Revue littéraire - 30 septembre 1839

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REVUE
LITTÉRAIRE.

I. — Hugues Capet, par M. Capefigue[1].

Pendant que des romanciers industriels se livrent à tous les déportemens d’une imagination chauffée par l’ardeur du gain, il semble du moins que les études plus graves demeurent défendues par leur sérieux et leur difficulté même ; que l’histoire en particulier, honorée de nos jours par tant de beaux travaux et quelques vrais monumens, ait échappé à cette espèce de dilapidation qu’ont subie des genres plus faciles. Cela reste exact généralement ; même au-dessous des ouvrages considérables, et qui ont valu la gloire à leurs auteurs, des compilations historiques dignes d’estime se font remarquer par des recherches, par des soins, par le respect des faits. Prenons garde pourtant. La gravité du genre déguise quelquefois assez long-temps la légèreté de l’auteur ; s’il n’est guère possible, dans les travaux d’histoire, d’abuser les savans, rien n’est plus aisé que de donner le change au public. À l’aide du dédain des hommes spéciaux, de la complaisance et de la crédulité des autres, on arrive à se faire, en manipulant de vieilles époques, une manière de réputation et d’autorité ; si surtout l’on flatte les faiblesses et les vanités d’un parti, l’on a ses lecteurs. Tant que ce genre de succès reste modeste, il est peut-être assez innocent pour qu’on le laisse vivre ; mais s’il sort des bornes, si la hardiesse et l’ambition s’en mêlent, s’il méconnaît sa place et son ordre, il faut les lui rappeler. Aux choses trop criantes, il faut aussi opposer son cri.

M. Capefigue a long-temps exercé son activité d’érudition d’une manière assez inoffensive, excepté peut-être à l’égard des faits. Honoré à ses débuts d’un prix académique, ou même de deux, à une époque, il est vrai, où l’Académie des inscriptions semblait livrée à une coterie politique, il a bien vite laissé cette carrière un peu aride pour des excursions plus variées. Mêlé durant des années à la polémique et, pour ainsi dire, à la tracasserie quotidienne de divers journaux, on lui devait du moins cette justice qu’il se piquait d’une certaine impartialité, d’un certain ton conciliateur : et durant le trop court ministère de M. de Martignac, on se rappelait l’avoir vu singulièrement actif à en aider les vues de rapprochement en ce qui concernait les personnes. Jusque-là rien que de très permis ou de louable même, bien qu’il ne semblât point qu’un érudit dût en sortir. La révolution de juillet, en rendant à M. Capefigue tous ses loisirs, l’a mis à même de reprendre une veine par lui négligée. L’Histoire de la Restauration l’occupa en premier lieu : il la publia d’abord sous le simple anonyme, un peu fastueux, d’un Homme d’État. Des communications dues à de véritables hommes d’état, quelques vues de conservation, d’ordre social et gouvernemental, qui n’étaient pas encore passées en lieux communs, pouvaient servir d’excuse ou de prétexte au titre que se donnait l’auteur : il avait causé, on s’en apercevait, avec M. de Martignac, avec M. Pasquier, avec M. Mounier. Ces conversations pourtant étaient mises en œuvre médiocrement : aucun tableau d’ensemble dans les faits ; des réflexions sautillantes, des locutions ambitieuses et mal soutenues ; le mot haut et haute, par exemple (une haute capacité, une haute vue, une haute politique), revenant à satiété dans des pages d’une trame fort plate. Malgré ces défauts, le livre se lisait assez commodément, à titre d’histoire provisoire et en attendant l’historien.

Mais M. Capefigue ne s’en est pas tenu à ce genre de compilation née des journaux de la veille et des conversations du matin ; ses premiers succès d’érudit et ses nouveaux loisirs l’ont ramené au goût des vieilles chroniques, et il s’est mis à chevaucher à travers champs dans notre histoire, reconquérant une à une toutes les grandes époques jusqu’à Philippe-Auguste et remontant encore par-delà. Le nombre de volumes qu’il a laissé échapper là-dessus depuis très peu d’années, et indépendamment de ses autres écrits de circonstance, se monte déjà à une quarantaine de volumes, et il ne paraît pas à la veille de se borner. Son ambition s’est mise au pas de tant de qualités si rapides : rencontrant dans ses courses multipliées presque tous les noms illustres contemporains, il s’est lassé de la concurrence, et aujourd’hui dans son livre de Hugues Capet, il tranche décidément du ton féodal, il demande hardiment à chacun : Qui t’a fait roi ?

