fins de non recevoir qui ne manquent jamais aux hommes de mauvaise volonté, nous ne lui conseillerons pas de s’adresser au tribunal de commerce, car les drames représentés par autorité de justice sont rarement heureux ; et, fussent-ils cent fois excellens, le directeur et les acteurs, après les trois soirées légalement exigibles, sauraient bien s’en débarrasser. Mais nous l’engageons à porter ailleurs une pièce qui pourrait vieillir dans les cartons.

Julie ou la Famille, comédie en cinq actes et en prose, de M. Empis, reçue à l’unanimité et avec acclamations par MM. les comédiens ordinaires, nous préoccupe moins vivement que la Fin de la comédie. Depuis long-temps nous savons que penser du goût de MM. les comédiens ordinaires, et surtout du génie de M. Empis. Seul, ou en société avec M. Mazères, M. Empis a plus d’une fois donné sa mesure. La Mère et la Fille et Une Liaison ont enseigné aux moins clairvoyans ce qu’il faut attendre de cet habile et fécond écrivain. Plus récemment Lord Novart nous a montré comment ce poète moraliste comprend la peinture des mœurs parlementaires. À Paris, à Vienne, à Londres, M. Empis est toujours le même, verbeux et trivial, emphatique, déclamateur ; il trouve toujours, et partout, le moyen d’éviter les scènes qu’il pose. Aussi verrons-nous avec une parfaite indifférence Julie ou la Famille paraître sur l’affiche du Théâtre-Français.

Nous faudra-t-il donc souhaiter la Camaraderie de M. Scribe ? On ne parle plus de la Grand’mère, dont le rôle principal était destiné à Mlle Mars ; comme M. Scribe n’est pas habitué à travailler pour la seule gloire de son nom, il est probable que cette grand’mère, dont Mlle Mars n’a pas voulu, paraîtra quelque jour sur le boulevart Bonne-Nouvelle, ou rue Lepelletier, sous la forme d’un vaudeville ou d’un ballet. Qui sait même si M. Halevy ne se chargera pas de la mettre en musique ? Pour l’auteur de la Juive qu’y a-t-il d’impossible ? Ainsi la saison s’ouvrira par la Camaraderie. Or, la camaraderie littéraire n’est plus aujourd’hui qu’un mot sans valeur, un mot qui ne répond à rien ; la camaraderie littéraire est morte avec le ministère Martignac. Elle était inconnue sous l’administration Villèle, et dès que M. de Labourdonnaye eut mis les pieds à l’hôtel de la rue de Grenelle, elle disparut sans retour. S’il y a aujourd’hui une camaraderie digne de la satire ou de la comédie, c’est à coup sûr la camaraderie politique ; mais M. Scribe osera-t-il l’attaquer ? Quant à la camaraderie littéraire, fût-elle encore de ce monde, l’auteur de Bertrand et Raton serait fort embarrassé de la peindre, car il ne l’a jamais vue, jamais étudiée. Jamais, que nous sachions, il ne s’est introduit dans le cénacle, et peindre la camaraderie sans consulter le souvenir du cénacle, équivaut à peu près à peindre la civilisation française sans tenir compte de Paris, car le cénacle était le foyer même de la camaraderie. M. Scribe n’a jamais été bien placé pour étudier les mœurs littéraires, car il a toujours affecté un grand dédain pour la littérature. Dans le monde de veuves et de colonels, de banquiers et de grisettes, sur lequel il a vécu pendant la restauration, monde qui n’a jamais existé hors du théâtre dédié par lui à ses collaborateurs, il n’a guère eu l’occasion d’apprendre comment les poètes se louent ou se calomnient entre eux. Je doute même qu’il sache précisément ce que c’est qu’un poète, à moins qu’il ne l’ait appris de Gontier ou de Mme Perrin.