C’est ici qu’il faut l’arrêter. J’ai eu le tort de rappeler tout récemment, dans cette Revue, le nom de Varillas, à propos de M. Capefigue. Varillas a laissé, il est vrai, d’insignifians et innombrables volumes d’histoire, aujourd’hui oubliés ; mais, en vérité, c’est là sa seule similitude, dans le présent et dans l’avenir, avec l’auteur de Hugues Capet. Chapelain jugeait son style sain, et son esprit plein de connaissances ; Huet trouvait beaucoup à apprendre dans ses livres. De plus, Varillas n’injuriait pas à chaque ligne les plus légitimes renommées de son temps ; ses jugemens peuvent être vulgaires, mais ils n’ont pas au moins la légèreté, la morgue de je ne sais quelles prétentions à la profondeur diplomatique, que la modération du ton cesse de recouvrir. Plusieurs de nos collaborateurs les plus honorables, et les hommes de ce temps-ci les plus respectés pour leur science, ont dû passer, dans les quatre volumes sur Hugues Capet publiés, il y a quelques semaines, par M. Capefigue, sous un feu de contradictions plus ou moins polies. Je vais en redire quelques-unes, pour que le vrai public, le public qui ne lit pas toutes les sortes de pamphlets, soit initié à tant de découvertes précieuses, à tant de nouveautés historiques. Il ne s’agit pas moins, qu’on y prenne garde, que d’un nouveau système sur les légendes, sur la féodalité, sur les communes, sur les croisades, sur la scolastique ; que sais-je encore ? Comme on peut supposer, M. Guizot n’a rien compris aux institutions, M. Thierry au mouvement municipal, M. Fauriel aux épopées, M. Cousin à la philosophie du moyen-âge ; quant à M. Michaud, il est bien évident que son Godefroy de Bouillon est une parodie de celui du Tasse, et que cet écrivain n’a pas eu l’intelligence des grandes expéditions d’Orient. Descartes partait du doute ; M. Capefigue part de la négation. Cela est bien plus simple encore et procède d’une admirable imaginative ; c’est, en histoire, le thème de la table rase professé par les philosophes. Le livre de M. Capefigue commence à Hugues Capet et finit à Philippe-Auguste : il embrasse donc le développement de la civilisation française du Xe au XIIe siècle. En nous tenant aux caractères généraux, voyons d’abord quels élémens ces quatre volumes ont la prétention d’apporter à notre histoire nationale.

Les deux préfaces du livre ont le mérite d’être datées, la première de Vérone, la seconde de Saint-Denis en France, ce qui ne peut manquer de charmer singulièrement le lecteur. Je ne désespère pas que les prochaines introductions ne viennent de Metz en Lorraine et de Lille en Flandre, ou même de Paris en l’Île, comme dit agréablement M. Capefigue. Cela n’a-t-il pas une couleur des vieux temps qui est du dernier bon goût ? M. Capefigue l’a parfaitement compris, et tout son livre est dans cette manière. Aussi y voit-on surgir avec une merveilleuse richesse tout le monde du moyen-âge. Vous comprenez maintenant pourquoi M. Guizot n’a pas entendu le plus petit mot à la vie féodale, à la vie de château du Xe siècle. Le baron de M. Guizot est décidément un pauvre homme ; d’abord M. Guizot ne l’appelle pas monseigneur ; puis il n’a pas toujours sur le poing le faucon à l’œil de feu ; il ne tient pas incessamment en laisse les lévriers reluisans ; ses cottes de mailles ne sont pas serrées comme l’écaille d’un serpent ; il n’a pas de grandes épées, des visières de fer, des armes fourbies, des cors retentissans, des destriers au poil magnifique, de nobles enfans des haras, qui, bardés de fer, font trembler la terre sous leur pas hâtif ; enfin, ce c’est pas un farouche paladin, qui n’apparaît que pour lancer des regards formidables sur de malheureux vaincus. M. Guizot, évidemment, n’a pas vu que Perrault avait pris le type de l’ogre du Petit-Poucet dans un baron du moyen-âge, et il a eu le plus grand tort de ne pas tailler tous les féodaux sur le patron du sanglier des Ardennes dans Quentin Durward. Quant au varlet, il est bien évident qu’il ne peut pas causer, il devise et apprend les déduits des armures.

Ce moyen-âge était un temps bien heureux ; tous les navires avaient mille rames ; les robes des châtelaines se déroulaient en longs plis comme celles des antiques druidesses ; les évêques, gantés de soie, avaient toujours en main la crosse d’or et l’anneau pastoral, soit, sans doute, qu’ils visitassent les abbayes aux tours carrées ou les moutiers, soit qu’ils fissent partie de la procession qui serpentait comme une rivière d’or et de rubis, soit qu’ils écoutassent la cloche sonner à pleines volées le glas des trépassés, soit enfin qu’ils vinssent s’agenouiller au tombeau froid des chevaliers. Puis venaient les contrastes : les pélerins à la trogne rouge buvant le vin du Rhin, les Francs qui ne voulaient pas dormir sur les lits mollets, les concubines au teint rose, aux vêtemens écourtés, et aussi les solitaires qui se levaient de leurs grabats pour prier, quand minuit sonnait, et pour voir les cieux scintiller des feux qui filaient à l’horizon rougi. De cette scintillation des étoiles, de ces feux follets du Xe siècle, on est en droit de déduire cette haute conséquence, que rien n’est changé dans la nature ; j’allais cependant oublier ces voix étranges et marmottantes, ces nuées sanguinolentes, et surtout ce crêpe de douleur, qui mettent tout-à-fait à part l’époque de Hugues Capet. Si on ajoute à ces merveilles les épopées d’or, les mantels d’hermine, les prouesses des féodaux, l’empereur d’Allemagne, je voulais dire la boule d’or de l’Empire, les viviers empoissonnés, les collines désertes ombragées de sapins, on sera bien convaincu que l’histoire de la troisième race, avant Philippe-Auguste, était complètement inconnue, comme le dit M. Capefigue. En effet, la Gaule poétique de Marchangy est très loin d’être à cette hauteur, et, pour trouver d’aussi fantastiques couleurs, il faudrait recourir à Anne Radcliff. M. Capefigue a de plus l’avantage d’une étude consciencieuse des chroniques et des épopées merveilleuses du moyen-âge ; il a éprouvé de vifs serremens de cœur en lisant la chartre qui tombe en lambeaux dans les archives, en racontant ce que lui avaient dit les saints moines et les chevaliers dans leurs parchemins scellés. On voit que M. Capefigue a fait des découvertes de la plus haute importance. Pourquoi ne cite-t-il pas une seule fois ces textes originaux, ces chartes du Xe siècle, qu’on ne savait pas inédites et qu’on a cru jusqu’ici fort rares ? Mabillon ne les avait pas soupçonnées, et voilà, du coup, tous les traités de diplomatique incomplets.

Est-ce dans les belles chartes scellées que M. Capefigue a puisé les précieux et caractéristiques récits qu’il nous donne ? Est-ce là qu’il a vu « ces villes aux couleurs bleues, aux murailles de saphirs et d’escarboucles brillantes de mille feux, qui se produisent dans des nuages de pourpre, quand l’esprit se plonge dans les ravissemens de la contemplation ? » Nous sommes aux Mille et une nuits ; aussi les contes ne manquent pas. Veut-on celui de la naissance de Hugues Capet ? Vous voyez d’abord la neige tomber à gros flocons sur la montagne, puis vous entendez les cris de l’enfantement retentissant dans le vieux palais des comtes de Paris. M. Capefigue tient sans doute ces importans détails d’un témoin oculaire, ou bien quelque lettre de faire part est arrivée jusqu’à lui. Voulez-vous des récits amoureux ? Ce sera l’histoire de Béatrix à laquelle son père le boucher ne voulait pas laisser tollir le doux nom de pucelle ; mais cette épopée de Hugues Capet, écrite par un trouvère du règne de Philippe-le-Hardi, est ici réduite à la proportion d’un conte drôlatique de M. de Balzac. Les aventures de Tristan-le-Léonois et de la belle Yseult fournissent à M. Capefigue des réflexions érotiques d’un platonisme singulièrement délicat : — « Endolorez-vous tous à ces récits, finit-il par dire aux amans ; que de traverses, que de tristesses, que de larmes versées, avant d’arriver au triomphe d’amour, que je vous souhaite ! » Le lecteur est sans doute chargé du refrain sous-entendu : Ainsi soit-il !

On n’est pas au bout, mais l’haleine ne suffit pas ; je deviendrais trop fastidieux en continuant de citer, et j’aime mieux couper court un moment. Qu’est-ce qu’un pareil ton en histoire ? Comment se l’expliquer ? M. Capefigue y est arrivé tout simplement : il n’est pas écrivain, il n’est rien moins que peintre : il a voulu trancher de l’un et de l’autre. De même que dans son Histoire de la Restauration, en soi-disant tory, il ne parlait que de hautes vues, de haute modération, et qu’il se caressait dans son anonyme en ministre d’état honoraire cultivant ses souvenirs, de même ici, en abordant le moyen-âge, il a voulu se donner du féodal, laisser aux petites gens leur tiers-état, aux raisonneurs politiques leur parlement, et jouer à son tour un personnage historique original. Un Saint-Simon, un Boulainvilliers, s’en seraient tirés au naturel ; lui, il a dû chercher çà et là des couleurs, des lambeaux d’armures, de vaines paroles dérobées, et les afficher pour en faire accroire. N’étant pas écrivain, il a brouillé tout cela ; il n’est arrivé qu’au jargon. Il a trouvé pourtant d’honnêtes gentilshommes, de nobles châtelaines qui lisent ces prétendus récits des vieux âges, qui les aiment à la faveur du reflet : dans le parti légitimiste, on n’est pas difficile en histoire, et tout ce qui flatte un peu, on le croit ; on fait plus, on l’achète. De là une manière de succès. Lui-même il a pu finir par être pris à ses propres assertions, je n’en serais pas étonné. Dans ce remuement de vieilles armures, de couronnes féodales, de crosses d’or ou badigeonnées, chaque reflet lui paraît une vue.