Comme fiche de consolation, M. Jouslin nous promet la Popularité de M. Casimir Delavigne. Mais hélas ! la popularité, nous le craignons fort, est allée rejoindre la camaraderie littéraire. Où est l’homme aujourd’hui qui sacrifie à la popularité le sourire du roi ou quelques sacs d’écus ? où est l’homme qui, pour enchaîner l’opinion, renonce au plus mince emploi, pour lui-même ou pour ses neveux ? S’il y a quelque part un homme de cette trempe, et si cet homme a posé devant M. Casimir Delavigne, nous espérons que l’auteur de la Popularité voudra bien nous livrer le nom de son modèle. Non-seulement, du moins nous le pensons, la popularité n’est plus de ce monde ; mais les hommes qui se partagent aujourd’hui le pouvoir se font de l’impopularité un titre à la confiance des chambres et de la cour. Il ne faut pas exagérer l’importance du patronage littéraire exercé par M. Guizot. Ramenés à leur véritable valeur, tous les encouragemens donnés par M. Guizot, soit aux études historiques, dont plus tard il profitera si la disgrace lui fait des loisirs trop longs, soit à l’art dramatique, pour lequel il n’a jamais montré une sympathie bien vive, signifient tout simplement que l’historien des Stuarts n’a pas même étudié les premiers élémens de la popularité ; car il importe peu à la société française que deux poètes se constituent en conseil de régence pour administrer l’art dramatique. Si M. Guizot avait pour la popularité un amour sérieux et persévérant, j’aime à croire qu’il s’y prendrait autrement pour la conquérir. Le jour où il voudra devenir vraiment populaire, il fondera l’autorité politique des classes lettrées sur d’autres bases que les titres académiques. Il ne sera plus nécessaire d’appartenir à l’une des cinq classes de l’institut pour siéger au Luxembourg.

M. Delavigne, qui travaille lentement, devrait renoncer à la comédie politique. Nous n’avons jamais pensé à lui reprocher la nature de ses facultés. L’improvisation a porté malheur à trop d’intelligences fécondes, pour que nous puissions la recommander aux intelligences qui ne se distinguent pas par la fécondité. Mais chaque œuvre a ses conditions et ses lois. Or, la comédie politique ne s’accommode pas de la patience aussi bien que les drames historiques ou les tragédies classiques. Le poète qui prend le rôle d’Aristophane doit vivre dans l’Agora et savoir ce qui s’y passe. S’il s’enferme dans la retraite pour ordonner des périodes harmonieuses, il court le danger de confondre la guerre du Péloponèse et la guerre de Macédoine, et d’attaquer un ennemi qui n’est plus. S’il ne se mêle pas à la vie publique, s’il n’est pas au courant des évènemens de chaque jour, s’il se recueille pour encadrer dans les lignes inflexibles de la rhétorique les passions qui se heurtent, se détruisent et se renouvellent pendant qu’il versifie, il se condamne à un perpétuel anachronisme. Quand il produit son œuvre, son œuvre n’a plus de sens. Il met la Ligue en comédie, et nous sommes à la Fronde ; la Fronde, et nous sommes à la Régence ; la Régence, et nous sommes aux États-généraux. Il n’est jamais compris de la génération qui l’écoute. Pour soutenir le rôle d’Aristophane, il ne faut pas demander au passant le nom du nouveau Cléon, il faut avoir entendu soi-même le Cléon qui parle, et ne pas attendre qu’il soit dépossédé.

Il semble que toutes ces vérités soient triviales à force d’évidence, et cependant nous croyons utile de les répéter, car nous n’avons pas oublié la Princesse Aurélie. Cette comédie, que les salons de Paris attendaient avec impatience, ne trouva plus personne à qui parler lorsqu’elle se montra sur la scène. Le triumvirat politique attaqué par M. Delavigne avait disparu depuis plusieurs années. Si MM. de Villèle, Corbière et Peyronnet assistaient à la représentation, ils ont pu se féliciter, non pas de la malicieuse lenteur, mais de la lente malice de leur ennemi. Un satirique de la force et du caractère de M. Delavigne est une véritable bonne fortune pour les vices triomphans. Les vainqueurs ont le temps de se préparer à la défaite et de rassembler leurs bagages. Quand M. Delavigne se met à les poursuivre, la charrue a déjà effacé les dernières traces du camp.