Ainsi s’est formé pour M. Capefigue le moyen-âge, auquel il croit peut-être plus qu’il ne lui conviendrait, sachant d’où il l’a pris, ce moyen-âge nouveau qui lui a été révélé par les chartes scellées. Quant aux leçons de M. Guizot sur les institutions politiques et le tiers état, il est bien entendu désormais que nous n’en tenons aucun compte ; elles sont mises au nombre de ces rêveries enfantines qui vivent un jour, jusqu’à ce qu’il arrive encore des écoles qui s’abîment dans l’incessante mobilité des nuées bleues, roses et blanches. Ceci est textuel, et je ne prête pas de phrases à M. Capefigue, comme certains historiens prêtent des bulles aux papes, des textes aux historiens, et des assertions aux manuscrits.

De singulières inadvertances grammaticales viennent à chaque moment jurer avec les lambeaux pittoresques de l’auteur, et confirmer sa prétention féodale plus qu’il ne faudrait. Non-seulement on trouve dans M. Capefigue des hérésiarques qui essayent à corrompre les peuples, mais des pièces dont il ne croit pas à l’authenticité ; il n’y a point de corporations, mais des gens qui se corporent. On voit aussi des ciels grisâtres (il ne s’agit ni de tableaux ni de ciels de lit), des yeux qui se ternissent de leur éclat, des chapitres consacrés sur tel sujet, et autres nouveautés linguistiques. Il serait cruel de plus insister.

Il semblerait seulement que quand on a fait si vite son compte avec les notions indispensables, avec la grammaire, avec la langue, avec l’étude réfléchie des faits, quand on passe, en quelques mois et sans façon, de l’histoire de la restauration à l’histoire de la réforme, de l’histoire de la régence à l’histoire de Hugues Capet ; quand on met au jour précipitamment volumes sur volumes, comme d’autres publient des feuilletons, il semblerait qu’on dût parler des maîtres avec quelque respect, et ne point les juger en note d’un ton leste et parfois outrageux. Or, il n’est presque pas un nom célèbre dans la science historique, auquel le dernier livre de M. Capefigue veuille bien reconnaître la moindre valeur.

Il y a beaucoup d’éloges, il est vrai, pour l’école bénédictine et pour tous les glorieux représentans de l’érudition du passé ; Sainte-Palaye est appelé avec affectation et d’un sourire de connaissance un candide et loyal marquis ; Ducange est qualifié à chaque page de grand, et le nom de Mabillon ne vient guère sans l’épithète d’immense ou de modeste, le nom de Muratori sans celle de prodigieux. Mais c’est là une manière très insuffisante de déguiser un travail hâté ; tant de louanges répétées sont inutiles, et quand on vit dans l’intimité des gens, on leur dit moins de flatteries. M. Capefigue a beau faire, Mabillon et Ducange ne le reconnaîtraient point comme de leur lignage, et s’il plaît à l’historien de Hugues Capet de faire figurer dans ses notes, comme sur un théâtre bruyant, dom Vaissette en manière de comparse, et dom Rivet comme figurant, il est très heureux que ces honnêtes bénédictins soient morts, car autrement ils seraient peu disposés à servir de compères pour toute cette fantasmagorie du moyen-âge. D’ailleurs, les bénédictins reçoivent aussi à l’occasion les leçons du maître ; dom Bouquet a sa petite semonce, et, en un moment de mauvaise humeur, M. Capefigue va jusqu’à ne reconnaître aux travaux de la congrégation de Saint-Maur que de l’exactitude sans élévation. Quant à l’école philosophique et à son représentant, Montesquieu, elle était trop imbue des sots préjugés du XVIIIe siècle, pour mériter autre chose que l’épithète de systématique.

Parmi nos contemporains, M. Augustin Thierry a la plus grande part des injures[2]. Sur les communes, M. Thierry n’a ajouté ni un fait, ni une idée aux travaux précédens, et il a montré beaucoup de charlatanisme. Ses livres conçus, au point de vue de Dulaure et de l’abbé de Montgaillard, sont composés dans le mauvais esprit de Voltaire ; ils ont le caractère de pamphlets, de thèse de journal ; ils sont écrits dans le style de l’adresse des 221, et il est facile de remarquer l’enfantillage prétentieux de cette petite érudition qui veut restituer les noms franks. M. Capefigue, qui a écrit un grand nombre de pamphlets politiques de couleurs fort tranchées, garde ici et trahit le ton des premier-Paris de la Quotidienne, du Courrier ou des autres journaux de toute opinion, dans lesquels il a successivement ou simultanément écrit. Mais voici qui passe tout : « On tient boutique de communes, et dans ce triste bazar d’érudition mal conduite, de jeunes intelligences s’abîment dans d’infructueuses et inutiles recherches. » On demandera peut-être, puisqu’il est question de boutique et d’industrie, s’il ne s’agit de livres autres que ceux de M. Thierry. Point. C’est une allusion très délicate à la Collection des monumens du tiers-état dont le gouvernement a chargé l’historien de la conquête de l’Angleterre. M. Thierry n’est pas compris seul dans ces anathèmes. À propos des élèves de l’École des Chartes, M. Capefigue dit textuellement : « Deux ou trois érudits faciles les font travailler pour eux et profitent de leurs ardentes et fortes études. » Or, en langue vulgaire, cela s’adresse à MM. Fauriel et Guérard, membres de l’Institut, à M. Champollion-Figeac, conservateur des manuscrits à la Bibliothèque du roi, lesquels dirigent plusieurs publications importantes de textes pour les Comités historiques, et ont produit dans la science quelques jeunes gens instruits, en les faisant attacher officiellement par le ministre à ces travaux d’érudition. Ce concours loyal et avoué, cet apprentissage utile sous les maîtres, que ne dédaignaient ni Mabillon, ni Bréquigny, ont sans doute le malheur de ne ressembler en rien aux ateliers obscurs où se fabriquent quelques livres contemporains. M. Mérimée, en sa qualité d’inspecteur-général des monumens, a aussi sa part des attaques. M. Capefigue ne le nomme point, mais il assure que les inspecteurs (et il n’y en a qu’un) n’empêchent nullement les édifices du moyen-âge d’être détruits, et qu’il n’est absolument rien sorti de ce luxe de commissions retentissantes. M. Capefigue n’a pas lu sans doute les trois volumes spéciaux, publiés par l’exact et spirituel antiquaire. Mais qu’est-ce que trois volumes ? M. Capefigue en a donné, je crois, plus de soixante.

Décidément M. Capefigue était en verve dans son Hugues Capet, et nous ne sommes pas au bout. On se lasse de transcrire ; il faut pourtant faire justice en osant citer. Comment, par exemple, M. Fauriel pourra-t-il se relever du coup qui l’écrase ? Savez-vous ce qu’est son Histoire de la Gaule Méridionale ? « C’est un lourd et fastidieux travail qui n’apprend pas un fait nouveau. » Voilà, j’espère, qui est net et sans détour. Quant à la question des épopées, que M. Fauriel a traitée au long dans cette Revue, c’est une matière usée, attendu qu’aucun écrivain n’avait avant lui abordé sérieusement le sujet. Puis vient M. Daunou, coupable d’avoir indiqué dans l’Histoire littéraire une falsification et des plagiats flagrans de M. Capefigue[3]. Le fin et profond travail de M. Daunou sur saint Bernard est mis bien au-dessous de l’obscure vie de ce saint, par le père Chifflet. M. de Pastoret est plus heureux ; l’ancien Chancelier a la protection de M. Capefigue, qui veut bien ne le pas maltraiter et l’assurer même qu’il ne peut rien écrire de mieux que lui sur les impôts du XIIe siècle.

Pour M. Michelet, il n’a pas compris la pensée catholique dans son travail de fantaisie sur l’histoire de France. Ainsi que M. Thierry, il a toujours cru écrire des articles de journaux et de revues. Mais sait-on pourquoi M. Michelet est entaché de ces graves défauts ? « C’est qu’il a préféré vivre dans les nuées QUE DE consulter les chartes et les documens des vieux siècles. » M. Michaud est aussi fustigé d’importance, bien qu’il ne soit pas nommé. L’historien des croisades s’est posé épique, et voulant imiter le Tasse, il a créé des héros imaginaires, vernissés et polissés, dans lesquels on ne reconnaît pas la sauvagerie féodale.