Il est probable que l’auteur de la Princesse Aurélie a conçu, je ne dis pas le plan, mais le projet de sa nouvelle comédie en lisant la Popularité d’Auguste Barbier. Encore tout ému de cet iambe vengeur qui frappait sur un ennemi debout, il aura rêvé l’enchâssement de cet iambe dans l’orfèvrerie d’un dialogue dramatique pareil à l’École des Vieillards. Mais pour fondre le minerai, affiner le métal et laminer les lingots, M. Delavigne a pris son temps ; quand la garniture s’est trouvée prête, la pierre avait disparu, ou du moins ne demandait plus à être montée. C’est là, si je ne me trompe, l’histoire de la Popularité que nous aurons cet hiver, à moins que M. Delavigne, pour achever son cinquième acte, n’attende le couronnement de l’empereur d’Autriche à Milan, ou la solution de la question espagnole.

Quelle que soit la perfection grammaticale de la nouvelle comédie, lors même que les hémistiches de M. Delavigne lutteraient de précision et de régularité dans leurs mouvemens avec les régimens prussiens, il manquera toujours à la Popularité en cinq actes et en vers un élément de succès indispensable à toutes les comédies politiques, l’opportunité. C’est un malheur sans doute, mais un malheur qu’il était facile de prévoir. Après avoir versifié dans ses Messéniennes la colère de la presse libérale, M. Delavigne devait naturellement continuer sur les iambes d’Auguste Barbier l’œuvre patiente et impersonnelle commencée sur la prose de MM. Étienne et Arnault. Sa mission n’est pas et n’a jamais été de guider la génération à laquelle il s’adresse, mais de suivre ceux qu’elle écoute.

MM. Hugo et Dumas, tout entiers à la construction de leur théâtre, ne promettent rien au Théâtre-Français. L’auteur d’Henri III n’a pas encore tiré de ses lectures érudites la tragédie de Caligula qui devait nous inspirer pour le Britannicus de Jean Racine une pitié si douloureuse. Tacite et Suétone attendent encore un interprète digne du goût de la France et de la corruption romaine. Quelle que soit l’habileté de nos architectes, nous ne pouvons guère espérer Caligula avant octobre 1837 ; car sans doute les pensionnaires de l’école de Rome, appelés à présenter des projets pour l’érection du second théâtre français, voudront produire une œuvre durable, et trois cents jours suffiront tout au plus pour construire une salle honorable. Il n’est plus question de Madame de Maintenon, dont le principal rôle avait été offert à Mlle Mars, et qui devait placer M. Hugo entre Molière et le duc de Saint-Simon. Nous ne savons pas si M. le comte Septime de Latour-Maubourg s’est montré plus empressé que M. de Rayneval, s’il a expédié à l’auteur d’Hernani les pamphlets publiés en Espagne sur les relations de Madrid et de Versailles. Il nous semble que cette question n’est pas sans importance ; et M. Molé s’empressera sans doute d’enjoindre à notre ambassadeur de fouiller toutes les bibliothèques de la Péninsule, et de faire transcrire par ses secrétaires tous les documens inédits dont M. Hugo peut avoir besoin pour écrire sa comédie. Car sa comédie est historique, et, pour mériter le titre qu’elle portera, il est bon qu’elle n’emprunte pas à la seule histoire, à l’histoire authentique et avérée, les caractères et les scènes qu’elle nous offrira. Il y a deux manières de dominer l’histoire, celle de Montesquieu et celle de Shakspeare, l’interprétation philosophique et l’interprétation poétique. M. Hugo, qui veut non-seulement dominer l’histoire, mais dominer en même temps Montesquieu et Shakspeare, a choisi une méthode nouvelle ; il consulte, pour ses créations dramatiques, une histoire ignorée du monde entier, et grace aux révélations mystérieuses de ses lectures, il déroute l’érudition de l’Europe. Gœttingue et Cambridge, Vienne et Berlin, Milan et Paris, ignoraient les aventures galantes de Charles-Quint, la tendresse maternelle de Lucrèce Borgia, l’impudicité de Marie Tudor. À cette heure, l’Europe attend que M. Hugo veuille bien lui enseigner le reste de l’histoire, et lui souhaite de nombreuses années afin que son enseignement puisse être complet.