Les philosophes sont maltraités à leur tour, comme les historiens, par M. Capefigue, qui a écrit sur le mouvement scholastique du XIIe siècle un incroyable chapitre. Abélard n’est pas un conceptualiste, comme on avait cru jusqu’ici, et le réalisme ainsi que le nominalisme sont des mots sans importance. Apprenez que saint Bernard représentait l’orthodoxie par sa haute intelligence, et Abélard la scholastique universitaire. Il est vrai qu’au tome ii, page 358, saint Bernard est nommé le type de la scholastique ; mais ces contradictions importent peu. Si je trouve, à propos d’Abélard, beaucoup de phrases sans idée sur les subtilités et les arguties, je ne vois pas un mot qui indique la moindre connaissance de la matière. Abélard est défini « un crâne resserré et fantastique, chair et sang, vie à sensations et de mobilité. » Tout cela est à coup sûr déduit de la lecture attentive que M. Capefigue n’a pas manqué de faire des œuvres de ce philosophe, dans une édition in-folio qu’il cite, et dont il possède probablement l’exemplaire unique[4]. On peut affirmer, par le chapitre de Hugues Capet, consacré au mouvement intellectuel du XIIe siècle, que M. Capefigue est étranger aux premières et plus simples notions du langage philosophique. Je n’en voudrais pour preuve que cette définition exquise du traité d’Aristote sur l’ame : « C’est une appréciation morale des facultés de l’esprit et des sensations intimes. » Après avoir prouvé, jusqu’à l’évidence, par tout cet imbroglio, son ignorance absolue de la terminologie scientifique, M. Capefigue n’hésite point à déclarer que l’excellent morceau de M. Cousin, à propos du Sic et Non, est tout simplement emphatique, et il ajoute : « Il y a eu une exploitation scientifique d’Abélard, comme il y en a eu une des communes. » En parlant de philosophie, M. Capefigue trouve moyen d’amener aussi une phrase contre M. Barthélemy Saint-Hilaire : « La Politique d’Aristote est un traité fort obscur ; on a voulu en vain faire quelque bruit d’une traduction récente : c’est un bourdonnement qui a bientôt cessé. » Je ne vois rien de plus naïf que cet aveu de l’obscurité de la Politique d’Aristote que M. Capefigue a probablement confondue avec la Métaphysique, qui n’est pas tout-à-fait semblable. Ce n’est pas d’ailleurs la seule chose que l’auteur ne comprenne pas. Ainsi, il trouve fort difficile à lire le Roman de Rou, de Wace[5], dont il fait un monument de la langue du XIe siècle, ce qui indique une profonde connaissance de la littérature romane.

Le livre intitulé Richelieu et Mazarin était précédé d’une lettre dédicatoire à M. le comte Molé, que M. Capefigue paraît avoir étrangement oubliée ; car je lis, dans son Hugues Capet, des phrases où respirent une urbanité si parfaite, un parfum de politesse si raffinée, que je rougirais de les extraire. Tout le monde y passe à son tour. Il n’y a pas eu de place dans Hugues Capet pour M. Thiers et M. Mignet[6] ; mais la couverture était une précieuse ressource, et M. Capefigue y a inséré le prospectus d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, où l’on reconnaît sa manière attique : « Personne, pour l’histoire de la révolution, ne s’est élevé plus haut qu’aux bavardages des assemblées, aux petits bulletins de police et aux banalités de la rue. » Voilà la part de M. Thiers et de M. Mignet. « Il est déplorable de voir comment l’histoire de l’empire a été écrite ; rien n’a été consulté, ni les archives des cabinets étrangers, ni les actes de la diplomatie, ni l’esprit du temps. » Voilà la part de M. Bignon. « Des pièces recueillies auprès des hommes d’état de Londres, de Vienne, de Berlin et de Saint-Pétersbourg ; Napoléon pris comme un bronze antique, et non pas en le vermillonnant de petites idées et de commérages, » voilà la part de M. Capefigue : Quia nominor leo. Bien que ces injures doivent disparaître avec la couverture, faut-il croire les autres plus durables ?

Tel est, en essence, ce livre de Hugues Capet, où la témérité des jugemens, on l’a trop vu, passe toute imaginative. Les contradictions, du reste, y sont fabuleuses. Je n’en prendrai qu’un seul exemple. M. Augustin Thierry est attaqué violemment, pour ses idées sur l’affranchissement communal, par M. Capefigue, qui s’en tient, comme il dit, à la méthode savante des bénédictins, ce qui est modeste. Voyons ce que substituera le critique au système des Lettres sur l’histoire de France ? Ce sera d’abord la théorie absolue de M. Raynouard sur la perpétuité des municipes romains. Mais plus loin, la commune est donnée comme d’origine exclusivement épiscopale (tome III, page 211) ; et autre part, cette institution est définie : « Une concession destinée à soulager les habitans et manans ruinés des mauvaises coutumes que les siècles avaient établies. (Tome ii, page 305). Ici ce n’est encore qu’une concession ; mais voici mieux : « La commune fut l’organisation des serfs et des manans pour la défense mutuelle. » (Tome III, page 254.) Nous sommes en progrès. Maintenant, moins le jargon, le système de M. Thierry va se retrouver tout entier dans cette phrase : « La race serve et bourgeoise conquerra bientôt sa liberté, car elle combat aussi hardiment que les féodaux. » (Tome IV, page 79.) Ainsi, aucune manière distincte, aucun ordre, aucune idée suivie ; un ramas de phrases vides et d’enluminures pittoresques.

Le système des races est nié d’une façon absolue, et à la fois il est confusément et incessamment appliqué dans ses détails les plus exagérés[7]. Le symbolisme est traité, à toute page, de chimère, et à toute page ce sont des idées qui se font hommes, des incarnations de l’intelligence ; c’est Grégoire VII dont la lutte avec l’empereur est un mythe où se heurtent deux principes, le baron contre le clerc ; c’est la papauté symbolisée par la basilique, l’empereur par le gonfanon.

J’en ai trop dit. Mais, s’il est des temps pour fermer l’œil, il en est d’autres pour sévir. Une certaine licence, qui le prend elle-même sur le ton sévère, appelle la répression. On a beau dire que quelques livres et quelques auteurs se classent d’eux-mêmes, et qu’il est un degré d’erreur, de versatilité, de témérité, auquel il est mieux de ne pas songer. De nos jours, tout a chance de s’accréditer : La Beaumelle ferait fortune ; rien n’est décrié ; on ne se noie plus ; on ne se coule plus par son propre poids. Des ciseaux attelés à un encrier, selon le mot spirituel de M. Michaud, peuvent aller très bien. Si quelque réclamation énergique et motivée ne venait pas de temps en temps, que sait-on ? on passerait pour avoir admiré ou du moins admis toutes les sottises. La postérité, qui aura bien d’autres choses à faire que de nous vérifier en détail, prendrait le change elle-même sur notre compte, et nous croirait plus naïfs que nous ne sommes vraiment. Et puis, un beau matin, dans l’avenir, quelque brouillon sortirait de terre, quelque Linguet, quelque abbé Faydit, qui réhabiliterait le grand homme, le grand historien oublié, qui lui trouverait de l’originalité, des vues, du bon enfin. Il faut faire en sorte que d’avance, et en présence de l’objet, on ait répondu à tout cela.


II. La défense et illustration de la langue française, par Joachim Du Bellay, publiée par M. Paul Ackermann, et précédée d’un Discours sur le bon usage de la langue française[8].

M. Ackermann a eu l’heureuse idée de remettre en circulation le manifeste éloquent de Du Bellay, qui est comme le point de départ de toutes les considérations sur notre langue poétique et oratoire. De plus, il a jugé convenable de mettre en tête un discours dans lequel il expose lui-même les différentes vicissitudes de la langue : il la suit rapidement avant et pendant sa formation classique, et jusque vers la décadence actuelle ; il apprécie les services ou les injures qu’elle a dus aux écrivains le plus en renom. C’est une petite histoire de toute notre littérature, bien moins complète que ce qu’en a écrit M. Nisard dans un fort bon morceau, mais très étudiée aussi et serrée d’assez près au point de vue de la langue. L’auteur passe rapidement sur l’époque qu’il appelle archéologique, et qu’il possède pourtant avec érudition, comme l’attestent les notices qu’il en laisse échapper. C’est à partir du XVe siècle surtout qu’il s’attache à son sujet avec suite et détail. Son point de vue est classique, et il me semble même qu’il le resserre parfois plus qu’il ne serait nécessaire à la vérité de sa théorie. Une grande préoccupation de la diction et du bon usage des termes contribue à cette restriction dans la marche ; mais des connaissances précises, une érudition consciencieuse, des faits assez rares, assemblés dans un style rapide et pur, rendent la lecture agréable, et même quand on le contredit, ce n’est qu’avec une parfaite estime. Une chose m’a frappé ; il n’y a plus de classiques, et ceux même qui le veulent être, tombent à leur insu dans de petits paradoxes que n’aurait tolérés aucun des devanciers, leurs maîtres. M. Ackermann ne garde pas toujours dans ses jugemens la proportion et la gradation auxquelles on est accoutumé en bonne littérature traditionnelle. Il vous mettra au rang des plus grands écrivains du premier âge classique, Voiture entre Descartes et Corneille ; il citera Chassignet côte à côte avec Malherbe ; et plus loin on est tout surpris d’apprendre qu’au temps de Jean-Baptiste Rousseau, l’ode avait perdu la molle aisance et la grace que lui avaient conservées Malherbe et Conrart. De ce que Conrart a retouché pour la langue la traduction des psaumes de Marot, est-on en droit de le ranger parmi les lyriques ? Conrart a toujours passé jusqu’ici pour un écrivain correct, poli, froid et prudent ; les nombreux papiers qu’on a de lui à la bibliothèque de l’Arsenal, ne le montrent que comme un infatigable collecteur de curiosités littéraires et un copieur de pièces de société : pour en faire le moins du monde un poète, la note qu’ajoute M. Ackermann sur son compte est insuffisante. Dans le chapitre consacré au plus beau moment du XVIIe siècle, on s’étonne de trouver cité au long un madrigal agréable de La Sablière, et de voir Sénecé mis en ligne de compte pour le style tout auprès de Bayle et de Molière. Sénecé a publié un volume entier d’épigrammes, parmi lesquelles il y en a de bien tournées, mais il n’a jamais été considéré comme un écrivain sérieux, et lui-même tout le premier, dans une Épître au cardinal Fleury, s’est rendu très sévèrement cette justice. Je ne relève ces taches que parce que le travail de M. Ackermann se recommande en général par beaucoup d’attention dans les recherches et de justes indications. Comme il se montre d’ailleurs quelque peu rigoureux à l’égard d’écrivains célèbres, c’était un devoir pour lui de se maintenir plus irréprochable. Il s’élève avec raison contre le bel-esprit et la manière ; eh bien ! dans les simples petits sommaires où il mentionne les écrivains de chaque époque avec la date de leur naissance, il mettra Piis à côté de Louis XVIII, et Marat tout après Xavier de Maistre : j’appelle cela du bel-esprit en bibliographie, c’est-à-dire là où il est le moins bien placé. Qu’est-ce encore qu’ont à faire dans ces sommaires Gouffé, Francis, Fuite Debraux, Antignac et bien d’autres ? Gombault est né bien avant 1600. Voilà des critiques ; en ce qui concerne le temps présent, on en pourrait ajouter une ou deux autres encore : Béranger a beaucoup fait, mais il n’a pas rajeuni la langue poétique jusque dans ses entrailles. Il l’a rajeunie dans sa physionomie et sa surface, ce qui est beaucoup ; l’honneur ou le tort d’avoir attaqué les entrailles appartient à d’autres. L’Académie aujourd’hui a remplacé la cour, dit M. Ackermann, et il indique que c’est là désormais qu’il faut aller chercher le bon usage, en recommandant toutefois, même quand on fréquente les membres de l’Académie française, de choisir ses autorités. L’Académie est infiniment respectable, mais si vous en ôtez le secrétaire perpétuel et cinq ou six membres illustres desquels M. Ackermann, en un endroit, paraît trop méconnaître le plus grand, elle n’a rien remplacé du tout. Ces remarques contradictoires prouvent seulement le soin de lecture que provoque l’intéressant, le recommandable travail de M. Ackermann ; on ne lui passe rien, parce qu’on sent qu’avec lui on est aux prises avec un écrivain exact et scrupuleux. Un sentiment de moralité élevée domine ses pages et en anime par momens le ton. Protestant contre les excès qui déshonorent la littérature présente et en compromettent l’avenir, il dit en termes excellens : « Sont-ce des hommes chez qui est mort tout amour pour les enfans, pour l’épouse, pour la patrie, qui feront une langue saine, qui composeront des poèmes fortifians et doux au cœur, qui dans leurs écrits feront reluire la vérité ? »