On assure que M. Hugo convoite la pairie, et qu’il ne frappe aux portes de l’Académie française que pour entrer au Luxembourg. À notre avis, il y a dans cette double ambition au moins une méprise. Que M. Hugo entre à l’Académie, à la bonne heure ! plus d’une fois nous avons appuyé sa candidature, et sans admettre l’infaillibilité poétique de M. Hugo, nous serons toujours prêts à proclamer l’importance du rôle qu’il a joué dans la littérature contemporaine. Mais il nous semble que pour demeurer fidèle à ses antécédens, il se doit à lui-même, si vraiment il désire la tribune, d’arriver à la tribune par l’élection. Il a devant lui l’exemple de M. de Lamartine qui ne s’est pas découragé. M. Hugo craint-il de ne pas rencontrer dans le corps électoral une assez vive sympathie ? espère-t-il que la cour se montrera plus clairvoyante que la bourgeoisie, et devinera chez lui des facultés que la foule ne saurait entrevoir ? Si M. Hugo était vraiment coupable de cette pusillanimité, nous blâmerions hautement son inconséquence ; car jusqu’ici il a toujours pris la foule pour juge entre lui et ses détracteurs. Or, si la foule est assez sage pour apprécier les Orientales et Notre-Dame de Paris, comment lui serait-il refusé d’apprécier les facultés politiques de M. Hugo ? Elle pourra bien lui reprocher d’attribuer à toutes les assemblées le rôle de la Constituante ; mais le reproche atteindrait beaucoup d’autres hommes d’état. Elle pourra lui conseiller de ne pas renouveler en toute occasion la déclaration des droits de l’homme, et de ne pas confondre les libraires de la Belgique avec l’Europe féodale. Mais, en vérité, il faudrait avoir l’esprit bien mal fait pour ne pas tolérer de pareils reproches ; à moins que M. Hugo ne désire être oublié, ce qui n’est pas vraisemblable, nous lui conseillons de ne pas songer à la pairie.

Jusqu’à présent, les candidats qui se présentent pour recueillir l’héritage de M. Raynouard ne sont pas nombreux. M. Hugo n’a contre lui que M. Mignet. Mais lors même que M. Mignet serait préféré par l’Académie française, il resterait encore à M. Hugo l’Académie des Inscriptions ; car M. Raynouard avait deux fauteuils à l’Institut. Il est vrai que M. Hugo n’a pas fait de travaux comparables à ceux de M. Raynouard sur la langue romane. Mais M. Hugo s’est toujours donné pour un homme d’une érudition profonde et encyclopédique. Ses découvertes en histoire littéraire ne sont pas moins surprenantes que ses découvertes en histoire politique. Avant d’apercevoir les aventures amoureuses de Charles-Quint et le libertinage effronté de Marie Tudor, il s’était démontré que la Grèce antique n’a jamais connu le grotesque, et il avait supprimé Aristophane. Il avait généralisé le mot d’Eschyle sur lui-même et rangé Sophocle et Euripide parmi les fils d’Homère, ce qui prouve, jusqu’à l’évidence, que M. Hugo a sur l’histoire littéraire de l’antiquité des idées tout-à-fait personnelles. C’est là certainement des titres archéologiques, et l’Académie des Inscriptions ne saurait les méconnaître. Parlerai-je des découvertes nautiques de M. Hugo ? ai-je besoin de rappeler cette bienheureuse barcarole qui figura si gaiement dans la bataille de Navarin, et frappa de stupeur tous les officiers de notre marine ? Panseron et Bruguière, Romagnesi et Beauplan, qui jusque-là n’avaient vu leurs barcaroles que sur les pianos d’Erard ou de Pleyel, n’apprirent pas sans étonnement qu’ils étaient, à leur insu, ingénieurs de la marine, et qu’ils avaient prêté aide et assistance aux escadres combinées de la France, de la Russie et de l’Angleterre. MM. Letronne et Dureau de Lamalle, oseraient-ils contester l’érudition de M. Hugo ? Nous ne le pensons pas. Les découvertes que nous signalons sont présentes à toutes les mémoires, et ne peuvent être ignorées de ces messieurs.

Que si, contre notre attente, M. Hugo se retirait devant M. Mignet, et ne se présentait pas à l’Académie des Inscriptions, nous ne pourrions que le plaindre ; car la royauté, en se réservant les nominations du Luxembourg, n’a pas songé à s’attribuer les nominations de l’Institut, et M. Hugo rencontrera long-temps encore aux portes de l’Académie française un juge qu’il n’a jamais aimé, qu’il n’aimera jamais, la discussion.


G. Planche.