Ch. Labitte.
  1. vol. in-8o, chez Levrault, rue de la Haye
  2. J’ai compté jusqu’à dix-huit passages contre M. Thierry.
  3. On trouve, au tome XVII de l’Histoire littéraire de la France, page 285, le passage suivant, signé par M. Daunou : « Le livre de M. Capefigue sur Philippe-Auguste s’annonce comme ayant été couronné par l’Institut ; il est vrai que l’Académie des Inscriptions avait, en 1825, proposé, pour sujet de prix, de rechercher quels sont en France les provinces, villes, terres et châteaux dont Philippe-Auguste a fait l’acquisition, et comment il les a acquis, soit par voie de conquête, soit par achat ou échange. Il est vrai encore qu’en 1826 le prix a été adjugé à un Mémoire de M. Capefigue. Mais l’Académie n’a eu aucune connaissance du manuscrit des quatre volumes publiés en 1829, et ils diffèrent à tel point du travail beaucoup moins étendu publié trois ans auparavant, que nous n’oserions pas assurer qu’ils eussent obtenu la même récompense. » On reconnaît à cette insinuation fine et attique la critique du vénérable secrétaire de l’Académie des Inscriptions ; il est impossible d’indiquer à la fois avec plus de fermeté et de convenance une inqualifiable usurpation de titres. Le plagiat de M. Capefigue n’est pas moins nettement signalé ; car on lit en note, à cette même page 285 : « La moitié du IVe volume de M. Capefigue contient un exposé de l’état des lettres et des arts sous Philippe-Auguste, ou plutôt au XIIIe siècle, exposé EXTRAIT EN FORT GRANDE PARTIE de notre tome XVI, publié en 1824. » Après cela, M. Capefigue ne craint pas, à un endroit de son Hugues Capet, de se déclarer de l’école des bénédictins et de M. Daunou, qu’avec sa logique habituelle il attaque ailleurs.
  4. Ceci est de la force des Prophéties de Merlin, en trois vol.  in-fo.
  5. Que M. Capefigue écrit Vace, comme il écrit La Thaumassière et Lebœuf, comme il fait de Yves un nom latin (Yves Carnotensis) ; comme, en traduisant les énumérations des témoins dans les chartes, il estropie presque tous les noms.
  6. N’y aurait-il pas au fond, à l’égard de M. Mignet, une petite rancune de M. Capefigue, lequel, si nous sommes bien informé, n’a jamais été admis à puiser aux Archives des affaires étrangères, dont pourtant il a l’air de parler souvent ?
  7. Voir les passages formels, tome I, pages 20, 49, 70, 239 ; tome II, pages 57, 343 ; tome III, pages XV, 11, 100.
  8. Crozet, 15, quai Malaquais.